Monde

France: La crise politique persiste

La crise politique persiste et s’aggrave en France. Le président français Emmanuel Macron a poursuivi lundi ses consultations pour trouver un Premier ministre avec une nouvelle salve de consultations comprenant l’ancien locataire de Matignon Bernard Cazeneuve, l’ancien ministre Xavier Bertrand et les ex-présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy.

Plus de 50 jours après le second tour des élections législatives le 7 juillet, un nouveau nom est cité par plusieurs sources pour Matignon : Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental. « Oui Thierry Beaudet, j’entends son nom circuler depuis la semaine dernière. Il est envisagé », a dit à Reuters une source dans le camp présidentiel. Un parlementaire « macroniste » a émis des réserves sur cette possibilité. « Je ne le connais pas mais je n’y crois pas. D’après ce que j’entends, il n’a pas le profil, pas les épaules pour résister à la pression de l’assemblée. Et il a manifesté contre la loi immigration », a-t-il dit à Reuters. En début de journée et au terme d’une heure et quart d’entretien, Emmanuel Macron a embrassé Bernard Cazeneuve en bas des escaliers dans le vestibule du palais de l’Elysée et l’ancien Premier ministre n’a fait aucun commentaire en partant, a constaté Reuters sur place. Emmanuel Macron a ensuite reçu les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande et il devait s’entretenir dans l’après-midi avec le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, et avec des responsables de la majorité dont le Premier ministre sortant Gabriel Attal et le président du MoDem François Bayrou, a-t-on appris de sources au fait de ces discussions. « Bernard Cazeneuve j’évalue à 30% ses chances d’arriver à Matignon mais il n’aura pas le soutien de toute la gauche et il pourrait être censuré », a dit à Reuters l’élu du camp présidentiel. L’impatience grandit dans l’opposition, qui considère cette longue attente comme un déni de démocratie et s’inquiète de l’arrêt des réformes. Les députés LFI Eric Coquerel et Liot Charles de Courson, qui pilotent la Commission des Finances de l’Assemblée, ont exhorté Bercy à leur fournir des documents sur le budget en préparation, qui doit être présenté le 1er octobre. Le ministre démissionnaire des Comptes publics, Thomas Cazenave, a assuré samedi que le calendrier budgétaire serait tenu. La France insoumise (LFI) a réaffirmé lundi que la coalition de gauche Nouveau Front populaire (NFP) déposerait une motion de censure contre tout gouvernement qui ne serait pas dirigé par Lucie Castets, sa candidate pour Matignon. Sur France 2, Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI a répété que « les quatre formations du Nouveau Front populaire sont alignées pour dire que nous censurions tout autre gouvernement que celui de Mme Lucie Castets ». Bernard Cazeneuve, dernier Premier ministre de François Hollande, qui a quitté le PS en 2022 pour protester contre le rapprochement avec le camp de Jean-Luc Mélenchon, « appartient à l’ancien monde du ‘hollandisme’ dont nous voulons (…) tourner la page », a ajouté Mathilde Panot. « J’ai l’impression d’un immense retour dans le passé, un peu comme une faille spatio-temporelle », a abondé sur Europe 1 et CNews l’eurodéputée LFI Manon Aubry. « Nous censurerons toute continuité avec le ‘macronisme' », a nuancé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur BFMTV-RMC.

Le député Rassemblement national (RN) Jean-Philippe Tanguy a estimé qu’un gouvernement dirigé par Xavier Bertrand serait « sans doute » censuré, « car ce qu’il porte c’est la faillite de la France ». « Monsieur Cazeneuve, c’est monsieur Macron, c’est pareil », a-t-il estimé à propos d’un autre « Premier ministrable ». De son côté, la cheffe de file du RN, Marine Le Pen, a réclamé la convocation d’une session extraordinaire du Parlement, comme le Parti communiste (PC) et le PS la semaine dernière, alors que les députés doivent retrouver les bancs de l’Assemblée nationale le 1er octobre. Dans un communiqué, le RN demande « un débat sur la situation des finances publiques de la France ainsi que celle des finances de la Sécurité sociale » et sur « la situation sécuritaire ». Les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), qui incluent les communistes, demandent dans un communiqué que le Parlement puisse « se mettre au travail sans plus attendre », notamment pour « délibérer au plus vite des propositions de lois issues du programme du NFP ». Démissionnaire depuis le 8 juillet, le gouvernement de Gabriel Attal a géré les affaires courantes tout cet été.

R.I. avec agences

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *