Un embargo sur les armes pour faire cessez le massacre à Ghaza
La pression sur les alliés de l’entité sioniste pour prendre des mesures afin de protéger les civils palestiniens à Ghaza s’intensifie au moment où Tel Aviv refuse de répondre aux efforts diplomatiques internationaux destinés à faire cessez les hostilités et faire parvenir de l’aide aux populations. C’est dans ce contexte que le Canada a annoncé la décision de suspende les exportations d’armes vers l’entité sioniste.
L’entité sioniste poursuit son entreprise génocidaire et multiplie les actes atroces au mépris du droit international humanitaire et aux appels à de la communauté internationale à protéger les civils. Les images des destructions et de la famine qui emportent des milliers de civils innocents, particulièrement des enfants sont insoutenables et ont conduit à une mobilisation sans précédent des ONG et des associations. La décision de la Cour internationale de justice d’empêcher tout génocide à Ghaza, et bien qu’elle ne soit pas respectée par l’entité sioniste, a donné une assise juridique pour les actions au niveau des juridictions nationales au sein des pays alliés d’Israël afin de faire cesser ce soutien injustifié et assimilé à une complicité dans crimes de guerres. Plusieurs gouvernements occidentaux font face à des poursuites allant dans ce sens, alors que les pressions s’intensifient pour cesser les livraisons d’armes à l’entité sioniste et pour lui imposer des sanctions concrètes. C’est dans ce contexte que le Canada a décidé de suspendre les exportations d’armes vers l’entité sioniste et après une résolution du Parlement canadien allant dans ce sens. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé la décision de son pays d’interdire les ventes d’armes à l’entité sioniste. « C’est une véritable décision. La proposition initiale était de suspendre la vente d’armes, mais cela a été remplacé par une interdiction totale », a déclaré mardi soir la cheffe de la diplomatie canadienne au journal local Toronto Star, ajoutant que « la proposition inclut également une clause appelant au soutien à la création de l’Etat de Palestine en coordination avec les partenaires internationaux du Canada et un appel à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza ». Elle a précisé que « cette décision a été prise à l’issue du vote au sein du Parlement canadien avec 204 voix pour et 117 contre une motion non contraignante visant à stopper les ventes d’armes à l’entité sioniste après un long débat, tenu dans la journée du lundi ». Dans une déclaration au même journal, le ministre canadien de la Défense, Bill Blair, a déclaré que « Joly décidera de la manière de mettre en œuvre l’embargo », exprimant la « profonde inquiétude » de son pays concernant les ventes de matériel militaire meurtrier à I’entité sioniste pendant son agression contre Ghaza.
L’idée d’un embargo sur les armes livrées à l’occupation sioniste auquel ont appelé les experts de l’ONU fait du chemin. Aux Pays-Bas c’est la justice qui a interdit la livraison de munitions à l’entité sioniste, alors que plusieurs associations font pression en Europe pour que les autres pays suivent.
La CPI pressée d’agir
La pression s’est également intensifiée pour la Cour pénale internationale pour agir au plus vite. Alors qu’un collectif d’avocats internationaux à saisi la cour au mois de novembre dernier, un nouveau dossier juridique complet a été déposé par une coalition internationale d’avocats et d’associations de protection des droits de l’Homme, au bureau du procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), contre l’entité sioniste qui poursuit con entreprise génocidaire à Ghaza. Selon l’agence palestinienne de presse, Wafa, le commissaire général de la commission indépendante des droits de l’Homme en Palestine, Essam Arouri, cité par Wafa, a fait savoir lors d’une conférence tenue à Ramallah, que le dossier ayant trait aux crimes de génocide commis par l’entité sioniste à Ghaza depuis le 7 octobre 2023 a été déposé mercredi à La Haye. Il a précisé que le document avait été préparé en partenariat avec l’Autorité indépendante et l’organisation Law for Palestine de Londres, et avait été rejoint par 15 institutions nationales de droits de l’Homme dans le monde arabe, ainsi que cinq syndicats d’avocats. Le document détaillé de 157 pages a confirmé la destruction délibérée par l’occupation sioniste de la culture palestinienne, de l’environnement, des maisons et le nettoyage ethnique, « ce qui démontre un effort systématique pour effacer l’identité palestinienne et rendre Ghaza inhabitable ».
