Actualité

63e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 : L’infamie coloniale mise à nu

En ce 16 octobre 2024, l’Algérie commémore le 63e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 à Paris, une date gravée dans notre mémoire collective comme symbole de la brutalité coloniale et du courage inébranlable du peuple algérien. Il y a 63 ans, les Algériens émigrés en France se sont levés pacifiquement contre l’oppression coloniale, bravant un couvre-feu raciste imposé par le sinistre préfet Maurice Papon. Ce jour-là, 30 000 Algériens ont défilé dans les rues de Paris, portant haut les couleurs de notre nation et les espoirs de liberté de tout un peuple. La réponse du pouvoir colonial fut d’une violence inouïe. Des centaines de nos compatriotes furent sauvagement assassinés, leurs corps jetés dans la Seine, dans ce qui reste le crime d’État le plus violent en Europe occidentale de l’histoire contemporaine. Ce massacre, perpétré au cœur même de Paris, a mis à nu la vraie nature du système colonial français et a renforcé la détermination des Algériens à recouvrer leur  indépendance. Le moudjahid Mohamed Ghafir, dit « Moh Clichy », témoigne de l’importance cruciale de ces manifestations : « Elles ont constitué le second front de notre guerre de libération, au cœur même de Paris. Elles ont contraint De Gaulle à négocier officiellement avec notre GPRA. » Abdelkader Bakhouche, autre héros de la Fédération de France du FLN, souligne la mobilisation exceptionnelle de nos émigrés et le soutien international qu’elle a suscité pour notre cause juste. Ould Hamou Brahim, quant à lui, qualifie ces manifestations de tournant décisif dans notre Guerre de libération, démontrant l’unité et la détermination de notre peuple. Aujourd’hui, 63 ans après ces événements tragiques, le combat continue sur le terrain de la mémoire.

En dépit de la réunion de tous les éléments qualifiant les crimes contre l’humanité commis par la France officielle, l’Etat français, qui en porte la responsabilité juridique depuis plus de six décennies, persiste dans son refus de reconnaître les massacres de la « Seine ». Selon l’historien français Gilles Manceron dans son livre « La triple occultation d’un massacre », elle occulte ces crimes par un « silence organisé ». Les responsables successifs de l’Etat français n’ont pas réussi à traiter ce dossier ni aborder celui de la mémoire en général, de manière responsable et transparente et avec une lecture objective et sincère, comme le demande l’Algérie et tel que stipulé dans « la Déclaration d’Alger » signée en 2022 par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron. Au lieu de cela, la France a opté pour des déclarations provocatrices et une politique d’esquive, selon l’académicien français Olivier Le Cour Grandmaison.

Comme l’a réaffirmé avec force notre président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie exige la vérité historique et la reconnaissance officielle par la France des massacres commis. Lors de sa dernière rencontre avec les médias, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune avait indiqué que la Commission mixte chargée des dossiers mémoriels, « a joué son rôle au départ, mais son travail a été impacté par les déclarations politiques d’une minorité française hostile à l’Algérie ». Le Président Abdelmadjid Tebboune a réitéré « la position indéfectible de l’Algérie réclamant la vérité historique et la reconnaissance des massacres commis par l’occupation française », affirmant que l’Algérie « n’acceptera pas les mensonges ». Il a précisé, toutefois, que « la citation du défunt président Houari Boumediene +Tourner la page sans la déchirer+ reste de mise ». La France, malgré quelques timides avancées comme la résolution adoptée en mars dernier par son Assemblée nationale, persiste dans son refus de reconnaître pleinement sa responsabilité dans ces crimes.  Les massacres du 17 octobre 1961 resteront à jamais gravés dans notre mémoire collective comme un témoignage de l’infamie coloniale, mais aussi comme un symbole de la résistance et de la dignité du peuple algérien. Ils nous rappellent que l’Indépendance a été acquise au prix du sang des martyrs. Ils soulignent aussi la nécessité de demeurer pour préserver une souveraineté chèrement acquise.

Salim Amokrane

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *