Illizi: Irrigation du jardin d’essais de Tinemri avec des eaux traitées, une expérience réussie
L’irrigation durable s’impose comme un enjeu majeur pour le développement agricole en Algérie, particulièrement dans les régions du Sud où la gestion raisonnée des ressources hydriques devient cruciale face aux défis climatiques. Dans ce contexte, le jardin d’essais de Tinemri, situé dans la commune d’Illizi, émerge comme un modèle innovant et prometteur en matière de valorisation des eaux usées traitées à des fins agricoles. Cette initiative pionnière, mise en place en avril 2019, démontre la viabilité des solutions alternatives d’irrigation dans les zones arides. Le projet, qui s’étend sur une superficie de 12 hectares, illustre parfaitement la synergie possible entre différents acteurs locaux, comme l’explique Noura Hadouchi, Conservatrice des forêts : la direction des Travaux publics a notamment contribué à la mise en place des infrastructures essentielles, incluant la clôture et la préparation des espaces de plantation. Les résultats sont particulièrement encourageants avec plus de 5.000 plants mis en terre, comprenant diverses essences fruitières et sylvicoles, notamment des oliviers et des eucalyptus. L’irrigation de ces plantations est assurée directement par la station de traitement des eaux usées grâce à un système de goutte-à-goutte efficient, permettant d’atteindre un taux de réussite remarquable de 80% pour la croissance des végétaux. Le développement du projet s’est poursuivi avec une seconde phase ambitieuse incluant l’installation de deux réservoirs d’eau d’une capacité de 50 mètres cubes chacun, la rénovation du réseau d’irrigation sur plus de 2,7 kilomètres, ainsi que l’électrification du site pour faciliter le pompage de l’eau vers les réservoirs. Cette approche écologique ne se limite pas à la simple optimisation des ressources hydriques ; elle s’inscrit dans une vision plus large de développement durable. En effet, le jardin d’essais de Tinemri vise plusieurs objectifs complémentaires : la préservation de la biodiversité locale, la création d’un microclimat favorable, l’aménagement d’espaces récréatifs pour la population, et la génération d’emplois locaux. Cette expérience réussie démontre la pertinence du recours aux eaux usées traitées comme solution d’avenir pour l’irrigation en zones arides, offrant un modèle reproductible pour d’autres régions confrontées à des défis similaires de gestion des ressources hydriques.
R.R.
