La situation humanitaire s’aggrave à Ghaza: L’UNRWA tire la sonnette d’alarme
La situation humanitaire dans la bande de Ghaza continue de se dégrader dramatiquement alors que l’agression sioniste entre dans son seizième mois. Le bilan humain s’alourdit inexorablement avec désormais 45.885 martyrs et 109.196 blessés depuis le début de l’offensive le 7 octobre 2023. La tragédie prend une dimension particulièrement dramatique avec l’arrivée de l’hiver, l’UNRWA rapportant la mort de huit nourrissons due au froid extrême et au manque d’abris. Plus de 7.700 autres nouveaux-nés manquent actuellement de soins vitaux. La directrice de la communication de l’agence onusienne, Juliette Touma, tire la sonnette d’alarme, prévenant que d’autres décès sont à craindre si la situation ne s’améliore pas rapidement. L’UNRWA appelle les autorités d’occupation à lever le siège de Ghaza et à autoriser l’acheminement de couvertures et de vêtements d’hiver, alors que près de 2 millions des 2,3 millions d’habitants de l’enclave ont été contraints de fuir dans des conditions désastreuses. L’organisation palestinienne de défense des droits de l’homme Al-Haq dénonce dans un rapport accablant la stratégie des déplacements forcés mise en œuvre par l’occupant. Intitulé « Comment cacher un génocide : le rôle des ordres d’évacuation et des zones de sécurité dans la campagne génocidaire de l’entité sioniste à Ghaza », ce document démontre comment les ordres d’évacuation illégaux et les transferts forcés de la population vers de prétendues « zones de sécurité » ne font que « faciliter et alimenter le génocide ». Plus de 90% des habitants de Ghaza ont ainsi été déplacés, parfois à plusieurs reprises, vers des zones qui représentent moins de 20% du territoire et qui, contrairement à leur appellation, ne garantissent nullement leur sécurité. Ces zones manquent cruellement d’espace, d’abris, d’installations sanitaires, de nourriture, d’eau et de soins médicaux. Le personnel médical paie également un lourd tribut, la Société du Croissant-Rouge palestinien rapportant 1.056 martyrs et 350 arrestations parmi ses équipes depuis octobre 2023. Environ 80% des capacités du PRCS ont été systématiquement détruites à Ghaza, y compris quatre de ses branches dont celle de Jabalia qui a été complètement rasée. Le complexe Al-Amal, plus grand centre du Croissant-Rouge dans la ville de Ghaza, a été ciblé, entraînant la mort de 47 Palestiniens dont des soignants et des déplacés qui y avaient trouvé refuge. Face à ces crimes de guerre, la mobilisation internationale s’organise. L’Afrique du Sud a déposé fin décembre une plainte historique devant la Cour internationale de Justice (CIJ), accusant l’entité sioniste de violer la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. L’Irlande vient d’annoncer son intervention dans cette procédure, rejoignant d’autres pays déterminés à faire valoir le droit international. Des manifestations de solidarité se multiplient à travers le monde, comme à Londres où des milliers de personnes ont réclamé la protection des travailleurs de la santé palestiniens et l’arrêt immédiat des livraisons d’armes à l’occupant. À Bruxelles, une mobilisation s’est tenue devant le Parlement européen pour exiger la libération du Dr Hossam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, arrêté en décembre par les forces d’occupation. En Cisjordanie occupée, la situation reste également très tendue. Les forces d’occupation et les colons extrémistes poursuivent leurs raids, notamment dans les régions de Naplouse et Qalqilya, harcelant la population et menant des fouilles dans les habitations. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a fermement condamné les appels à la violence lancés par des responsables sionistes qui incitent leurs colons à s’en prendre physiquement aux civils et à incendier leurs biens. La diplomatie palestinienne souligne que ces actes sapent tous les efforts diplomatiques visant à mettre fin à l’agression, rappelant que seule une solution politique, notamment celle des deux États, peut permettre de rétablir la paix dans la région.
Lyes Saïdi