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Liban: L’urgence du retrait des forces sionistes

Le Liban se trouve à un moment crucial alors que plusieurs acteurs internationaux se mobilisent pour garantir sa souveraineté territoriale et soutenir son redressement. Au cœur des préoccupations actuelles se trouve la question du retrait des forces sionistes du sud du pays, une exigence formulée avec fermeté par le président libanais Joseph Aoun lors d’une rencontre importante avec le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, en visite au Liban depuis vendredi. Cette visite intervient dans un contexte particulièrement sensible, une semaine seulement après l’élection du nouveau chef d’État libanais, et alors que le pays fait face à des défis majeurs concernant sa sécurité et sa stabilité. Le président Aoun a clairement exprimé la position du Liban concernant le retrait des forces sionistes, soulignant l’importance cruciale du respect de l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à l’agression contre le pays. Selon cet accord, le retrait complet doit être effectué au plus tard le 26 janvier, une échéance que le Liban considère comme non négociable. Le chef de l’État libanais a particulièrement insisté sur les violations continues de la souveraineté nationale, dénonçant les incursions terrestres et aériennes qui, selon lui, constituent non seulement une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu mais également un défi direct à la volonté de la communauté internationale. La situation au Liban a également fait l’objet d’une attention particulière au Conseil de sécurité des Nations unies, où l’Algérie, qui assure la présidence pour le mois de janvier 2025, a pris une position ferme concernant la protection des forces de maintien de la paix. Par la voix de son représentant permanent, Amar Bendjama, l’Algérie a condamné avec la plus grande fermeté les attaques délibérées perpétrées contre le personnel de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), ainsi que la destruction de ses installations. Cette prise de position s’accompagne d’une demande claire d’ouverture d’enquêtes impartiales pour établir les responsabilités, rappelant que les attaques contre les soldats de la paix constituent des crimes de guerre selon le droit international. e diplomate a notamment mis en garde contre « les violations en cours observées dans la zone d’opération de la Finul et de la Fnuod » perpétrées par la puissance occupante et qui sont « une source d’extrême inquiétude », réaffirmant au passage le soutien indéfectible de l’Algérie à ces missions et sa volonté « très ferme » de garantir « la sûreté et la sécurité des soldats de la paix ». « Nous tenons à réitérer que les attaques à l’encontre des soldats de la paix constituent des crimes de guerre », a-t-il insisté. Rappelant, en outre, que le Conseil de sécurité a adopté, le mois passé, la résolution 2766 renouvelant le mandat de la Fnuod, le diplomate a indiqué que l’Algérie demande à ce que cette résolution soit « pleinement mise en œuvre ». « L’Algérie approuve et appuie la disposition clé de la résolution, y compris l’obligation de respecter pleinement les termes de l’accord sur le dégagement des forces de 1974, de faire preuve de la plus grande retenue et d’empêcher des violations du cessez-le-feu dans la zone de séparation ainsi que de veiller à ce qu’il n’y ait aucune activité militaire dans cette zone », a-t-il souligné. Par ailleurs, M. Bendjama a indiqué que « les actions (sionistes) dans la zone de séparation et ses incursions multiples en territoire syrien constituent une grave menace, pas seulement pour la Syrie qui traverse une période très délicate mais également pour la paix et la sécurité régionale et internationale ». A ce titre, il a appelé le Conseil de sécurité à « réaffirmer ses résolutions et agir de manière décisive pour mettre un terme à ces actions », relevant que « personne n’est au-dessus du droit (et) de la loi et (que) le principe de responsabilité doit être appliqué ».  Le Pakistan s’est également exprimé sur la situation, par l’intermédiaire de son ambassadeur Munir Akram, représentant permanent auprès de l’ONU. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la Finul et à la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (Fnuod), il a fait part de sa profonde inquiétude face aux menaces croissantes auxquelles sont confrontés les soldats de la paix. Le Pakistan a notamment appelé l’entité sioniste à se retirer non seulement des territoires libanais mais également syriens, y compris du plateau du Golan occupé, soulignant l’importance du respect des accords internationaux pour la promotion d’une paix durable au Moyen-Orient. L’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 26 novembre 2024, reste un point central des discussions. Le Pakistan, tout en saluant cet accord, s’est dit alarmé par les violations continues, notamment les violations de l’espace aérien, les frappes aériennes et les restrictions imposées à la liberté de mouvement de la Finul. L’ambassadeur Akram a particulièrement insisté sur le respect du délai de 60 jours stipulé dans l’accord pour le retrait complet des forces du Sud-Liban. Dans ce contexte tendu, la visite d’António Guterres au Liban prend une dimension particulière. Le secrétaire général des Nations unies a tenu à réaffirmer le soutien de la communauté internationale aux efforts de redressement du pays. Lors de son entretien avec le président Aoun au palais de Baabda, Guterres a souligné que les Nations unies peuvent établir des cadres permettant au Liban de protéger ses territoires et d’entamer une nouvelle phase de paix. Cette déclaration s’inscrit dans une volonté plus large de soutenir le Liban face aux défis permanents auxquels il est confronté.  La coordination entre l’armée libanaise et la Finul reste un élément clé de la stabilité dans la région, comme l’a souligné le président Aoun lors de ses discussions avec Guterres. Cette coopération est considérée comme essentielle pour garantir l’application effective des résolutions internationales et le maintien de la paix dans le sud du pays. La situation au Liban s’inscrit par ailleurs dans un contexte régional plus large, marqué notamment par les préoccupations concernant la situation à Ghaza, où l’espoir d’une solution globale, comprenant la création d’un État palestinien indépendant et souverain, reste un objectif majeur pour la communauté internationale.

Lyes Saïdi

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