Culture

Le 8e Festival international de l’Art contemporain : Une symphonie de résilience

Le 8e Festival culturel international d’art contemporain (IFCA) s’est ouvert comme une fenêtre grande ouverte sur les horizons de l’expression artistique. Inauguré au Palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger, cet événement résonne tel un chant polyphonique où 39 pays entremêlent leurs voix, leurs couleurs et leurs espoirs.

Sous la bannière « Pour un nouvel héritage », le festival pulse comme un cœur artistique mondial. Zouhir Ballalou, ministre de la Culture et des Arts, qui a inauguré l’évènement a personnellement salué pour l’occasion  « les artistes algériens, où qu’ils se trouvent, qui ont mis leur art au service de la Paix, de l’Amour et de la Beauté esthétique et qui œuvrent à servir l’Algérie et à défendre sa Culture, son authenticité et sa civilisation ». Ses mots sonnent comme un manifeste, une reconnaissance de la puissance transformatrice de l’art. Soixante-dix artistes, tels des explorateurs de l’âme humaine, ont débarqué avec leurs œuvres, porteurs de récits visuels qui transcendent les frontières géographiques et émotionnelles. La Palestine, invitée d’honneur, irradie particulièrement de cette énergie de résilience. Ballalou a souligné que sa présence constituait un « message de résilience adressé au monde entier », traduisant « le respect et l’élan de fraternité inébranlable et de soutien indéfectible de l’État et du peuple algériens ». Les œuvres palestiniennes exposées deviennent des manifestes silencieux. Elles racontent, sans un mot, l’histoire d’un peuple qui résiste par la créativité. Steve Sabella, Tayseer Barakat, Hani Zurob, Rafat Asad, Areen Hassan et Bashar Alhroub apportent leurs regards sur « l’art de la résistance palestinienne », transformant la douleur en art, la souffrance en beauté. Le ministre a qualifié ce festival de « belle et grande manifestation », une « renaissance culturelle et artistique » et une « étape importante dans l’histoire de l’Art ». Il a rappelé l’avènement du Statut de l’artiste, la prise en charge de sa situation socio-professionnelle, l’encouragement à créer des espaces artistiques et l’ouverture d’écoles et d’instituts de formation. Un engagement profond pour faire de l’art non plus un luxe, mais un véritable projet de société.

Une loi sur les coopératives artistiques

Ballalou a annoncé la « promulgation prochaine d’une loi sur les coopératives artistiques » qui permettra aux artistes de créer leurs propres institutions culturelles, artistiques et sociales à but lucratif. Un appel a été lancé à tous les artistes algériens, résidents ou à l’étranger, pour « contribuer à la renaissance culturelle et artistique, par l’instauration d’un marché de l’Art qui puisse garantir un climat favorable à la création de richesses ». Le ministre a conclu avec un souhait profond : réussir « le changement espéré dans la conception même de toute manifestation culturelle ». Il rêve de sortir de la « vision du simple spectacle ponctuel » pour s’élever à celle d’un « véritable projet porteur d’une dynamique culturelle et artistique ».

Le festival se déploie comme un kaléidoscope complexe. Des rencontres thématiques à l’École supérieure des Beaux-Arts interrogeront les problématiques de diffusion et l’économie des arts, les espaces d’exposition électroniques. Des professionnels de plusieurs pays partageront leurs expériences lors d’un forum, tissant des liens internationaux. Un hommage sera rendu aux artistes disparus – Baya, Arezki Larbi, Salah Hioune, Djamel Larouk et Kamel Nezzar – véritables ancres mémorielles d’une histoire artistique nationale riche et vibrante. Chaque collection privée exposée devient un fragment de mémoire, un récit visuel de l’histoire culturelle algérienne. Hamza Bounoua, commissaire du festival, a affirmé que « l’Algérie, qui a toujours exprimé son soutien politique constant au combat du peuple palestinien et à sa résistance contre l’occupant sioniste, soutient également cette noble cause à travers l’art et la culture ». L’art devient ainsi un langage diplomatique, un outil de solidarité internationale.

Cette édition du IFCA n’est pas qu’un festival. C’est une déclaration : l’art peut être un pont entre les cultures, un outil de compréhension mutuelle, un espace où les blessures se cicatrisent, où les identités se construisent et se reconstruisent. Chaque œuvre exposée devient une pierre dans l’édifice d’un dialogue mondial, chaque artiste un ambassadeur silencieux de paix et de beauté.

Mohand Seghir

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