Plan d’action du Gouvernement : Une banque postale et Une banque du logement en projet
Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane présentera, selon nos sources, cette semaine le plan d’action du gouvernement devant le Parlement avec ses deux chambres, à savoir l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation après son adoption par le dernier conseil des ministres. Ce plan d’action adopte, selon nos sources, une approche purement économique basée essentiellement sur la diversification des ressources financières du pays et la relance de l’investissement productif. Ce qui implique, selon la même source, la consolidation des leviers de la relance économique à travers la modernisation du système bancaire et financier, des marchés publics, la gouvernance des entreprises publiques et l’amélioration de l’attractivité du climat des affaires. Autrement dit, le gouvernement ambitionne notamment d’améliorer davantage l’environnement de l’entreprise et l’entreprenariat et le renforcement de l’intégration du secteur informel dans le circuit légal. Un secteur informel qui représente, selon les spécialistes, près de 40% du PIB avec une masse monétaire estimée à plus de 40 milliards de dollars. A cet effet, le gouvernement drivé par Aïmene Benabderrahmane mise sur le développement du foncier économique et l’optimisation de son exploitation, le renforcement de l’économie de la connaissance, de la recherche et développement ainsi que l’accélération de la transition numérique et le développement des start-up. Aussi le gouvernement prévoit de développer les secteurs porteurs de croissance économique à l’instar du secteur énergétique, le secteur minier et les énergies renouvelables afin s’assurer une transition réussie et une meilleure sécurité énergétique.
Dans le même sillage, ce plan d’action englobe le développement des filières industrielles porteuses, notamment les secteurs agricoles et de la pêche, l’industrie pharmaceutique, et le secteur du tourisme et l’économie de la culture. Ceci dit, le gouvernement table, également, sur une politique commerciale en faveur des exportations hors hydrocarbures, à travers la valorisation de la production nationale et la rationalisation des importations, le renforcement des capacités d’exportation, la promotion des exportations et la facilitation de l’acte d’exporter, l’actualisation et le développement des accords commerciaux de libre-échange. Par ailleurs, la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage constitue un axe important de ce plan d’action qui a opté en faveur d’une approche économique, à travers le soutien au développement des Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME), le développement des compétences et l’adéquation formation-emploi et la promotion de l’emploi et le soutien à la création d’activités. Un axe qui sera renforcé le développement des infrastructures d’appui aux TIC, des infrastructures logistiques, du secteur des ressources en eau, ainsi que le renforcement du partenariat Public Privé. Il s’agit, selon ce plan d’action, d’améliorer la gouvernance du secteur bancaire et financier, à travers la densification du réseau bancaire et des assurances, le déploiement des banques algériennes à l’étranger, la digitalisation et l’internationalisation du système bancaire algérien. Ces actions permettront notamment de réduire les délais de paiement et d’assurer le relai à l’étranger pour la promotion de l’image de l’Algérie à l’étranger. Le gouvernement prévoit, aussi, une plus grande implication du réseau postal dans la fourniture de services financiers via la création d’une banque postale, l’accélération du processus de modernisation des systèmes de paiement et la poursuite de la révision de la politique de change, en vue de répondre aux besoins des exportateurs et être au diapason du processus inévitable d’ouverture de l’économie nationale. Cette réforme englobera, selon ce plan, la mise en œuvre de la finance islamique, comme celles de sukuk et takafoul, laquelle peut constituer, une alternative très attrayante pour capter une partie considérable des épargnes hors des secteurs bancaire et financier conventionnels.
Deux banques publiques en bourse
La réforme financière escomptée doit passer, selon le gouvernement, par la mise à niveau du cadre de supervision de la Banque d’Algérie, aux normes et standards internationaux, le renforcement du cadre de résolution bancaire et de gestion des crises, y compris le fonds de garanties des dépôts bancaires, la mise en place d’un cadre réglementaire applicable aux sûretés mobilières, le renforcement qualitatif du système d’information de la centrale des risques. Cette réforme impliquera, également, l’introduction en bourse de deux banques publiques afin d’accroitre la contribution de la bourse dans la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie. Cette réforme prévoit la création d’une banque d’habitat par la transformation de la Caisse Nationale du Logement (CNL) en institution financière dédiée à l’habitat. Last but not least, le gouvernement a introduit dans son plan d’action le redéploiement de la diplomatie économique au service du développement de l’Algérie. Toutefois, le gouvernement affirme que «le conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario doit trouver sa solution dans le cadre du processus de décolonisation et de l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous l’égide des Nations unies», précisant au passage que «l’Algérie s’emploiera à conforter la dynamique de réconciliation du peuple libyen et l’organisation des élections, loin de toute interférence et ingérence étrangères». Au Sahel, l’Algérie redoublera d’efforts pour aider à la stabilité et la sécurité de cette région, à laquelle elle appartient et dont les pays sont liés à elle par des liens historiques, politiques et humains, forts et multiples ainsi que par une communauté de destin face à des défis existentiels , explique ce plan d’action. D’autre part, le gouvernement a décidé de restructurer le réseau des chargés des affaires économiques et commerciales dans les missions algériennes à l’étranger. Des cycles de formations seront assurés à ces cadres afin de les initier aux nouvelles réalités économiques. A cet effet, une conférence nationale sur la diplomatie économique, qui regroupera tous les intervenants, sera organisée au cours du dernier trimestre 2021, pour apporter des solutions aux questions en suspens en matière d’IDE et de promotion des exportations sur les marchés extérieurs notamment en Afrique et les pays du voisinage.
Faiçal Bedjaoui