L’Algérie défend à l’ONU l’accès à l’énergie nucléaire pacifique
L’Algérie a plaidé pour le droit des pays en développement à accéder à la technologie nucléaire pacifique, lors de la deuxième commission préparatoire de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui se tient actuellement à Genève. Rachid Baladhan, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies à Genève, a réaffirmé hier « le droit inaliénable » des États à développer et utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, conformément à l’article IV du TNP.
« Nous insistons sur la levée des restrictions sur le transfert de connaissances et de technologies aux pays en développement pour l’utilisation pacifique du nucléaire », a déclaré M. Baladhan, soulignant l’importance de cet accès pour le développement économique et social de ces nations. Cette prise de position s’inscrit dans un contexte plus large où l’Algérie défend une vision équilibrée du TNP, articulée autour de trois piliers : le désarmement nucléaire, la non-prolifération, et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Le diplomate a également rappelé l’engagement de l’Algérie envers la non-prolifération, citant la ratification précoce par l’Algérie du Traité de Pelindaba, qui établit une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.
Par ailleurs, l’Algérie a exprimé son inquiétude quant à l’absence de progrès dans la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, appelant rappelant la nécessité à ce que l’entité sioniste adhère au TNP et de soumettre ses installations nucléaires à la surveillance internationale. « La création de cette zone est aujourd’hui d’une importance cruciale, surtout après les déclarations irresponsables et les menaces graves faites en novembre 2023 par un responsable israélien sur l’utilisation d’armes nucléaires contre les civils palestiniens », a souligné Baladhan. Il a ajouté: « Nous réaffirmons que la décision de 1995 sur le Moyen-Orient reste en vigueur jusqu’à ce qu’elle atteigne ses objectifs. La première étape pour y parvenir est l’adhésion d’Israël au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et la soumission de toutes ses installations et programmes nucléaires à la surveillance internationale et au système de garanties intégrales de l’Agence internationale de l’énergie atomique. » Dans ce contexte, la délégation algérienne a salué l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies d’une résolution visant à négocier, dans le cadre d’une conférence annuelle sous les auspices des Nations Unies, un traité contraignant pour créer une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.
La conférence, qui se poursuit jusqu’au 2 août, vise à préparer la onzième Conférence d’examen du TNP prévue en 2026. Les discussions portent sur les moyens de renforcer le traité face aux défis actuels de la sécurité internationale.
Chokri Hafed