Culture

Projection de la série de films documentaires « Oum El Assakir » : Mascara célèbre son héritage révolutionnaire

Dans le cadre des célébrations marquant le 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale, la ville de Mascara a accueilli la projection d’une importante série documentaire intitulée « Oum El Assakir, berceau de la jeunesse révolutionnaire ». Cet événement, qui s’est déroulé jeudi à la Maison de la culture Abiras Ennaciri, s’inscrit également dans la commémoration de la Journée nationale du Chahid, renforçant ainsi la dimension mémorielle de cette manifestation culturelle et historique. Cette œuvre documentaire, fruit d’une collaboration entre la direction des Moudjahidine et des Ayants-droit, la direction de la Jeunesse et des Sports et l’Organisation nationale des Moudjahidines (ONM), propose un voyage à travers l’histoire révolutionnaire de la région de Mascara. Structurée en quatre volets chronologiques, elle couvre d’abord la période allant de 1830 à 1862, marquée par la résistance populaire sous le commandement de l’Émir Abdelkader (1832-1847), figure emblématique de la résistance algérienne contre l’occupation française. Le documentaire se poursuit avec l’exploration de la période 1926-1954, caractérisée par l’émergence et le développement du mouvement national, avant de se concentrer sur la glorieuse Guerre de Libération nationale elle-même.

À l’heure où l’Algérie commémore sept décennies depuis le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, cette série documentaire revêt une importance particulière. Elle met en lumière les principales batailles et la continuité des mouvements de résistance qui ont marqué l’histoire de la région pendant cette période décisive, dévoilant également « les méthodes répressives brutales utilisées par les forces de l’armée coloniale française contre les civils algériens ». Le documentaire ne manque pas de rappeler l’existence de centres de torture tristement célèbres tels que la « Ferme Ghislain », dans la commune de Aïn Fares, et « Chapo » dans la commune de Sahaïlia, témoignages concrets des souffrances endurées par la population. Dans un effort de valorisation de tous les aspects de la résistance, cette série documentaire souligne également « le rôle des zaouïas dans la résistance à la colonisation française », mettant ainsi en évidence l’importance des institutions religieuses et culturelles traditionnelles dans la préservation de l’identité nationale et la mobilisation populaire. Par ailleurs, elle rend hommage à « celui des femmes combattantes dans le domaine de la santé durant la Guerre de Libération », un aspect souvent négligé de l’histoire révolutionnaire que les commémorations du 70e anniversaire cherchent particulièrement à mettre en valeur. La richesse de cette œuvre réside également dans son approche plurielle, combinant la rigueur historique et l’émotion des témoignages directs. En effet, la série est « enrichie de témoignages vivants de Moudjahidine, d’enseignants universitaires et de chercheurs spécialisés dans l’histoire de la Guerre de libération ». Cette dimension humaine, particulièrement précieuse alors que les témoins directs de cette période se font de plus en plus rares, confère au documentaire une valeur patrimoniale considérable. Le directeur des Moudjahidine et des Ayants-droit, Khalifi Bahloul Khalifa, a souligné l’ampleur du travail accompli, indiquant que « cette œuvre documentaire est le fruit d’un effort de près de six mois de tournage ». Cette remarque illustre l’engagement des institutions mémorielles à produire des contenus de qualité dans le cadre des célébrations du 70e anniversaire, afin de transmettre aux nouvelles générations l’héritage de la Révolution. L’impact académique et pédagogique de cette série a été mis en avant par Mokhtar Bounegab, enseignant d’Histoire de l’Algérie moderne et contemporaine, qui a « qualifié ce film de document précieux sur l’histoire de la révolution de novembre dans la wilaya ». Il a particulièrement insisté sur sa valeur scientifique, « soulignant qu’il constitue une référence historique importante pouvant être utilisée par les chercheurs et les étudiants universitaires pour leurs travaux de recherche en lien avec l’histoire, notamment sur la Guerre de libération nationale dans la région ». Dans le contexte des commémorations du 70e anniversaire, qui ont donné lieu à de nombreux colloques et publications académiques, cette contribution régionale enrichit considérablement le corpus documentaire disponible. La projection a rassemblé un public diversifié, représentatif de toutes les couches de la société algérienne : « la famille révolutionnaire, des représentants de la société civile, ainsi que d’étudiants et d’enseignants de l’Université ‘Mustapha Stambouli’ de Mascara, de chercheurs en histoire de la guerre de libération, d’élèves d’établissements scolaires, de stagiaires des centres de formation professionnelle, de membres d’établissements de la jeunesse et de la culture, ainsi que d’artistes, écrivains et poètes de la région ».

M.S.

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