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35e sommet de l’UA : L’Afrique reprend son destin en main

L’entité sioniste et la cause palestinienne, le terrorisme, la Paix et  la sécurité en Afrique, la question sahraouie, les changements anticonstitutionnels de Gouvernements en Afrique, et la compatibilité des textes fondamentaux de l’Union africaine avec les crises africaines, ont constitué l’ensemble des points inscrits à l’ordre du jour des travaux du 35e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, tenu dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba. 

Les travaux ont  été sanctionnés par la mise en place d’une plate forme comprenant plusieurs recommandations et des décisions avalisées unanimement par les participants. La rencontre, ayant réuni les Chefs d’États africains, a servi de tribune pour  revoir le texte constitutif de l’Union africaine et sa conformité avec la décision prise, juillet dernier, par le président de la commission de l’Union africaine, Faki Mahamat, en accordant le titre d’observateur à l’entité sioniste. Le consensus a été commun et sans appel, les participants ont été unanimes à suspendre la décision accordant à l’entité sioniste le statut d’observateur au sein de l’UA. Cette mesure reflète le retour en force de la diplomatie algérienne. Cette dernière s’est  opposée catégoriquement à cette décision étant donné que celle ci est en flagrante contradiction avec les principes fondamentaux de l’organisation panafricaine. Ce déploiement diplomatique algérien a été soutenu par l’Afrique du sud et d’autres pays africains. Les participants n’ont pas dissimulé leurs craintes de voir naitre des divisions au sein de l’UA. Car, la mesure prise par Mahamat Faki va à l’encontre des résolutions prises précédemment par l’organisation continentale au profit de la cause palestinienne.  La suspension de la mesure «Mahamat Faki» a été suivie par la mise en place d’un comité composé par 07 chefs d’Etat africains dont le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Les membres de ce comité se pencheront sur cette question en formulant une recommandation au sommet de l’UA qui demeure saisi de la question.  La lutte contre le terrorisme a constitué un autre sujet non moins important qui a été abordé. Le coordonnateur de l’UA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique, le président Tebboune a, dans son rapport qui a été présenté par Lamamra devant les participants au sommet de l’UA, appelé pour «une approche basée sur la lutte contre les groupes extrémistes, la prévention et les efforts de dé-radicalisation pour gagner la bataille contre le terrorisme et l’extrémisme violent à travers le continent africain». «La bataille contre le terrorisme et l’extrémisme violent ne pourrait être gagnée en l’absence d’une approche compréhensive basée sur un déploiement sur un double front », a-t-il ajouté. Il s’agit de «la lutte contre les groupes extrémistes, mais aussi et surtout en termes de prévention et d’efforts de dé-radicalisation», a-t-il souligné. Toujours dans son rapport, l’Algérie a plaidé pour la nécessité du parachèvement des chantiers ouverts par l’Union africaine. Il s’agit de «la finalisation du 2ème Plan africain de lutte contre le terrorisme, l’activation du Fonds spécial africain de lutte contre le terrorisme, la mise en place d’une liste africaine des personnes et des groupes impliqués de terrorismes, ainsi que la concrétisation du projet de mandat d’arrêt africain». La question sahraouie a également au centre des sujets qui ont été soulevées par le Conseil de paix et de la sécurité (CPS) de l’UA, relevant que «la résolution du conflit au Sahara occidental doit tenir compte des dispositions de l’Acte constitutif de l’Union africaine qui souligne le principe de l’intangibilité des frontières héritées au recouvrement de l’indépendance». D’ailleurs, le CPS a, dans sa déclaration, fait état «de sa préoccupation profonde  par la situation instable au Sahara occidental suite à la reprise de la guerre dans ce territoire non autonome, le CPS de l’UA». Les Chefs d’Etats africains ont été unanimes à «condamner » et «sans équivoque» la récente «vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent. «Chaque dirigeant africain de l’assemblée a condamné sans équivoque le modèle, la résurgence, le cycle, la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement », fait savoir le Commissaire en charge des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l’organisation panafricaine, Bankole Adeoye. Clôturant les travaux du 35e sommet, le nouveau président de l’Union africaine, le président sénégalais Macky Sall a déclaré que «la paix, la sécurité, la stabilité, la lutte contre le terrorisme et la recrudescence des coups d’Etat sur le continent constituent des urgences qui se sont imposées à son agenda durant l’année de sa présidence de l’UA». Il a ajouté qu’il y a «des urgences qui s’imposent à notre  agenda parce qu’elles engagent les conditions d’existence de nos peuples et  le devenir de nos pays, la paix, la sécurité, la stabilité, la lutte contre le terrorisme et la recrudescence du phénomène des coups d’Etat sur le continent». Sur sa lancée, il a plaidé pour «une prise de conscience individuelle et collective sur la nécessité de pacifier au plus vite le continent pour mieux nous concentrer à la construction de nos pays ». «Il appartient aux pays africains de faire leur part de chemin. Nos efforts et nos intelligences doivent être consacrées à ce qui nous rassemble et nous faire avancer sur la voie du progrès», a-t-il expliqué. Le président en exercice de l’organisation panafricaine est revenu, au cours de la conférence de presse qui suivi la clôture du Sommet, sur la question liée à l’instabilité dans les pays du continent ayant été le théâtre de coups d’Etat. Il a déclaré qu’il «appartenait à l’UA de travailler sur des textes encore plus rigoureux et encore plus dur sur les changements anticonstitutionnels de pourvoir».

Salim Abdenour

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