Notons que le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza, en cours depuis le 7 octobre dernier, s’est alourdi hier à 31.923 martyrs et 74.096 blessés, majoritairement des enfants et des femmes, a annoncé le ministère palestinien de la Santé. Le ministère a fait état dans un communiqué d’au moins 104 martyrs tombés dans de nouvelles agressions sionistes sur Ghaza, au cours des dernières 24 heures. Le bureau des médias dans la bande de Ghaza a souligné de son côté que huit massacres ont été commis par l’entité sioniste en une semaine contre des Palestiniens qui cherchaient de la nourriture et contre les travailleurs fournissant de l’aide humanitaire, faisant plus de 100 morts et des dizaines de blessés, contre des personnes cherchant de la nourriture et des travailleurs fournissant de l’aide humanitaire en une semaine ». Il a ajouté : « L’occupation vise, derrière ces meurtres et massacres, à perpétuer la politique de famine et à aggraver la famine à une échelle plus large, malgré les avertissements des organisations et institutions internationales quant aux dangereuses répercussions ».
Pour sa part, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, hier, que l’armée d’occupation a mené 410 attaques contre le secteur de la santé notamment dans la ville de Ghaza, au nord de la bande et à Khan Younes, depuis le début de la guerre génocidaire le 7 octobre 2023. Dans un communiqué publié sur la plateforme « X », l’OMS a déclaré « avoir recensé 410 attaques contre les soins de santé dans la bande de Ghaza. Les attaques ont fait 685 morts, 902 blessés, endommagé 99 installations et touché 104 ambulances ».
Appels au cessez-le-feu
Dans ce contexte les ONG’s multiplient les appels à « un cessez-le-feu immédiat et permanent » à Ghaza et à un acheminement terrestre de l’aide humanitaire. Dans un nouvel appel signé par 25 ONG, l’accent est mis sur la proportion de la population en situation de crise alimentaire qui est « la plus grande jamais enregistrée sur l’échelle IPC », le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. «
Enfin, la Banque mondiale a appelé à une action « urgente » pour sauver des vies et garantir que les habitants de Ghaza aient accès aux fournitures médicales, à la nourriture et aux services essentiels. « Alors que plus que la moitié de la population de Ghaza est au bord de la famine, y compris les enfants et les personnes âgées, le Groupe de la Banque mondiale appelle à une action urgente pour sauver des vies », indique mardi un communiqué de la BM.
Lyes Saïdi
Ahmed Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue français
Convergence des vues sur un cessez-le- feu à Ghaza
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a reçu mercredi un appel téléphonique de son homologue français, Stéphane Séjourné, indique un communiqué du ministère. A cette occasion, les deux ministres ont passé en revue « l’état des relations bilatérales dans leurs différentes dimensions, ainsi que la préparation des prochaines échéances de haut niveau. De même, ils ont abordé, de manière approfondie, les discussions en cours au Conseil de sécurité sur la question palestinienne de manière générale et plus particulièrement la tragédie sans précédent vécue par la population palestinienne dans la bande de Ghaza », souligne la même source. « Une convergence de vues s’est dégagée quant à l’urgence d’une action appropriée du Conseil de sécurité pour promouvoir le traitement de la situation humanitaire à Ghaza et y décréter un cessez-le-feu sans conditions et sous le sceau de l’urgence », note le document. Dans la même perspective, les deux ministres ont souligné « la nécessité de relancer le processus politique pour parvenir à un règlement juste, durable et définitif de la question palestinienne sur la base de la formule des deux Etats », conclut le communiqué.