Ghaza: L’ONU tire la sonnette d’alarme
Alors que l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza entre dans son 12e mois, l’ONU multiplie les mises en garde face à une situation humanitaire catastrophique et une dangereuse extension du conflit à la Cisjordanie, au Liban et à la Syrie. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, a souligne hier que mettre fin à cette guerre et éviter un conflit régional à grande échelle était désormais « une priorité absolue et urgente ».
Après près d’un an de bombardements incessants, le bilan de l’agression sioniste contre Ghaza ne cesse de s’alourdir. Selon les derniers chiffres du ministère palestinien de la Santé, on dénombre désormais 40 988 martyrs et 94 825 blessés depuis le début des hostilités le 7 octobre 2023. Parmi les victimes, une majorité de femmes et d’enfants. Face à cette hécatombe, le Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme : 2,2 millions de personnes à Ghaza ont un besoin urgent d’aide alimentaire et de moyens de subsistance. Malgré l’engagement du PAM à fournir une assistance, les ordres d’évacuation répétés de l’armée sioniste entravent considérablement les efforts humanitaires. L’agence onusienne souligne que « les besoins augmentent » et appelle à un cessez-le-feu immédiat.
La situation sanitaire est également au bord de l’effondrement. Deux hôpitaux du nord de Ghaza risquent une fermeture imminente en raison d’une grave pénurie de carburant. Le directeur de l’hôpital indonésien, Marwan Sultan, alerte sur le fait que « si l’occupation continue d’empêcher l’entrée de carburant, les services médicaux pourraient être complètement paralysés, condamnant de nombreux patients à la mort ». L’hôpital Kamal Adwan pourrait quant à lui cesser ses activités dans les 48 heures, « ce qui représente une menace importante pour la vie de nombreux patients et blessés actuellement en traitement ». Ces avertissements interviennent dans un contexte de grave crise à laquelle sont confrontés les établissements de santé dans la bande de Ghaza, exacerbée par le renforcement du siège du nord de l’enclave et le refus de l’occupation sioniste d’autoriser l’entrée de carburant, de médicaments et de fournitures médicales essentielles. Parallèlement, le Croissant-Rouge palestinien signale des difficultés croissantes à communiquer avec les salles d’opérations d’urgence à Ghaza en raison des réseaux de communication endommagés par les attaques sionistes en cours. Une situation qui complique encore davantage les efforts de sauvetage et de secours.
La situation en Cisjordanie se dégrade
Alors que l’attention internationale reste focalisée sur Ghaza, la situation en Cisjordanie occupée se dégrade dangereusement. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé lundi des « opérations meurtrières et destructrices, dont certaines sont d’une ampleur inégalée au cours des deux dernières décennies » qui « aggravent une situation calamiteuse, déjà exacerbée par les violences meurtrières de colons ». Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 662 Palestiniens sont tombés en martyrs en Cisjordanie depuis le début de l’agression génocidaire sioniste le 7 octobre dernier. M. Türk a par ailleurs souligné que « près de 10 000 Palestiniens sont détenus dans des prisons ou des installations militaires ad hoc » de l’occupant sioniste, précisant que le nombre réel devait être « probablement plus élevé ». « Beaucoup » de ces personnes sont détenues de manière arbitraire », et plus de 50 personnes sont tombées en martyres « en raison de conditions inhumaines et de mauvais traitements », a-t-il souligné. Les arrestations massives se poursuivent. Rien que lors de la dernière incursion militaire dans le nord de la Cisjordanie occupée, l’armée sioniste a arrêté 134 Palestiniens, selon le Club des prisonniers palestiniens. L’assaut, qui a duré environ 10 jours, a fait 39 martyrs. Parmi les détenus se trouvaient d’anciens prisonniers, des blessés et des otages. De nombreux citoyens ont été arrêtés dans le but de faire pression sur un membre de la famille poursuivi par l’occupation pour qu’il se rende.
Les forces d’occupation continuent de mener des raids et de commettre des agressions généralisées lors des opérations d’arrestation, accompagnés de graves passages à tabac et de menaces contre les détenus et leurs familles, en plus d’actes de sabotages et de destruction des maisons des Palestiniens.
