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L’ONU avertit: La catastrophe au Soudan « menace d’engloutir la région »

La catastrophe humanitaire en cours au Soudan ravagé par un conflit meurtrier « menace d’engloutir toute la région », a averti vendredi le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), alors que la famine touche la zone du Darfour-Nord. « La catastrophe humanitaire la plus urgente au monde s’aggrave encore et encore chaque jour, menaçant d’engloutir toute la région », a déclaré Mamadou Dian Balde, coordinateur régional du HCR. Jeudi, un organisme soutenu par l’ONU a affirmé que la guerre avait plongé le camp de Zamzam, près de la ville assiégée d’El-Fasher, dans la famine. « Les signes avant-coureurs étaient là depuis des mois », a estimé M. Dian Balde: « des femmes, des enfants et des hommes déplacés meurent de faim, de malnutrition et de maladie ». Le HCR exhorte les donateurs internationaux à intensifier leur soutien au Soudan, où le conflit débuté en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) a déjà fait des dizaines de milliers de morts. « Une action urgente est vitale pour éviter encore plus de morts et de souffrances », a commenté M. Dian Balde. Selon lui, le nombre de réfugiés et de déplacés à l’intérieur du pays rend l’accueil dans les camps proche du point de rupture.

Vendredi, des médias locaux ont rapporté que le camp de réfugiés de Zamzam, au Darfour, région de l’ouest du Soudan, est confronté à un nouvel afflux « important » de personnes déplacées en raison de la guerre, tandis que les inondations menacent de contaminer l’eau et les installations sanitaires. Les conclusions du laboratoire de recherche humanitaire de Yale montrent que « les toilettes et neuf points d’eau sur 13 ont été inondés dans le camp de Zamzam pour personnes déplacées à l’intérieur du pays au Nord-Darfour, augmentant le risque de choléra et d’autres maladies dans une région déjà confrontée à des niveaux extrêmes de malnutrition ». Le camp, qui abrite environ 500 000 personnes, est devenu de plus en plus surpeuplé en raison des récents combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR). Zamzam est le plus grand camp de déplacés internes au Soudan, et certaines personnes y vivent depuis plus de deux décennies. « Pour les humanitaires, le pire scénario, celui pour lequel nous nous entraînons à affronter, se produit actuellement sur le terraine », a déclaré Nathaniel Raymond, directeur exécutif du laboratoire de recherche humanitaire de Yale. « Une population déjà vulnérable en raison du manque de nourriture et d’eau, des déplacements et du siège, se retrouve désormais encerclée par des eaux de crue contaminées par des excréments humains et animaux », a-t-il constaté. Zamzam se trouve près d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord. Selon des médias, au moins 65 personnes ont été tuées cette semaine à El-Fasher. L’hôpital principal est hors service après une attaque. A El-Fasher, les chercheurs de Yale ont constaté l’inondation d’hôpitaux, de sites de distribution de nourriture et d’eau et de marchés. Dans ce contexte, le ministère de la Santé soudanais a révélé que le Soudan comptait début juillet 11 000 cas de choléra dans tout le pays, même si aucun cas n’a été enregistré au Darfour-Nord.

R.I.

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