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Ain Defla : Zoom sur la prise en charge des enfants autistes

Ayant pour objectif la prise en charge des enfants autistes et l’atténuation à atténuer, ne serait est ce qu’un tant soit peu, de leurs souffrances et celle de leurs parents, l’association Echourouk d’aide aux enfants autistes de  Aïn-Defla, créée il y a 7 ans, fait état de plusieurs problèmes auxquels elle bute, dont principalement la question liée au manque de professionnels et de structures permettant la prise en charge efficiente et convenable cette frange de société, les enfants autistes. Cette association prend en charge quelque 75 enfants atteints d’autisme. «Un chiffre qui aurait pu tripler si les moyens en matière de locaux et d’encadrement étaient meilleurs », a indiqué  le président de ce groupement de personnes volontaires, Mustapha Zitouni, déplorant «la faiblesse des moyens en matière de locaux et d’encadrement». «120 pères de familles sont contraints à ne ramener leur progéniture, issus des 36 communes de la wilaya, vers le centre pour les enfants atteints d’autisme qu’une fois par semaine », a-t-il souligné. Et d’ajouter que «cet état de fait ne permet pas une prise en charge efficiente des enfants ». «Une situation qui ne permet nullement une prise en charge efficiente des enfants, sachant qu’ils n’y passent qu’à peine quatre heures», a-t-il regretté. Aux fins de venir à bout, ne serait est ce qu’un tant soit peu, à cette lacune, l’association Echourouk, préconise «la mise en place des annexes de l’actuel centre notamment à El Attaf, à l’ouest de la wilaya, et Khemis Miliana dans la partie est d’Ain Defla. En ce sens, les parents de 40 enfants autistes ont ratifié une  pétition qu’ils ont expédiée au wali d’Aïn Defla l’exhortant à « améliorer leur prise en charge ». Père de deux enfants autistes, le président de cette association, Zitouni, a indiqué que «les spécialistes insistent pour que le diagnostic précoce des troubles de  l’autisme se fasse à partir de l’âge de 2 ans afin de tenter de maîtriser cet handicap mental très grave, d’où la nécessité de renforcer l’actuel centre implanté au niveau du chef-lieu de wilaya par des annexes  notamment à El Attaf et Khémis Miliana». Les familles de ces enfants, déplore t-on, font face sur un sérieux problème social. Il s’agit «des préjugés de la société par rapport à cette maladie jugée «tabou», a t-on regretté. «A cause des préjugés et de la vision de la société, nombre de familles, particulièrement en milieu rural, préfèrent taire le trouble dont sont victimes leurs enfants », a-t-on révélé, soulignant que «cet état de fait rend « difficile l’établissement des statistiques au sujet du nombre d’enfants autistes sur le territoire de la wilaya».  «La prise en charge de l’enfant autiste est d’autant plus une entreprise multidisciplinaire qu’elle exige la conjugaison des efforts de  nombre de spécialistes», a affirmé une pédopsychiatre membre de  l’association Echourouk d’aide aux enfants autistes à Aïn-Defla, le Dr Haci Shahrazed.  «Pour que la prise en charge des enfants autistes soit efficiente, il est  absolument nécessaire qu’elle soit pluridisciplinaire, impliquant à la  fois, le pédopsychiatre, le pédiatre, le psychologue, l’éducateur et  l’orthophoniste », a ajouté la même source, précisant que «l’autiste n’est pas un malade au sens conventionnel du terme  mais un être différent des autres». Elle a recommandé aux parents de «prêter attention au développement de leurs enfants et de consulter un spécialiste en cas de troubles du comportement ou du langage». «Si le dépistage et le diagnostic sont établis avant l’âge de 3 ans, l’enfant peut échapper au retard mental», a t-elle fait savoir, soulignant que «la finalité de cette démarche est de permettre un meilleure apprentissage à cette frange et sa plus grande intégration au sein de la société à l’âge adulte». La même source a mis en exergue le rôle des parents dans le décèlement de la maladie, les exhortant «à faire preuve de patience, de volonté et de courage pour mener à bien leur mission à l’égard de leur enfant». Cette spécialiste ayant exercé par le passé à l’hôpital psychiatrique Drid-Hocine à Alger, a mis l’accent sur «le fait que les premiers signes de l’autisme doivent être décelés à temps».

Kada Benrahil

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