Industrie automobile: L’Italien Iveco annonce un projet d’usine en Algérie
Le groupe italien Iveco a annoncé un projet d’usine de production de véhicules utilitaires en Algérie.
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a reçu hier une délégation d’Iveco, menée par Carmelo Impelluso, directeur régional pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Cette rencontre, à laquelle assistait également l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Alberto Cutillo, avait pour objectif la présentation d’un projet ambitieux de fabrication de véhicules utilitaires moyens et lourds sur le sol algérien. Le groupe Iveco, qui a déjà entamé les démarches d’implantation avec un partenaire local, a exposé sa stratégie en deux volets : d’abord, répondre aux besoins du marché algérien, puis se tourner vers l’exportation. L’intérêt d’Iveco pour l’Algérie s’inscrit dans une tendance plus large d’intérêt grandissant des constructeurs automobiles pour l’Algérie et intervient près d’une année après l’inauguration, le 11 décembre 2023, de l’usine Fiat dans la zone industrielle de Tafraoui, près d’Oran. Cette implantation a marqué un tournant décisif dans la relance de l’industrie automobile algérienne, ouvrant la voie à d’autres constructeurs, qui ont annoncé des projets similaires au cours des derniers mois. L’annonce d’Iveco s’inscrit dans un contexte plus large de coopération bilatérale croissante et témoigne de l’attrait grandissant du marché algérien pour les constructeurs italiens. Les autorités ont mis en place des politiques favorables à l’investissement étranger, tout en insistant sur l’importance de l’intégration locale. C’est dans cet esprit que le ministre Aoun a souligné lors de la rencontre avec Iveco « la nécessité de développer une véritable industrie automobile, basée sur l’intégration locale à travers la mobilisation des sous-traitants locaux ». Cette approche vise à maximiser les retombées économiques pour l’Algérie, en termes de création d’emplois, de transfert de technologies et de développement d’un tissu industriel local. Le ministre a également insisté sur l’importance du respect du cahier des charges pour l’obtention de l’agrément, soulignant ainsi la volonté de l’Algérie de mettre en place une industrie automobile durable et conforme aux standards internationaux. L’arrivée d’IVECO et le renforcement de la présence italienne dans le secteur automobile algérien s’accompagnent de défis importants. La formation d’une main-d’œuvre qualifiée, le développement d’une chaîne d’approvisionnement locale efficace et la mise en place d’infrastructures adaptées sont autant d’enjeux à relever. Cependant, ces défis représentent également des opportunités de coopération accrue entre les deux pays, notamment dans les domaines de la formation professionnelle et du transfert de compétences. Au-delà du secteur automobile, l’intérêt croissant des entreprises italiennes pour l’Algérie se manifeste dans d’autres domaines, tels que l’énergie, les infrastructures et l’agroalimentaire. Cette diversification des investissements italiens contribue à renforcer les liens économiques bilatéraux et à créer un écosystème favorable à de nouvelles collaborations.
Samir Benisid
