Biens spoliés récupérés par l’État: Ghrieb insiste sur la relance rapide des entités économiques
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Sifi Ghrieb, a souligné mardi à Adrar l’importance cruciale de la relance des biens économiques récupérés. Lors de sa visite de travail dans cette wilaya du Sud algérien, le ministre a déclaré qu' »il appartient de relancer l’activité des biens économiques saisis et récupérés, en vue de renforcer l’action de développement économique et sociale dans cette wilaya », assurant de l’existence d’une « forte volonté et détermination en ce sens ». Cette déclaration s’inscrit dans le prolongement d’une politique initiée en janvier 2020 par le Président Tebboune, qui avait alors instruit le gouvernement d’accélérer le recensement définitif des biens confisqués en vue de leur intégration dans le processus de production nationale. Dans son intervention, M. Ghrieb a particulièrement insisté sur « l’impératif respect des échéances arrêtées pour la relance de ces projets qui auront un impact positif sur le développement économique de la wilaya d’Adrar appelée à constituer un pôle industriel national ». Le ministre a également souligné que « la récupération des biens saisis et la relance de leurs activités visent à appuyer le développement, préserver les droits des travailleurs et créer des emplois. » Le processus de récupération des biens mobiliers et immobiliers, fruits de décisions de justice définitives prononcées contre plusieurs hommes d’affaires dont Ali Haddad, Mahieddine Tahkout, Hassan Larbaoui, Ahmed Maâzouz, Mourad Oulmi et les frères Kouninef, a connu une accélération significative ces dernières années. En effet, 2022 et 2024 ont marqué des étapes cruciales avec le transfert de 108 actifs au total vers des entreprises publiques économiques, touchant divers secteurs stratégiques tels que l’industrie, le tourisme, l’énergie, les mines et les travaux publics. Plus précisément, l’année 2022 a vu le transfert de 31 biens, incluant notamment 15 sociétés et 8 unités de production, tandis que 2024 a permis la récupération de 77 actifs supplémentaires en deux vagues successives. Le secteur industriel a particulièrement bénéficié de cette dynamique avec le transfert de 42 actifs sur les deux années, dont une cimenterie à Adrar désormais sous la tutelle du Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA). D’autres transferts notables incluent des unités d’industrie agroalimentaire vers le groupe AGRODIV et plusieurs entreprises mécaniques intégrées au groupe IMetal. Parmi les projets structurels majeurs figure le complexe de trituration des graines oléagineuses de Jijel, dont la mise en service est prévue pour novembre prochain, ainsi que le complexe de production de sucre à Boumerdès et l’usine des tubes en acier à Oran. L’évaluation de la première tranche des biens saisis en 2024, comprenant 23 unités industrielles employant plus de 3.500 travailleurs, révèle une valeur économique estimée à 37 milliards de dinars. Le secteur agricole n’est pas en reste avec la récupération de trois entreprises stratégiques, dont une spécialisée dans la production de viande blanche et d’œufs désormais rattachée au groupe AGROLOG, une autre dans la production de fromages intégrée à GIPLAIT, et une société de production d’huile d’olive transférée à la DCAS. Le secteur touristique a également bénéficié de cette politique de récupération avec le transfert de plusieurs établissements hôteliers au GHTT, notamment deux hôtels à Alger intégrés à l’EGH El-Djazaïr, ainsi que des installations touristiques à Tizi Ouzou et Ouargla. Les déclarations du ministre à Adrar s’inscrivent ainsi dans une stratégie globale visant non seulement à appuyer le développement économique local et national, mais aussi à préserver les emplois existants et à en créer de nouveaux, participant à la transformation et à la modernisation de l’économie algérienne.
Samir Benisid