La sécurité énergétique et des infrastructures au cœur du dialogue
Dans un monde où les tensions géopolitiques s’intensifient, la sécurité énergétique et la protection des infrastructures énergétiques sont devenues des préoccupations majeures pour les États producteurs et consommateurs. L’Algérie, en tant que principal producteur et exportateur d’énergie en Méditerranée, joue un rôle clé dans ce contexte. Des questions qui s’imposent d’ailleurs dans le dialogue entre l’Algérie et l’OTAN et notamment à l’occasion de la visite d’une délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN) à Alger. Des questions qui ont été abordées lors d’une rencontre entre le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab et les membres de cette délégation tenue lundi. Lors de cette rencontre, Arkab a déclaré que « la sécurité énergétique est devenue aujourd’hui une préoccupation majeure tant pour les pays producteurs que pour les pays consommateurs », soulignant ainsi les défis auxquels sont confrontés les pays dans un environnement mondial marqué par des fluctuations économiques, des crises géopolitiques et des enjeux environnementaux. La sécurité énergétique ne se limite pas à la disponibilité des ressources, mais englobe également la stabilité des flux d’approvisionnement et la protection des infrastructures critiques. Les actes de sabotage qui ont affecté le gazoduc North Stream ou encore les perturbations induites par les tensions en Mer Rouge ou plus largement au Moyen-Orient reflètent d’ailleurs les défis actuels. L’Algérie, avec ses vastes ressources en hydrocarbures, est un acteur incontournable de la sécurité énergétique en Méditerranée et ces questions revêtent pour elle une importance particulière. Arkab a souligné que « le concept de la sécurité énergétique signifie garantir la satisfaction de nos besoins énergétiques à long terme, tout en contribuant à la sécurité énergétique mondiale ». Cela implique non seulement de répondre à la demande intérieure, mais aussi d’assurer un approvisionnement fiable aux marchés européens, notamment à travers des projets ambitieux comme le gazoduc d’hydrogène SoutH2 Corridor, qui reliera l’Algérie à l’Allemagne via l’Italie et l’Autriche.
La transition vers les énergies renouvelables est également au cœur des préoccupations algériennes. Arkab a mentionné que l’Algérie s’engage à développer ses ressources naturelles tout en préservant l’environnement, en misant sur l’innovation pour construire un avenir énergétique durable. Le programme national des énergies renouvelables, visant une capacité de 15 000 MW d’énergie photovoltaïque d’ici 2035, illustre cette volonté de diversification énergétique.
Cependant, la sécurité des infrastructures énergétiques est tout aussi cruciale. Arkab a réaffirmé l’importance de protéger les installations énergétiques en Algérie, en mettant en place des mesures de sécurité robustes. Ces efforts incluent une coordination étroite avec les partenaires internationaux, notamment l’OTAN, pour renforcer la résilience face aux menaces potentielles. La coopération en matière de sécurité permet non seulement de partager des meilleures pratiques, mais aussi de développer des stratégies communes pour faire face aux défis émergents, tels que le terrorisme et les cyberattaques, qui peuvent cibler les infrastructures critiques.
D’autres domaines de coopération potentiels ont également été abordés par le ministre, tels que la gestion des risques, la réponse aux situations d’urgence et le développement des compétences techniques à travers des programmes de formation avancés. Ces rencontres constituent une étape importante dans le renforcement des relations entre l’Algérie et l’OTAN, et témoignent de l’engagement de l’Algérie à œuvrer de manière coordonnée pour relever les défis mondiaux dans les domaines de l’énergie et de la sécurité. A noter que l’AP-OTAN offre un forum aux parlementaires des pays de l’OTAN, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, en tant qu’espace pour discuter des questions politiques et sécuritaires et renforcer la coopération, notamment dans le domaine économique.
Sabrina Aziouez
Groupe mondial pour l’énergie de fusion
Arkab à Rome
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, prend part, mercredi à Rome (Italie), à la réunion ministérielle du Groupe mondial pour l’énergie de fusion (WFEG) relevant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a indiqué, mardi, un communiqué du ministère. Lors de cette réunion, qui se tiendra au siège du ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le ministre sera accompagné de l’ambassadeur d’Algérie en Italie, du Président-directeur général (PDG) du groupe Sonelgaz et du Commissaire à l’énergie nucléaire (COMENA), a précisé la même source. Cette réunion de haut niveau, qui sera co-présidée par la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, verra la participation de nombreux politiques et représentants des pays participants, de savants, de chercheurs, et de directeurs exécutifs d’entreprises mondiales spécialisées dans le domaine de l’énergie, ainsi que des entrepreneurs et investisseurs et autres. L’objectif de cette réunion est « d’échanger les vues sur les stratégies adoptées pour accélérer le développement et l’expérimentation de l’énergie de fusion, et de débattre des questions prioritaires liées aux cadres politiques et financiers, au progrès technologique, aux processus de commercialisation et de coopération internationale en vue de développer cette technologie prometteuse afin de fournir l’énergie à faible émission de carbone pour répondre aux besoins croissants en matière de développement ».
APS