Affaire du vol de kif du service des saisies à Annaba: Le greffier du tribunal d’El Hadjar placé en détention
Le mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire, avant d’être placé en détention, à l’issue de l’enquête engagée par les services de sécurité.
Soupçonné d’être impliqué dans un vol de kif saisis et placé dans le service des saisies au tribunal d’El Hadjar, le greffier de cette instance de justice a été placé hier, sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur près le tribunal d’El Hadjar, apprend-on de source juridique. Rappelons que le prévenu répondant aux initiales (A.S) âgé de 47 ans a été soumis, le 9 janvier écoulé, à la mesure du contrôle judiciaire, dans l’attente de l’aboutissement de l’enquête. Selon les informations apportées par notre source, les investigations menées par les services de sécurité ont confirmé l’implication du prévenu. Usant des prérogatives qui leur ont été conférées par le procureur de la République relevant du tribunal d’El Hadjar, à savoir un mandat de perquisition, les services de sécurité ont opéré une fouille minutieuse dans le domicile du suspect qui, selon notre source, n’a abouti à aucune découverte. Mieux encore, les mêmes sources ont expliqué que les services compétents ont soumis le téléphone du suspect à une inspection électronique avec examen des messages et des enregistrements audio dans le but d’obtenir des preuves de son implication dans cette l’affaire de kif, survenue dans le service des saisies, mais sans aucun résultat positif. Même le véhicule du suspect a été soumis à la fouille, par la brigade canine, avant d’être placé en fourrière, nous dit-on. Selon les mêmes sources, lors de son audition par les deux magistrats respectifs, procureur de la République et le juge d’instruction, le mis en cause a non seulement réfutél’accusation, mais aussi nié avoir accédé au sous-sol du tribunal où se trouve le service des saisies. Ainsi campant sur sa position, le magistrat instructeur a décidé de placer le prévenu en détention jusqu’au jour de son jugement, dont la date n’a pas encore été fixée. Rappelons que le mis en cause dans cette affaire est accusé d’avoir subtilisé 800 g de kif (cannabis), sur un total de 52 kg de kif traité. Une quantité saisie lors d’une opération de lutte contre le trafic de drogue menée par les éléments de la sûreté de daïra d’El Bouni. La quantité manquante a été découverte, rappelle-t-on encore, lors de l’opération de destruction de la substance narcotique, comme stipulé par les textes de lois, régissant ce genre d’opérations nécessitant la pesée du kif destiné à la destruction par incinération. Or, La pesée de la quantité du kif destiné à la destruction a révélé un manque de 800 g sur la totalité de kif saisis, et pesé avant son emplacement dans le service des saisies, et après avant sa destruction. Aussitôt informés, les services de la sûreté de wilaya d’Annaba ont ouvert une enquête sur la quantité manquante et les circonstances de sa disparition du service, pourtant bien surveillé. Lors de l’enquête, les caméras de surveillance ont été visionnées par les enquêteurs qui ont remarqué un homme qui s’est infiltré dans le tribunal d’El Hadjar, à 7h du matin. L’individu, dont le visage était masqué, s’est introduit au service des saisies, usant d’un double de clés. Le premier suspect était le greffier qui exerce cette fonction depuis 21 ans. Le scandale a retenti jusqu’au ministère de la Justice qui a aussitôt dépêché une commission d’enquête. Celle-ci qui a aboutit au mis en cause, retenu comme premier suspect. À noter que les vols de ce type commencent à avoir quelque peu une dimension fâcheuse, quand on tient compte des tentations qui animent les vigiles des services de saisies au sein des instances de justice. Car, convient-il de rappeler, en 2023 une affaire identique a été enregistrée au tribunal d’Annaba, dont un trou financier estimé à des milliards, des quantités de bijoux et plusieurs objets issus des opérations de saisies qui ont été volés. Deux greffiers, dont une femme, ont été accusés. Les trois accusés ont été placés en détention. Huit autres accusés ont également été placés sous contrôle judiciaire, par le juge d’instruction. Parmi les 8 accusés, figure le mari de la greffière placé en détention. Quant au premier mis en cause, le greffier en chef, il est toujours en cavale et fait l’objet d’un mandat d’arrêt, émis par le même magistrat instructeur, près le tribunal d’Annaba, rappelle-on encore.
Sofia Chahine