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La riposte magistrale au révisionnisme colonial

À la veille de la célébration de la Journée nationale du Chahid ce 18 février, le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est adressé à la Nation dans un message solennel qui transcende la simple commémoration pour dessiner les contours d’une Algérie nouvelle, ancrée dans son histoire mais résolument tournée vers l’avenir.

Dans son allocution, le président de la République a d’emblée placé cette journée sous le signe de la fidélité collective, rappelant que cette commémoration est avant tout « une expression de la fidélité du peuple algérien au sang versé par ses martyrs sur le chemin de la libération et de l’émancipation ». Le président Tebboune fait également un constat particulièrement incisif lorsqu’il évoque les 130 années de présence coloniale française. Face aux discours révisionnistes qui tentent de minimiser les crimes coloniaux ou de réhabiliter la prétendue « œuvre civilisatrice » de la France en Algérie, le Président Tebboune utilise des termes sans ambiguïté. Il rappelle ainsi que le peuple algérien a lutté contre un « colonialisme de peuplement destructeur hanté par l’illusion de la pérennité, ne prévoyant pas de renoncer aux richesses et aux ressources. » mené par des « prétendus civilisateurs » ayant commis des « infamies » à travers leurs « méthodes barbares et destructrices » . Ce choix lexical n’est pas anodin : il s’inscrit dans un contexte où certains responsables et médias français persistent à présenter une vision édulcorée de la colonisation et où les nostalgiques de l’Algérie française se bercent encore de ces illusions.  Des « illusions ont été déjouées par une révolution déferlante, bénie par Dieu Tout-Puissant à la mesure de la patience des fils d’un peuple résistant, de son attachement à la liberté et à la dignité, et de son exaltation des valeurs humaines. Un peuple déterminé à libérer une terre qui n’a cessé de rejeter et de refuser la présence coloniale de peuplement à travers des résistances ininterrompues depuis l’arrivée des hordes d’envahisseurs agresseurs – résistance après résistance – que l’histoire nationale a fièrement immortalisée dans la mémoire collective de la nation », a jouté le Chef de l’État. « Le colonialisme qui s’est emparé de notre terre pure par ses méthodes barbares et destructrices, et qui a entravé la marche de notre peuple fier pendant plus de cent trente ans- quelle infamie ont commis ces prétendus civilisateurs -« , souligne le président, rappelant ainsi la réalité historique à l’heure où certains en France osent encore parler de « bienfaits de la colonisation ». Cette année, la commémoration intervient dans un contexte particulièrement tendu. En France, la montée en puissance de discours hostiles à l’Algérie, portés tant par l’extrême-droite que par certains médias mainstream, témoigne d’un climat délétère où l’histoire coloniale est instrumentalisée à des fins politiques. Les attaques récurrentes contre la mémoire de la résistance algérienne et les tentatives de criminalisation du FLN se heurtent à la fermeté du discours du Président qui réaffirme la légitimité historique du combat libérateur. Il prend une dimension particulière quand il évoque les « résistances ininterrompues depuis l’arrivée des hordes d’envahisseurs agresseurs ».  Dans ce contexte, l’accent mis par le président sur « la patience des fils d’un peuple résistant, son attachement à la liberté et à la dignité, et son exaltation des valeurs humaines » prend une résonance particulière. Il rappelle que la lutte de libération nationale algérienne s’inscrivait dans le mouvement universel d’émancipation des peuples, contredisant ainsi les narratifs révisionnistes.

Une Algérie ascendante

Le message présidentiel met en lumière la continuité historique de la résistance algérienne, un continuum ininterrompu depuis les premières confrontations avec le pouvoir colonial. « Ces résistances ininterrompues depuis l’arrivée des hordes d’envahisseurs agresseurs », selon les termes du président, ont façonné une mémoire collective de la lutte qui trouve son point culminant dans la révolution de novembre 1954. Le message du président de la République articule aussi le passé avec les défis contemporains.

Le président Tebboune développe une vision ambitieuse pour l’avenir en parlant d’une « Algérie ascendante ». Cette projection vers l’avenir est présentée comme la continuation naturelle du combat des martyrs. L’objectif affiché est clair : « propulser l’Algérie au rang des puissances émergentes ». La place accordée à la jeunesse dans le message est particulièrement significative. Le président exprime sa conviction « de la conscience du peuple et de notre jeunesse que l’orientation vers cet objectif stratégique de renaissance, dans ses dimensions politiques, économiques et sociales, représente le plus noble des défis unificateurs stimulant les volontés, et le plus difficile des paris que les Algériennes et les Algériens aspirent à gagner », établissant ainsi un pont générationnel entre les combattants d’hier et les bâtisseurs d’aujourd’hui.

Hocine Fadheli

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