Algérie-Togo, ce soir à Annaba: Les Verts pour confirmer leur statut de leader

Après un début de campagne tonitruant, l’équipe nationale algérienne s’apprête à affronter le Togo dans une double confrontation cruciale. Le premier acte se jouera ce jeudi soir à 20h00 au stade du 19-mai 1956 d’Annaba, avant le match retour prévu le lundi 14 octobre à Lomé.

Avec deux victoires en autant de rencontres, les hommes de Vladimir Petkovic ont pris les commandes du groupe E de manière autoritaire. Une démonstration à domicile face à la Guinée équatoriale (2-0), suivie d’un succès probant à l’extérieur contre le Libéria (3-0), ont placé l’Algérie dans une position idéale. Avec six points d’avance sur leurs poursuivants immédiats, les Verts ont l’occasion de creuser un écart définitif en cas de succès. Deux victoires contre le Togo permettraient à l’Algérie de totaliser 12 points et de s’assurer virtuellement une place pour la phase finale de la CAN 2025. L’ambition est claire : ne pas se contenter de gérer l’avance acquise, mais au contraire appuyer sur l’accélérateur pour valider au plus vite le billet pour la grande messe du football africain. Une qualification précoce offrirait à Petkovic la possibilité de travailler sereinement sur le long terme, en vue non seulement de la CAN, mais aussi des échéances suivantes.

Cependant, le chemin vers la qualification est encore long, et les Verts ne peuvent se permettre le moindre relâchement. Le sélectionneur Petkovic, lucide sur les défis à venir, a prévenu : « Le Togo a la valeur pour jouer la 2e ou la 3e place du groupe. Ils ont réalisé une petite surprise en faisant match nul en Guinée-équatoriale (2-2), c’est une équipe courageuse qui a des qualités mais aussi des faiblesses. » Une analyse qui souligne l’importance de ne pas sous-estimer l’adversaire du jour.

L’heure est venue pour les Fennecs de prouver leur suprématie dans le groupe E des qualifications pour la CAN 2025. À la veille du choc contre le Togo, l’ambiance au sein de l’équipe nationale est à la fois studieuse et détendue. Les joueurs, réunis au Centre technique national de Sidi Moussa, ont partagé leurs impressions lors d’une zone mixte organisée avec la presse. Ahmed Touba, défenseur évoluant au KV Malines en Belgique, a donné le ton : « C’est toujours un plaisir de revenir en sélection et pouvoir s’entraîner avec le groupe. L’objectif est clair : gagner les deux prochains matchs face au Togo pour préserver la dynamique. » Cette détermination collective est palpable chez tous les joueurs interrogés. L’intégration des nouveaux venus semble se dérouler sans accroc. Touba a souligné : « La plupart des anciens joueurs sont là, il y a eu des nouveaux qui nous ont rejoints, on va essayer de les intégrer parfaitement dans le groupe, tout s’est bien passé. » Cette cohésion sera un atout majeur face à un adversaire togolais qui ne manquera pas de motivation. Badreddine Bouanani, milieu offensif de l’OGC Nice, l’a confirmé : « Je suis conscient de la concurrence qui existe au sein du groupe, elle est bénéfique pour l’équipe. Si le coach me donne 5, 10, ou 20 minutes de jeu, je n’hésiterai pas à me donner à fond. » Cette émulation positive est particulièrement visible au poste d’arrière droit, où Saâdi Redouani, nouvelle recrue de l’USM Alger, pourrait avoir sa chance suite à la blessure de Youcef Atal. Redouani a déclaré : « Celui qui jouera face au Togo, que ce soit moi ou Farsi, l’essentiel est d’apporter le plus escompté, la concurrence est bénéfique pour l’équipe. » Zakaria Bouhalfaya, gardien du CS Constantine, ne cache pas sa joie : « Dieu merci, mon rêve de rejoindre la sélection est exaucé aujourd’hui. Je dois redoubler d’efforts pour rester le plus longtemps possible. » Saâdi Redouani partage ce sentiment : « Je suis fier et honoré d’être convoqué pour la première fois, c’est grâce à Dieu d’abord et au travail acharné. J’espère être à la hauteur de la confiance du sélectionneur et des supporters. »

Un adversaire à prendre au sérieux

Les Éperviers du Togo, bien que moins bien classés avec seulement deux points au compteur, ne se présentent pas en victimes expiatoires. Leur entraîneur, Nibombé Daré, a clairement affiché ses ambitions : « L’objectif est de jouer notre chance à fond sur les deux confrontations. On joue pour gagner. Tout cela reste un match de football, il n’y a rien d’impossible. » Cette détermination togolaise, couplée à leur préparation minutieuse lors d’un mini-stage à Tunis, laisse présager une opposition farouche. Les Verts devront faire preuve de vigilance face à une équipe qui n’a rien à perdre et tout à gagner.

L’Algérie devra composer sans deux de ses cadres : le défenseur Youcef Atal et le milieu de terrain Ismaël Bennacer, tous deux blessés. Néanmoins, le vivier de talents reste conséquent, avec l’intégration de nouveaux éléments prometteurs comme le gardien Zakaria Bouhalfaya, le défenseur Saâdi Redouani, et le jeune milieu offensif Ibrahim Maza. Cette profondeur de banc pourrait s’avérer décisive, surtout dans l’optique du match retour à Lomé, où les conditions de jeu seront probablement plus difficiles. La fraîcheur physique et la concurrence au sein du groupe seront des atouts majeurs pour maintenir le rythme élevé imposé depuis le début des qualifications.

L’histoire des confrontations entre l’Algérie et le Togo penche nettement en faveur des Verts. Sur les cinq rencontres officielles disputées, l’Algérie en a remporté trois, contre une seule victoire pour le Togo et un match nul. Ce bilan favorable ne doit cependant pas être source d’excès de confiance, car en football, le passé ne garantit jamais l’avenir.

Au-delà de la simple quête des points nécessaires à la qualification, ces deux matchs contre le Togo représentent une opportunité pour l’Algérie de consolider son statut de favori du groupe. Une double victoire enverrait un message fort aux autres prétendants et placerait les Fennecs dans une position quasi inattaquable pour la suite des éliminatoires.

De plus, ces rencontres serviront de test grandeur nature pour évaluer la progression de l’équipe sous la houlette de Petkovic. Le technicien suisse, arrivé aux commandes en début d’année, cherche à imprimer sa patte sur un collectif déjà talentueux. Sa gestion des deux matchs, tant sur le plan tactique que dans la rotation de l’effectif, sera scrutée de près par les observateurs et les supporters. Le rendez-vous est pris pour ce soir à Annaba. Les 22 acteurs fouleront la pelouse du stade du 19-mai 1956 sous le regard expert de l’arbitre malien Boubou Traoré. Pour les Fennecs, l’objectif est clair : faire respecter la hiérarchie et franchir un pas de géant vers la CAN 2025.

Moncef Dahleb