Modernisation des ports: La création d’une autorité portuaire sur la table du Gouvernement
Les missions de la future autorité portuaire seront multiples, avec comme priorité l’élimination des obstacles et des dysfonctionnements issus du mode de gestion actuel des ports. L’objectif est d’optimiser l’organisation du flux des marchandises, de renforcer les échanges commerciaux et d’améliorer la situation des ports nationaux en les alignant sur les normes internationales.
Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a présidé hier la réunion hebdomadaire du gouvernement dont l’ordre du jour a été dominé par l’examen d’un avant-projet de loi modifiant et complétant l’ordonnance n76-80 du 23 octobre 1976 portant code maritime. Cette révision législative s’inscrit dans le cadre des instructions données par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la mise en place d’une autorité nationale portuaire visant à moderniser la gestion et améliorer les performances des ports algériens.
« Le Premier ministre, Monsieur Nadir Larbaoui, a présidé, ce mercredi 19 février 2025, une réunion du Gouvernement consacrée à la poursuite de l’examen de l’avant-projet de loi modifiant et complétant l’ordonnance n76-80 du 23 octobre 1976, portant code maritime, qui vient en application des instructions de Monsieur le Président de la République pour la mise en place d’une autorité nationale portuaire, pour le développement et la modernisation des ports nationaux, afin d’améliorer la performance du service public dans les ports et les activités économiques du commerce extérieur », a indiqué un communiqué des services du Premier ministre.
Cette initiative trouve son origine dans les directives présidentielles émises en octobre dernier, lors d’un Conseil des ministres où le chef de l’État avait ordonné au gouvernement de définir, dans les plus brefs délais, des mécanismes efficaces pour la création d’une autorité portuaire placée sous la tutelle d’un Gouverneur ou d’un Wali. L’objectif affiché était alors de mieux définir les responsabilités pour garantir une gestion optimale et des prestations de qualité, tout en modernisant le système de gestion portuaire le long du littoral pour renforcer les capacités d’accostage de différents types de navires. Le ministère des Transports a d’ores et déjà entamé les démarches pour concrétiser cette vision avec pour finalité la mise en place de cet organisme public qui devrait être opérationnel dans les prochains mois. Les missions de cette future autorité portuaire seront multiples, avec comme priorité l’élimination des obstacles et des dysfonctionnements issus du mode de gestion actuel. L’objectif est d’optimiser l’organisation du flux des marchandises, de renforcer les échanges commerciaux et d’améliorer la situation des ports nationaux en les alignant sur les normes internationales. Cette modernisation vise également à augmenter leur rendement et leur compétitivité tout en assurant la sécurité des biens et des personnes à l’intérieur des enceintes portuaires, avec une attention particulière portée à la coordination entre les différents intervenants. Cette réforme s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation des infrastructures portuaires, comme en témoigne le récent programme d’investissement annoncé par le ministre des Transports, Saïd Sayoud, comprenant notamment une opération d’achat d’équipements portuaires d’une valeur de 200 millions USD, dont les premières livraisons ont déjà été réceptionnées dans plusieurs ports du pays. Ces efforts s’inscrivent dans la stratégie nationale visant à porter les exportations hors hydrocarbures à 29 milliards de dollars à l’horizon 2030.
Filière marbre, startups, zones d’activités et environnement à l’ordre du jour
Au-delà de ce dossier majeur, la réunion du gouvernement a également abordé plusieurs autres secteurs stratégiques. Les membres du gouvernement ont ainsi entendu une communication sur la situation de la filière marbre en Algérie et les perspectives de son développement, notamment à travers l’amélioration du niveau de productivité, la modernisation des équipements et l’utilisation des technologies modernes, dans le cadre des efforts de valorisation des ressources minières et de diversification de l’économie nationale. Le gouvernement s’est également penché sur les mécanismes d’exploitation des micro-zones d’activités au niveau des communes, destinées aux jeunes porteurs de projets, aux PME et Start-up, en application des directives présidentielles données lors de la rencontre gouvernement-walis des 24 et 25 décembre 2024. Dans le volet environnemental, une communication a été présentée concernant la prise en charge des rejets industriels d’Oued El Harrach et Oued Reghaia, tandis que l’état d’avancement des projets de développement du réseau routier dans la capitale a été examiné dans l’optique d’accompagner l’expansion urbaine et de faciliter la circulation routière. Enfin, le gouvernement a pris connaissance du programme « Algerian Startup Expedition », une initiative présidentielle visant à accompagner les start-up algériennes en leur offrant l’opportunité de s’immerger dans les écosystèmes d’innovation les plus avancés au monde, afin de les aider à s’aligner sur les standards internationaux en matière d’innovation, de recherche et d’accès au financement.
Samir Benisid