Tebboune à l’occasion du 63e anniversaire des massacres du 17 octobre : La question mémorielle nécessite « un souffle nouveau »
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a adressé un message solennel à l’occasion du 63e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961, jour désormais commémoré comme la Journée nationale de l’émigration en Algérie. Dans ce discours empreint d’émotion et de fierté nationale, le chef de l’État a rendu hommage à la communauté algérienne en exil qui, à l’époque, avait manifesté son « soutien inébranlable à la Révolution de libération nationale ». Le président Tebboune a souligné l’importance historique de cet événement, soulignant que c’est un symbole de « l’unité du peuple algérien » dans sa lutte contre le colonialisme français. Il a rappelé que ces manifestations s’inscrivaient dans la continuité des « objectifs nobles tracés par la Déclaration du 1er Novembre ». Le message présidentiel n’a pas manqué d’évoquer la brutalité de la répression policière à Paris ce jour-là. Tebboune a rappelle les « scènes tragiques dans les stations de métro et sur les ponts de la Seine », les qualifiant de manifestations de « la haine, de la brutalité et du racisme colonial à cette époque folle, dénuée du moindre sens de civilisation ou d’humanité ». Dans un geste de recueillement, le président s’est « incliné avec respect » devant la mémoire des victimes de cette « journée sombre ». Il a ensuite adressé ses salutations aux Algériens de la diaspora, réaffirmant « l’engagement constant de l’État à les défendre, à protéger leurs intérêts et à leur offrir les meilleures conditions pour s’intégrer dans le processus de redressement et de renouveau national ».
Une Algérie tournée vers l’avenir
Le discours a également mis en avant la vision du président pour l’avenir de l’Algérie, qu’il souhaite voir « propulsée vers l’avenir » grâce à ses potentialités, ses compétences et la conscience de sa jeunesse. Tebboune a exprimé sa confiance dans la capacité du pays à « remporter les paris et réaliser les rêves de nos valeureux martyrs pour une Algérie fière, une Algérie de dignité ». Le président n’a pas éludé la question mémorielle, soulignant que le dossier de la mémoire nécessite « un souffle nouveau, marqué par le courage et l’honnêteté ». Il a plaidé pour que l’Algérie se libère « des complexes du passé colonial » tout en restant « attachée aux principes de justice et d’équité en matière de mémoire ». Enfin, Tebboune a évoqué les tentatives de certains groupes « extrémistes » de « falsifier ou de reléguer aux oubliettes » l’histoire coloniale. Il a appelé à se tourner vers un avenir qui « n’écoute plus les semeurs de haine et de rancune, prisonniers d’une pensée coloniale révolue ».
Lyna Larbi