Automobile : Les concessionnaires mis en demeure
Le ministre de de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a dénoncé hier les pratiques de certains concessionnaires automobiles qui n’ont pas respecté le cahier des charges, notamment en ce qui concerne le respect des délais, soulignant que ces derniers ont été rappelés à l’ordre. Il a indiqué que ses services ont reçu près de 20.000 réclamations dans ce sens.
Le ministre de de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a regretté lors de son intervention au Forum du quotidien El Moudjahid « certaines pratiques de concessionnaires contraires au cahier des charges, ayant lésé certains clients, notamment à travers le non respect des délais de livraison ». « Certains concessionnaires se sont permis certaines pratiques illégales nous poussant à créer une plateforme pour le traitement des réclamations des clients depuis près de deux mois », a indiqué M. Aoun, précisant que cette plateforme a reçu jusqu’à hier près de 20.000 réclamations. Selon le ministre, certains concessionnaires ont été rappelés à l’ordre à travers des mises en demeure, affirmant que des retraits d’agrément « seront notifiés en cas de récidive ».
Le ministre a également souligné que près de 160.000 véhicules ont été importés au titre des quotas de 2023. Aoun a précisé qu’au 18 avril dernier, 159.037 véhicules ont été importés au titre des quotas accordés pour 2023 à 24 concessionnaires, dont 137.982 véhicules de tourisme, utilitaires et légers.
Le ministre l’occasion de cette intervention pour mettre en avant les objectifs de son secteur en matière d’industrialisation est également revenu sur le dossier du développement de l’industrie automobile et des taux d’intégration des véhicules. Le ministre a expliqué que l’objectif est de créer un tissu de sous-traitance permettant un taux acceptable d’intégration. En revanche, a-t-il dit, « l’important est la fabrication quelle que soit l’origine de la pièce », citant des grandes marques européennes fabricant la majorité de leurs pièces en dehors de leurs pays.
Plus globalement, Aoun a souligné que l’objectif de son secteur est de porter la contribution du secteur industriel à hauteur de 10% au PIB de l’Algérie à l’horizon 2027, contre une contribution actuelle de 4,1% et ce, » à travers l’ensemble des secteurs, dont ceux de l’automobile, du ciment, du pharmaceutique et de la transformation, notamment agroalimentaire ». Dans ce cadre, il a notamment évoqué les secteurs automobile et pharmaceutique, constituant « des marchés demandeurs » pouvant intéresser l’investissement local mais aussi étranger. De plus, Aoun a mis en avant les avancées réalisées dans les différentes filières industrielles à la faveur de la mise en œuvre d’une feuille de route du ministère visant à développer les filières industrielles à fort potentiel et le renforcement de la chaîne de valeur dans des secteurs tels que l’agroalimentaire, la sidérurgie, la chimie, la mécanique, le textile, les matériaux de construction et l’industrie pharmaceutique.
Concernant l’industrie pharmaceutique justement, le ministre a fait savoir que la production locale du secteur pharmaceutique, pourvue de près de 300 unités publiques et privées, avait atteint 3,56 milliards de dollars en 2023 contre 3,14 milliards de dollars en 2022. Une augmentation de la production qui a accompagné une régression des chiffres de l’importation dans le secteur, indiquant qu’en 2022 ce chiffre était de 1,422 milliard de dollars, en 2023 il a été de 1,293 milliard dollars et en 2024 il sera réduit à 1 milliard dollars, a-t-il estimé. De plus, Aoun a affirmé qu’il est prévu que l’industrie locale permette d’atteindre 80,48% de taux de couverture du marché pharmaceutique local d’ici la fin de l’année en cours, ajoutant qu’actuellement, le pays produit plus de 3400 molécules de médicaments sur 4500 molécules présentes sur marché national.
Dans le secteur agroalimentaire, le ministre a évoqué les avancées notées au niveau des projets de production d’huile végétale, notamment avec l’usine « El Mahroussa » située à Alger, « qui va bénéficier d’une extension prochainement pour répondre aux besoins d’huile de table ». Il a également évoqué le projet de transformation de sucre à Larbatache (Boumerdès) et quatre projet de production de levure chimique (Tipaza, Djelfa, Chlef, Oran). Le ministre a également mis en avant le niveau de production nationale de ciment ayant permis d’exporter pour un montant de 747 millions dollars en 2023.
Dans les industries lourdes et particulièrement dans le secteur de la sidérurgie, Aoun a noté que la production de fer et d’acier a également permis à l’Algérie de se classer troisième au niveau arabe dans le secteur, dont la production atteindrait 4,2 millions de tonnes en 2024.
Selon le ministre les objectifs de la feuille de route mise en place s’articulent aussi sur la levée des obstacles et les contraintes sur les projets existants, le renforcement des mécanismes d’accompagnement des entreprises industrielles publiques et privées pour améliorer leur compétitivité et la contribution aux réformes visant à relancer l’actif économique non exploité. Une partie de ces réformes, a-t-il dit, vise à améliorer la gouvernance des entreprises publiques, rappelant, à ce titre, la stratégie de son département ministériel visant à mettre en place un dispositif pour améliorer la gouvernance des groupes publics, notamment avec les contrats de performance.
Sabrina Aziouez