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Maroc : L’ex-ministre des Droits de l’Homme Mohamed Ziane arrêté

Au moment où les tensions sociales montent au Maroc sur fond de crise politique et économique aggravée, le Makhzen intensifie sa politique répressive

L’ex-bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’Homme, Mohamed Ziane (79 ans) a été arrêté dans son bureau à Rabat lundi soir, ont rapporté des médias locaux.«Il a été transféré à la prison d’El Arjat (près de Rabat). Il n’a même pas été notifié légalement (de sa condamnation) et il n’a jamais comparu», a expliqué Ali Reda Ziane, un avocat de M. Ziane.«Il a été condamné (par la Cour d’appel de Rabat) pour toutes les charges possibles et imaginables, c’est une aberration que je n’ai jamais vue», a protesté le fils de Mohamed Ziane.Il avait été condamné le 23 février dernier à trois ans de prison ferme et à une amende de 5.000 dirham (470 euros) mais il avait été laissé en liberté.Fondateur du Parti marocain libéral (PML), il s’est fait connaître par des déclarations critiques à l’encontre du pouvoir, en particulier des services de renseignement marocains.Mohamed Ziane a été ministre des Droits de l’Homme entre 1995 et 1996. Ces dernières années, il est devenu célèbre pour son franc-parler envers l’appareil sécuritaire marocain.

Notons que sur le front social, les tensions montent. Au moment où le Maroc vit au rythme des actions de protestation et des manifestations les critiques envers la gestion de plusieurs secteurs par le gouvernement marocain se multiplient. C’est particulièrement le cas dans le secteur de l’éducation. Ainsi, la députée de la Fédération de la gauche démocratique, Fatima Tamni, a mis en garde contre les violations et déséquilibres que connaissent les cantines scolaires depuis la rentrée des classes.Dans une question écrite adressée au ministre de l’Education, Chakib Benmoussa, la députée marocaine a énuméré un certain nombre de dépassements enregistrés dans de nombreuses cantines scolaires de plusieurs provinces, citant entre autres, la non-conclusion de contrats de plusieurs milliards de centimes avec des prestataires privés, pour des motifs suspicieux.Parmi les dysfonctionnements cités dans la question de Mme Tamni figurent également le report de l’ouverture des cantines scolaires au 17 novembre et la non-distribution aux directeurs des établissements scolaires du cahier des charges pour surveiller le processus d’alimentation.La députée a, en outre, mis en garde contre la qualité des repas servis, ce qui a amené les élèves à sortir dans des manifestations dans plusieurs régions du Royaume, dont la dernière a eu lieu le 16 novembre à Azilal (centre du Maroc).En septembre dernier, des élèves et leurs parents avaient déjà organisé des marches de protestation dans plusieurs villes marocaines, dénonçant les piteuses conditions de scolarisation.La rentrée scolaire au Maroc a étalé au grand jour les grandes difficultés que rencontre le secteur de l’éduction dans le pays. De tristes images d’écoles bandées d’élèves ont notamment suscité l’indignation des Marocains sur les réseaux sociaux.

R.I.

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