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Les messages de Tebboune

Le Président Tebboune a d’abord tenu à rappeler avec force le caractère inébranlable de l’État, dans un contexte marqué par diverses tentatives de déstabilisation.

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a présidé hier au Palais des Nations (Club des Pins-Alger) l’ouverture des travaux de la rencontre Gouvernement-walis, placée sous le thème « Collectivités locales : locomotive du développement national ». Dans un discours aux accents fortement politiques, le chef de l’État a réaffirmé la solidité des institutions algériennes face aux tentatives de déstabilisation, tout en détaillant une série de mesures visant à renforcer le développement local et la gouvernance territoriale. Le Président Tebboune a d’abord tenu à rappeler avec force le caractère inébranlable de l’État, dans un contexte marqué par diverses tentatives de déstabilisation. « Nous protégerons ce pays dont le peuple a le sang des Chouhada dans les veines. Il se leurre celui qui croit que l’Algérie est une proie dont on peut s’emparer avec un +hashtag+ », a-t-il notamment averti, faisant référence aux campagnes hostiles sur les réseaux sociaux et fomentées par le régime du Makhzen. Le chef de l’État s’est particulièrement félicité de « la flamme patriotique intense qui anime les jeunes Algériens », soulignant la nécessité d’être à la hauteur de leurs attentes. Il a rappelé à cette occasion le lourd tribut payé par le peuple algérien pour son indépendance, précisant qu' »hormis l’Algérie, aucun autre peuple n’a vu 5.600.000 de ses enfants tomber en martyrs, de la résistance populaire qui a duré 70 ans jusqu’à la glorieuse Révolution de libération nationale qui a définitivement mis fin au colonialisme ».

Dans ce contexte, le président a également évoqué les pressions exercées sur certains responsables locaux, dénonçant « les résidus de la Issaba qui menacent les walis et les responsables locaux en utilisant des relais pour les dissuader d’accomplir leurs missions ». Il a tenu à rassurer les walis en réaffirmant qu’ils « sont protégés tout en tenant compte des erreurs administratives qu’ils peuvent commettre tant qu’il ne s’agit pas de corruption ».

Révision des lois sur la commune, la wilaya et les partis

Sur le plan institutionnel, le président Tebboune a annoncé une révision en profondeur des codes communal et de wilaya, plusieurs décennies après l’indépendance. Cette réforme vise à « concrétiser la volonté du peuple au niveau local » et à « bâtir des institutions démocratiques et non démagogiques ». Le chef de l’État a souligné que les collectivités locales constituent « le trait d’union entre l’État et le citoyen » et « le socle de l’État », justifiant ainsi l’importance de cette réforme qui touchera notamment aux prérogatives, aux moyens alloués et à la classification des communes. Parmi les innovations majeures, le président a annoncé que « la gestion de certaines infrastructures sera confiée à l’État au lieu des communes pour ne pas les accabler financièrement ». Il a également évoqué la possibilité pour les communes de « déléguer à des entreprises locales certains services publics comme le domaine de l’hygiène, en trouvant des mécanismes juridiques pour demander des comptes sur les performances ». Une autre mesure significative concerne la proposition de « conférer au président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) la qualité d’ordonnateur, afin que l’élu local soit un responsable investi des pleines prérogatives ». Dans ce contexte, il a évoqué les futures réformes politiques, annonçant que l’enrichissement de la nouvelle loi sur les partis sera discuté au Parlement début 2025, précisant que cette loi « sera élaborée par les partis eux-mêmes ».

Zones d’ombres et sécurité hydrique

Sur le volet économique et social, le président Tebboune a mis en avant les résultats de sa politique de développement des zones d’ombre, rappelant que « plus de 6,5 millions d’Algériens ont été touchés par les réformes » dans ces zones. Il n’a pas manqué de critiquer « certains responsables que nous avons démis » qui « estimaient que le développement des zones d’ombre ne relevait pas de leurs prérogatives », réaffirmant le principe selon lequel « nous sommes au service du peuple, du Président au plus simple fonctionnaire public ». Concernant les infrastructures et le cadre de vie, le chef de l’État a insisté sur plusieurs priorités : le parachèvement des façades de constructions inachevées, la recherche de formules juridiques pour financer l’achèvement des constructions des citoyens, et l’octroi de foncier aux artisans dans des zones dédiées pour la création de petites activités professionnelles. Il a également appelé tous les responsables locaux à « respecter le système administratif de réception des citoyens, notamment les jeunes, pour écouter leurs préoccupations ». En matière de ressources hydriques, le président a annoncé la mise en service de cinq stations de dessalement avant le mois de Ramadhan, appelant les walis à « adhérer au système d’exploitation des eaux usées dans toutes les wilayas » et à « accorder une attention particulière à ce plan ». Face au fléau de la drogue, le président Tebboune a chargé le gouvernement d’élaborer « une stratégie nationale multidimensionnelle de lutte contre la drogue et les substances psychotropes durant le premier trimestre de 2025 » pour protéger les jeunes, en associant « l’ensemble des acteurs » à son élaboration. Le chef de l’État a également abordé la question de la modernisation de l’administration, soulignant la nécessité de lutter contre la bureaucratie «  qui détruit la vie des citoyens » à travers « la numérisation globale qui est sur le point d’être généralisée ». Il a affirmé que durant ce mandat, « nous aurons éliminé toutes les dérives qui se sont produites par le passé ». En conclusion de son intervention, le Président Tebboune a rappelé que les fondements d’une gouvernance locale basée sur « la participation citoyenne, l’équité en matière de développement et la rigueur dans la gestion des deniers publics » ont été posés. Il a appelé à « poursuivre les efforts en vue de consacrer les méthodes de gestion modernes dans les esprits et dans les pratiques », invitant l’ensemble des participants à mettre à profit cette rencontre pour « répondre, dans les meilleures conditions, aux exigences du développement local durable, notamment en ce qui a trait à l’activité économique locale dans toute sa diversité et sa richesse », tout en consolidant « les acquis réalisés grâce aux efforts de l’État visant à promouvoir la vie sociale et à améliorer le cadre de vie des citoyens ».

Hocine Fadheli

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