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48e conférence de l’EUCOCO : Un combat pour l’autodétermination du peuple sahraoui porté par une solidarité croissante

La 48e conférence de la Coordination européenne des comités de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), qui s’est tenue à Lisbonne vendredi et samedi, marque un tournant significatif dans la lutte pour l’autodétermination du Sahara occidental. Coïncidant symboliquement avec le cinquantième anniversaire de la Révolution des Œillets au Portugal, cet événement cristallise les espoirs d’un mouvement international grandissant en faveur du peuple sahraoui. Au cœur des discussions, plusieurs avancées juridiques majeures ont confirmé la légitimité de la cause sahraouie. C’est le cas de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 4 octobre 2024 constitue un point d’orgue décisif, invalidant les accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc qui incluaient illégalement le territoire du Sahara occidental. Comme l’a souligné Salah Goudjil, président du Conseil de la nation, cette décision représente « une nouvelle reconnaissance internationale de la justesse de la cause sahraouie et une confirmation explicite que la présence marocaine dans la région est une colonisation ». Le Premier ministre sahraoui Bouchraya Hamoudi Bayoune a quant à lui mis en perspective cette victoire juridique, soulignant l’importance de « tirer parti de cet outil juridique et en faire un moyen de dissuasion pour mettre fin au pillage des richesses naturelles sahraouies par l’occupation marocaine ». Cette décision s’inscrit dans une dynamique internationale croissante qui reconnaît le Sahara occidental comme un territoire distinct et séparé du Maroc, avec le Front Polisario comme unique représentant légitime du peuple sahraoui. L’Algérie joue un rôle central dans cette mobilisation internationale. Pierre Galand, président de l’EUCOCO, a souligné que l’Algérie « joue un rôle important durant son mandat en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité, notamment en ce qui concerne la défense des droits des peuples opprimés ». Ce soutien s’inscrit dans une tradition historique de solidarité, comme l’a rappelé Salah Goudjil, évoquant « les principes de sa glorieuse Révolution et un engagement historique indéfectible auquel elle ne déroge sous aucun prétexte ou pression ». La conférence de Lisbonne a mis en lumière les stratégies de résistance du peuple sahraoui face à l’occupation marocaine. Said Layachi, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, a dénoncé les « manœuvres de l’occupant marocain visant à se soustraire à l’application du droit international ». Ces manœuvres incluent notamment des tentatives de légitimation par « l’achat de consciences et le lancement de projets d’investissement dans ces territoires » pour séduire des nations occidentales et africaines.

« L’Europe est responsable de la poursuite du conflit »

Les enjeux juridiques et politiques sont multiples. La cause sahraouie est désormais clairement reconnue comme une question de décolonisation par de nombreuses organisations internationales. Le Premier ministre sahraoui a rappelé que « l’Europe est responsable de la poursuite du conflit », critiquant ouvertement des pays comme la France et l’Espagne qui ont « déclaré ouvertement leur soutien au projet expansionniste de l’État d’occupation ». L’unique solution, souligne-t-on encore, demeure l’organisation d’un référendum d’autodétermination, conformément aux résolutions des Nations Unies. Bouchraya Hamoudi Bayoune a été sans ambiguïté : « L’unique solution possible est de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination conformément au référendum de 1991 ». La conférence de l’EUCOCO a également mis en lumière l’importance des nouvelles technologies et des réseaux sociaux dans la lutte. Said Layachi a souligné qu’ils sont devenus « un vecteur essentiel pour transmettre au monde les souffrances et la réalité des conditions de vie dans les territoires sahraouis occupés ». Un plan d’action concret a émergé de cette conférence, avec notamment la volonté de poursuivre la bataille juridique. L’EUCOCO prévoit de se rendre au Parlement européen le 10 décembre prochain pour s’assurer du respect de la décision de la CJUE par les entreprises européennes. Au-delà des discours, c’est tout un mouvement de solidarité internationale qui se renforce, porteur d’espoir pour un peuple qui lutte depuis des décennies pour sa liberté et son indépendance. La conférence de Lisbonne aura été un moment fort de cette mobilisation, confirmant que la cause sahraouie n’est plus seulement le combat des Sahraouis, mais une question de justice internationale.

Salim Amokrane

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