Pillage des ressources du Sahara occidental : La décision de la CJUE a dévoilé la réalité de l’occupation marocaine
L’Institut national d’études stratégiques globales d’Alger a organisé hyize une conférence intitulée « Les richesses du Sahara occidental : foyer du conflit dans la région et approches juridiques pour le contenir ». Cet événement a réuni plusieurs personnalités de premier plan pour discuter des enjeux liés à l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental et des implications juridiques et diplomatiques qui en découlent.
L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a ouvert les débats en mettant en lumière la récente décision de la Cour de justice européenne. Cette décision, qui confirme l’illégalité des accords commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne incluant les territoires sahraouis occupés, a « révélé la vérité sur l’occupation marocaine et ses alliés ». L’ambassadeur a dressé un tableau sombre de la situation dans les territoires occupés, soulignant que le Maroc mène une politique systématique visant à éradiquer l’identité sahraouie. Il a notamment évoqué le pillage des ressources naturelles, la construction du « mur de la honte » divisant le territoire, la confiscation de biens et la torture de prisonniers d’opinion.
Taleb Omar a également dénoncé les manœuvres du Maroc pour isoler le Sahara occidental et empêcher l’accès des observateurs internationaux, soulignant que ces actions sont une tentative de dissimuler les violations des droits de l’homme commises contre le peuple sahraoui. Il a conclu son intervention en soulignant l’importance cruciale de la question des droits de l’homme dans la poursuite de la lutte du peuple sahraoui.
Mohamed Salem Ould Salek, ministre conseiller à la présidence de la République sahraouie chargé des affaires diplomatiques, a quant à lui centré son discours sur les aspects juridiques de l’exploitation des ressources du Sahara occidental. Il a réaffirmé le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et sa souveraineté sur ses ressources naturelles. Ould Salek a insisté sur le fait que l’Union européenne n’a pas le droit de conclure des accords avec le Maroc concernant le Sahara occidental ou ses ressources sans le consentement du peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario. Il a rappelé que le Front Polisario a le droit de plaider devant les tribunaux européens pour défendre ces richesses. Le ministre conseiller a également ouvert la porte à de futures coopérations, déclarant que la République sahraouie est prête à collaborer avec tous les pays souhaitant bénéficier de ses ressources naturelles, à condition que cela se fasse dans le respect de la souveraineté permanente du peuple sahraoui sur ses richesses, conformément aux résolutions de l’ONU.
Abdelaziz Mejahed, directeur général de l’Institut national d’études stratégiques globales, a apporté une perspective plus large au débat en établissant un parallèle entre la situation au Sahara occidental et les événements actuels au Moyen-Orient. Il a notamment comparé le Déluge d’Al-Aqsa à Ghaza à l’intifada de Zemla près de Laâyoune occupée, les qualifiant « d’événements rapprochés ». Mejahed a appelé à une évolution de la lutte sahraouie, plaidant pour que la « bataille de la volonté » menée depuis un demi-siècle se transforme en une « bataille de la conscience », à l’instar de ce qui se produit actuellement en Palestine. Selon lui, cette évolution pourrait amener l’Occident et l’opinion publique internationale à reconsidérer leurs approches et même leur terminologie concernant la cause sahraouie, comme cela s’observe actuellement pour la question palestinienne.
La conférence a également abordé d’autres thématiques importantes telles que l’impact de la mondialisation, les enjeux économiques liés à l’exploitation des ressources, et les aspects idéologiques du conflit. Un accent particulier a été mis sur l’analyse de la position de la justice européenne concernant le droit du peuple sahraoui à la souveraineté sur ses richesses. Cet événement a ainsi offert une plateforme de discussion approfondie sur les multiples facettes du conflit au Sahara occidental, mettant en lumière les défis juridiques, diplomatiques et humanitaires auxquels font face les Sahraouis dans leur quête d’autodétermination et de contrôle de leurs ressources naturelles. Les intervenants ont souligné l’importance de la solidarité internationale et du respect du droit international pour résoudre ce conflit de longue date, tout en appelant à une prise de conscience accrue de la communauté internationale sur les enjeux de cette région stratégique d’Afrique du Nord.
R.I.