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Accord d’association l’Union européenne : L’Algérie revoit sa copie

L’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne signé en 2001 sera révisé et corrigé minutieusement suivant une nouvelle approche de partenariat gagnant-gagnant.

Cette révision a été annoncée, dimanche dernier, lors de la réunion du Conseil des ministres par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. A cet effet, le premier magistrat du pays a donné, «des instructions à l’effet de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’Union Européenne (UE), clause par clause, en fonction d’une vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant». Ce qui implique, selon les spécialistes, l’ouverture de négociations entre les deux parties en l’occurrence l’Algérie et l’Union européenne en vue revoir les clauses de cet accord, qui est entré en vigueur en 2005. Ainsi, le Président Tebboune a instruit le gouvernement à l’effet de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’Union Européenne (UE), en fonction d’une nouvelle vision souveraine et d’une approche « gagnant-gagnant », qui tiendra compte des intérêts de notre pays. Il s’agit, selon, le communiqué du Conseil des ministres, d’une vision en tenant compte de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois. Autrement dit, cette vision prendra en compte la défense de la production et de l’économie nationale. Et pour cause, les dispositions actuelles de l’accord d’association Algérie-Union européenne ne sont pas favorables à notre pays puisque le volume des exportations de l’Union européenne vers l’Algérie demeure largement supérieur à celle des exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l’U.E. L’Accord d’association Algérie-UE n’a pas eu d’accroissement spectaculaire des exportations algériennes vers l’UE. Aussi, il n’y a aucune baisse des prix des produits importés de l’UE et ayant été touchés par le démantèlement tarifaire. Certains de ces résultats semblent contraires à ce qui est attendu ou espéré, d’où le besoin de revenir au texte de l’accord pour aller au-delà des apparences. Sachant que l’Union Européenne est le plus gros partenaire commercial de l’Algérie. Selon les spécialistes, tout au long des laborieuses négociations avec l’UE il y eu de fortes oppositions en Algérie, aussi bien de la part du patronat (qui redoute la féroce concurrence qu’imposeront les entreprises européennes plus compétitives) que des travailleurs (qui craignent pour leur emplois) et même d’universitaires. De fait que l’importation des produits touchés par la réduction tarifaire a augmenté de 8,80 %, alors que celle des produits non touchés par ces mesures a enregistré une baisse de 1,26 %, ajoutent ces spécialistes. Ces derniers ont relevé que «les importations à partir de l’Italie, de l’Allemagne et de la Belgique ont augmenté à un taux supérieur au taux de croissance des importations totales». Autant de données qui confirment le déséquilibre entre les deux partenaires avec une balance commerciale nettement favorable à l’Union européenne et les entreprises algériennes n’ont pas bénéficié de cet accord. Idem pour ce qui de la circulation des personnes et des biens. Aucun avantage n’a été accordé aux Algériens dans ce sens au contraire les européens agitent toujours «la carte du respect des droits de l’homme » et du chantage aux visas pour s’immiscer dans les affaires internes de l’Algérie, soulignent ces spécialistes. Par ailleurs, cette nouvelle approche a été annoncée, déjà, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale, Ramtane Lamamra lors du sommet Afrique-Union européenne organisé, dernièrement, à Kigali. Cette approche permettra, selon nos sources, d’associer une relation de partenariat basée sur la défense de notre économie et de nos intérêts économiques, politiques et stratégiques  en assurant un traitement d’égal à égal.

Faiçal Bedjaoui 

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