Une nouvelle victoire pour la cause Sahraouie
La question du Sahara occidental connaît des développements positifs significatifs sur la scène internationale, consolidant davantage le consensus autour du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination malgré les manœuvres du régime colonial marocain qui connaît revers sur revers. En effet, lors de la Conférence ministérielle du Forum de partenariat Afrique-Russie, tenue les samedi et dimanche à Sotchi, en Russie, les pays africains et la Fédération de Russie ont réaffirmé leur volonté commune de parachever le processus de décolonisation sur le continent africain, sous l’égide des Nations unies et conformément à la Charte de cette organisation Dans le communiqué conjoint ayant couronné les travaux de cette conférence, les parties africaine et russe ont souligné leur « responsabilité dans l’instauration d’un ordre mondial juste et stable articulé autour des principes des Nations unies, en tête desquels le droit des peuples à l’autodétermination, tel que consacré par la résolution 1514 sur +l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux+ ». Cette position commune vient ainsi renforcer le consensus de la communauté internationale sur la nécessité de permettre au peuple du Sahara occidental, qui reste la dernière colonie en Afrique, d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination. . Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, avait salué dimanche, dans son allocution devant la Conférence ministérielle, les priorités formulées dans les conclusions de cette rencontre, notamment celles relatives au parachèvement du processus de décolonisation en Afrique et à la réhabilitation du continent au sein du Conseil de sécurité. Ce consensus international sur la question sahraouie a été également réaffirmé par la 4e Commission de l’Assemblée générale (AG) des Nations unies, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation. Lors de sa 79e session de haut niveau, tenue au mois d’octobre dernier, la Commission a adopté une décision sans vote sur le Sahara occidental, en se référant à la clause liée à l’exécution de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés. Dans cette décision, la Commission a réaffirmé « le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes de la Charte des Nations unies et à la décision n° 1514 de l’AG du 14 décembre 1960, relative à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés ». Elle a également souligné « la responsabilité des Nations unies envers le peuple du Sahara occidental » et exhorté le comité des 24, chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’exécution de ladite Déclaration, à poursuivre l’examen de la situation au Sahara occidental, en tant que territoire à décoloniser. Ce consensus international sur le statut juridique du Sahara occidental a été également renforcé par la dernière décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui a considéré que les accords commerciaux UE-Maroc en matière de pêche et de produits agricoles, auxquels le peuple du Sahara occidental n’a pas consenti, ont été conclus en méconnaissance des principes de l’autodétermination et de l’effet relatif des traités. La CJUE a, en outre, souligné que le Front Polisario demeure le seul représentant légitime du peuple sahraoui et est habilité à contester les décisions litigieuses devant les juridictions européennes. Ainsi, les conclusions de la Conférence ministérielle du Forum de partenariat Afrique-Russie, s’inscrivent et viennent renforcer de manière significative le consensus international sur la nécessité de permettre au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément aux principes du droit international. Ce consensus constitue une avancée majeure dans la résolution de cette question, qui demeure l’une des dernières situations coloniales en Afrique.
Chokri Hafed
La CEAS Sahara appelle à manifester samedi à Madrid
La Coordination des associations de solidarité avec le Sahara occidental (CEAS Sahara) a appelé toutes les associations, groupes et organisations de solidarité avec le peuple sahraoui à manifester, samedi prochain à Madrid, pour afficher leur soutien au Sahara occidental et réclamer l’autodétermination de son peuple. « Nous appelons toutes les associations, entités, groupes et organisations à soutenir l’appel et à se joindre à la manifestation pour l’autodétermination du Sahara occidental, prévue le 16 novembre », a-t-elle écrit sur son site internet. Selon la coordination, la manifestation vise à « dénoncer les accords de Madrid, qui ont condamné le peuple sahraoui à plus de quatre décennies d’exode et de souffrance ». Ces accords signés le 14 novembre 1975 à Madrid par l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie, établissent les conditions du retrait espagnol du Sahara occidental et la partition du territoire entre le Maroc et la Mauritanie. Mais cette dernière a abandonné toute revendication sur la région depuis août 1979. La manifestation sera également l’occasion d' »exiger de l’Union européenne (UE) de se conformer aux arrêts de sa Cour de Justice » concernant le Sahara occidental, a ajouté la coordination, affirmant que ces décisions sont d’une « importance capitale ». Elle a rappelé, à ce titre, que la haute juridiction européenne a invalidé deux accords commerciaux entre l’UE et le Maroc, précisant que les ressources naturelles du Sahara occidental ne peuvent être exploitées sans le consentement du peuple sahraoui, légitimement représenté par le Front Polisario. « Cette décision de justice réaffirme que le Sahara occidental n’est pas un territoire marocain et ne peut donc être inclus dans des accords sans violer le droit international », a-t-elle encore souligné. La CEAS Sahara, qui a appelé à une « forte mobilisation » samedi à Madrid, veut aussi « rappeler au gouvernement espagnol et à la communauté internationale que la juste revendication du peuple sahraoui à son autodétermination est un droit inaliénable et imprescriptible ». Elle a jugé, à ce titre, « essentiel » que les organisations de la société civile « insistent sur ce message et exigent l’application des résolutions onusiennes, ainsi que le respect de la souveraineté des peuples ».