Elle salue les réformes récentes en Algérie : La Banque mondiale souligne le dynamisme de l’activité économique
Le dernier rapport de la Banque mondiale sur le suivi de la situation économique en Algérie et publié mercredi a salué les réformes engagées dans la diversification de l’économie nationale qui ont permis de dynamiser une activité économique, stimulée par une consommation privée dynamique et une forte croissance de l’investissement. Le rapport note ainsi de bonnes performances de l’économie nationale en 2023 avec une croissance en hausse à 4,1%. Elle note une légère contraction de la croissance cette année dans le sillage de la baisse des prix des hydrocarbures, lequel sera compensé dès 2025 grâce à un fort rebond de la croissance. La croissance globale du PIB atteindrait 2,9% en 2024 et repartirait à 3,7% en 2025. La BM souligne que l’activité économique a été stimulée en 2023par une consommation privée dynamique et une forte croissance de l’investissement, alimentant une augmentation marquée des importations. La production d’hydrocarbures a été soutenue par une production record de gaz naturel, compensant la baisse de la production de pétrole brut due aux réductions volontaires des quotas de l’OPEP, ajoute le document. Et de souligner que « malgré la baisse des prix mondiaux des hydrocarbures et l’augmentation des importations, qui ont entraîné une contraction de la balance commerciale, les réserves de change du pays ont continué à augmenter, atteignant un niveau confortable de 16,1 mois d’importations à la fin de l’année 2023 ». Bon point aussi en ce qui concerne l’inflation qui recule. Ainsi, l’institution de Bretton Woods précise que « La croissance des prix à la consommation s’est modérée pour atteindre 5,0 % au premier trimestre 2024, contre 9,3 % en 2023, grâce à un dinar fort et à une baisse des prix des produits agricoles et des importations ». La Banque mondiale distribue aussi les bons points soulignant l’apport significatif des réformes récentes, même si elle met en avant la nécessité d’investir dans un système statistique performant. Une question qui figure d’ailleurs parmi les priorités des plus hautes autorités de l’État.
Le rapport souligne l’importance stratégique des données pour éclairer les politiques publiques et le potentiel des sources de données alternatives pour suivre en temps réel les développements économiques en Algérie. « Ces sources, telles les données satellitaires sur l’éclairage nocturne et le développement des cultures, ou les mouvements des navires dans les ports algériens, permettent d’affiner le suivi de l’activité économique », souligne la BM. Le rapport souligne également l’importance d’améliorer la disponibilité, la granularité et la publication en temps opportun des données économiques officielles, notamment en ce qui concerne l’activité, les investissements et le marché du travail. « En 2022 et 2023, les autorités algériennes ont accéléré les efforts de numérisation et ont placé le renforcement des systèmes de données au rang de priorité nationale » , a ainsi déclaré Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie. « En plus de soutenir l’élaboration des politiques publiques, des données économiques robustes réduisent l’incertitude économique et soutiennent l’investissement, la croissance et la diversification. »
Le rapport souligne également l’importance des réformes récentes et la nécessité d’accélérer la diversification en soutenant les investissements privés dans les secteurs hors-hydrocarbures. La loi relative à l’investissement de 2022, la loi monétaire et bancaire de 2023, l’adhésion formelle à l’accord de libre-échange continental africain, la loi sur le foncier économique de 2023 et le lancement des réformes des banques publiques visent à stimuler l’investissement privé pour favoriser la diversification » souligne la BM. Elle souligne aussi que renforcer ces efforts est crucial, « car l’investissement public, autrefois moteur de la croissance de l’Algérie, est contraint par la croissance des dépenses courantes ».
Sabrina Aziouez