La classe politique se mobilise face aux menaces qui guettent l’Algérie : L’appel à un dialogue national
Face à un contexte géopolitique de plus en plus complexe et marqué par des menaces croissantes visant la stabilité de l’Algérie, la classe politique du pays se mobilise de manière significative en cette fin d’année 2024, appelant au renforcement du front intérieur et à l’ouverture d’un dialogue national inclusif. Ces appels interviennent dans un climat particulier où les formations politiques dénoncent des tentatives de déstabilisation venant notamment de l’étranger.
Le discours prononcé par Mustapha Yahi, secrétaire général du Rassemblement National Démocratique (RND), lors de son intervention hier à El Tarf, illustre parfaitement ces préoccupations. Le responsable du RND a notamment mis en lumière les « plans diaboliques » orchestrés par les services de renseignement français, visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de l’Algérie. Il souligne ces manœuvres s’inscrivent dans une stratégie plus large d’hostilité, utilisant notamment la jeunesse comme levier de déstabilisation dans plusieurs wilayas, après des tentatives d’introduction d’armes destinées à des éléments terroristes sur le territoire national. Le RND établit un lien direct entre ces actions et une frustration des lobbys et cercles français hostiles à l’Algérie, face aux orientations de la politique étrangère algérienne sous la direction du Président Abdelmadjid Tebboune. Le parti dénonce particulièrement l’accueil par la France d’organisations classées comme terroristes comme le MAK, y voyant une preuve supplémentaire de l’implication d’entités officielles françaises dans « un complot contre l’Algérie ». Face à ces défis, le RND, par la voix de son secrétaire général, appelle à l’accélération du dialogue national annoncé par le Président Tebboune lors de sa prestation de serment. Le parti souligne l’urgence de définir une vision commune pour l’avenir de l’Algérie, compte tenu des transformations rapides au niveau régional et international, avec leurs dimensions géopolitiques et sécuritaires. Cette position est renforcée par l’appréciation exprimée concernant la démarche participative initiée dans le cadre de la réforme des collectivités locales, vue comme un pas significatif vers une démocratie participative effective.
Une question largement évoquée par Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), qui dénonce l’instrumentalisation de certaines frustrations « pour la déstabilisation des États » sous le couvert de ce qu’on veut présenter comme des révolutions. Elle appelle dans ce sens à l’organisation d’un « large débat national » pour examiner les différentes questions soulevées sur la scène nationale. Elle met notamment en avant l’importance des collectivités locales, en particulier la commune, dans la prise en charge des préoccupations quotidiennes des citoyens, soulignant le rôle crucial des médias dans la transmission des préoccupations sociétales.
Dans ce contexte, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) rejoint cette analyse à travers son président, Abdelaali Hassani Cherif, qui a insisté lors d’une conférence à Alger sur l’importance cruciale de la conscience collective face aux plans visant l’Algérie. Le leader du MSP a particulièrement mis l’accent sur le rôle fondamental de la famille comme rempart contre ces menaces, soulignant que la sécurité nationale est intrinsèquement liée à la sécurité familiale et sociale.
Le président de Talaie El Houriyet, Reda Benounane, renforce cette perspective en soulignant lors de la troisième session ordinaire du comité central de son parti à Annaba l’engagement de sa formation à œuvrer au renforcement de la cohésion nationale. Il insiste particulièrement sur l’importance d’impliquer la classe politique comme partenaire efficace dans le renforcement du front intérieur, une position qui fait écho aux appels au dialogue national.
Notons que de son côté le Front des forces socialistes (FFS) organisé hier une cérémonie de recueillement à l’occasion du neuvième anniversaire de la disparition du moudjahid Hocine Ait Ahmed, figure historique de la lutte pour l’indépendance et la démocratie, dans son village natal. Une cérémonie au cours de laquelle le premier secrétaire national du FFS Youcef Aouchiche, a rappelé l’engagement historique pour les valeurs démocratiques et l’unité nationale.
Les différentes formations politiques convergent ainsi vers un appel à la vigilance collective, tout en saluant le rôle des services de sécurité et de l’Armée nationale populaire dans la protection du pays. Elles insistent particulièrement sur la nécessité de sensibiliser la jeunesse aux dangers des manipulations externes, notamment à travers les réseaux sociaux et la guerre par la drogue, considérées comme des armes modernes de déstabilisation utilisées par les anciennes puissances coloniales. Cette mobilisation politique traduit une prise de conscience collective des enjeux sécuritaires et politiques auxquels fait face l’Algérie, dans un contexte régional et international particulièrement tendu. Elle souligne également l’importance d’un dialogue national inclusif comme outil de renforcement de la cohésion sociale et du front intérieur, face aux défis multiformes qui se présentent au pays.
Hocine Fadheli