Attaques au Liban et en Syrie
L’extension du conflit ne se limite pas à la Cisjordanie. Le Liban et la Syrie sont de plus en plus touchés par des frappes de l’armée d’occupation sioniste, faisant craindre une dangereuse escalade régionale. Au Liban, au moins quatre personnes ont été blessées hier matin lors d’une frappe aérienne sioniste dans le sud du pays. L’attaque a visé la ville de Hanine, selon le ministère libanais de la Santé. Des tirs d’artillerie ont également été signalés dans la ville de Kfarkela. Depuis le début de l’agression contre Ghaza, les raids sionistes sur les villes du Liban, celles du sud notamment, ont fait plus de 600 martyrs. Selon l’ONU, plus de 110 000 personnes ont été déplacées dans le sud du Liban par les agressions de l’armée sioniste.
En Syrie, une attaque aérienne menée dans la nuit de dimanche à lundi par l’armée sioniste contre un certain nombre de zones dans le centre du pays a fait au moins 18 martyrs et 36 blessés, selon l’agence de presse Sana. Le ministère syrien des Affaires étrangères a vivement condamné cette « attaque criminelle contre le territoire syrien » et mis en garde contre « le silence international devant le mépris (par l’entité sioniste) de toutes les lois et conventions internationales et ses violations du droit international ».
Dans un communiqué, Damas a appelé « tous les pays du monde à condamner cette agression et à soutenir la Syrie en cherchant à mettre un terme aux attaques et aux crimes sionistes systématiques et à demander des comptes » aux auteurs de ces actes. Le ministère syrien a affirmé que « la persistance des agressions de l’entité d’occupation contre les territoires syriens et d’autres pays de la région, la poursuite de sa guerre brutale contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie et la perpétration des massacres les plus horribles et des crimes de génocide contre les Palestiniens démontrent la tentative de cette entité d’aggraver davantage la situation dans la région et de la pousser vers des développements dangereux qui auront des répercussions désastreuses ».
L’ONU appelle à agir
Face à cette escalade régionale, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Turk, a appelé la communauté internationale à agir. « Les Etats ne doivent pas – ne peuvent pas – accepter un mépris flagrant du droit international, y compris des décisions contraignantes du Conseil de sécurité (de l’ONU) et des ordonnances de la Cour internationale de justice, ni dans cette situation ni dans aucune autre », a-t-il déclaré lors de son discours d’ouverture du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. M. Turk a également dénoncé « le soutien illimité qu’accordent les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux à l’entité (sioniste) » qui « l’encourage à poursuivre ses crimes brutaux et son agression ce qui rend ces pays complices » de ces crimes.
Le Haut-Commissaire a mis l’accent sur « le droit ferme de la Syrie de défendre sa souveraineté territoriale et de libérer ses terres occupées par tous les moyens légitimes garantis par le droit international ». Il a également souligné l’urgence de mettre fin à la guerre à Ghaza et d’éviter un conflit régional à grande échelle, qualifiant cela de « priorité absolue et urgente ».
Alors que l’agression génocidaire sioniste entre dans son 12 mois à Ghaza, les appels à un cessez-le-feu immédiat se multiplient. Le Programme alimentaire mondial souligne que seule une cessation des hostilités permettra de répondre efficacement aux besoins humanitaires croissants à Ghaza. Sans une action urgente de la communauté internationale, le risque d’une explosion régionale n’a jamais été aussi élevé, mettant en péril la stabilité de tout le Moyen-Orient.
Lyes Saïdi
Attaf prend part à la 162e session du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères
La question palestinienne au coeur des discussions
Chargé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, est arrivé, hier au Caire, pour participer à la 162e session du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères, a indiqué un communiqué du ministère. Cette session prévue aujourd’hui sera consacrée à « l’examen de plusieurs questions placées au cœur de l’action arabe commune, notamment les dangereux développements auxquels la cause palestinienne et toute la région sont confrontés en raison de l’escalade israélienne tous azimuts et des crises et conflits qui menacent la sécurité et la stabilité dans plusieurs pays arabes », selon le communiqué. En marge des travaux de cette session, M. Attaf aura des rencontres bilatérales avec plusieurs de ses homologues arabes, dans le cadre de la coordination des démarches menées par l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations Unies, afin de contribuer à la défense des intérêts des pays et peuples arabes et de plaider en faveur de la cause palestinienne, cause centrale de la nation arabe, a souligné la même source.
APS