Professionnalisation du football: La FIFA souligne le rôle catalyseur de la FAF
Le séminaire sur la professionnalisation du football organisé par la Fédération internationale de football (FIFA) s’est clôturé jeudi soir à Alger après deux journées d’échanges intenses et fructueux. Cet événement majeur, qui a réuni l’ensemble des clubs de Ligue 1 Mobilis, s’inscrit dans le processus de modernisation du football national.
Laurent Colette, expert de la FIFA présent lors de ces travaux, a souligné le rôle prépondérant que joue la Fédération algérienne de football (FAF) dans cette transformation. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le football algérien cherche à se réinventer pour répondre aux exigences du football moderne et assurer sa pérennité économique. Le modèle actuel, essentiellement basé sur les subventions publiques, montre depuis plusieurs années ses limites, et les autorités sportives semblent déterminées à opérer une véritable révolution dans la gouvernance du football professionnel. La présence d’experts internationaux témoigne de l’importance accordée à cette démarche par les instances mondiales du football. Laurent Colette, dont l’expertise est reconnue mondialement, a mis en lumière la responsabilité particulière qui incombe à l’instance fédérale dans ce processus: « À travers les deux jours de travaux de ce séminaire, le rôle de la Fédération algérienne de football s’est distingué autant que leader et catalyseur pour que les clubs puissent s’enrichir dans un sens global, et évidemment avoir des ressources pour préparer l’avenir ». Ces propos, tenus lors de la cérémonie de remise des attestations de participation aux représentants des clubs de L1, soulignent l’importance d’une vision stratégique commune portée par l’instance fédérale. L’expert de la FIFA a particulièrement apprécié la méthodologie adoptée et la volonté d’inscrire ce travail dans la durée: « La fédération algérienne a mis vraiment les conditions pour un travail de fond et à longue haleine, car c’est cela qui va payer. J’ai vu qu’il y a des idées très claires et des priorités, il y a eu des ateliers et une vague qui se créé, et les clubs la suivent ensemble. » Ces observations reflètent une dynamique positive où la fédération joue pleinement son rôle d’animateur de l’écosystème footballistique, capable selon l’expert « de collectiviser un peu les idées et les concepts pour en faire un élément de futur ». Cette appréciation favorable a été renforcée par les commentaires de Davis Ndayisenga, responsable du bureau régional de la FIFA pour l’Afrique du Nord (UNAF) et l’Afrique centrale et de l’Est (CECAFA). Ce dernier n’a pas caché sa satisfaction quant à l’organisation et à l’implication des responsables fédéraux: « La FAF travaille très bien depuis un moment et on est très content de la dynamique qui est derrière. Ensemble, on a débloqué plusieurs projets qui étaient en place en Algérie, et on est très fier de ce que la FAF fait sous le leadership de son président ». Davis Ndayisenga a également mis en avant la dimension collaborative de cette démarche qui implique l’ensemble des acteurs du football national: « Nous a aidé à travailler avec la Ligue professionnelle en Algérie, et aujourd’hui on a tous les clubs de Ligue 1 qui sont présents pour échanger avec eux des bonnes pratiques, parce que il n’y a pas que la FIFA, il y a aussi un écosystème local et national qu’on doit préserver et renforcer ». Du côté de la FAF, Nadir Bouzned, secrétaire général de l’instance, a replacé ce séminaire dans une démarche plus globale engagée depuis plusieurs mois: « Ce séminaire intervient après une série de rencontres avec la Confédération africaine de football (CAF) et de réunions avec les clubs professionnels. On a essayé à travers ce séminaire avec la FIFA, de permettre à nos clubs professionnels de donner une nouvelle vision de gestion de clubs, et créer des projets économiques, en plus des objectifs sportifs ». Ces déclarations témoignent d’une volonté affirmée de modifier en profondeur le modèle économique des clubs algériens, traditionnellement dépendants des subventions publiques, pour les orienter vers une autonomie financière plus grande. L’ambition affichée est claire: faire des clubs professionnels algériens des entités économiquement viables, capables de se développer durablement en s’appuyant sur des ressources diversifiées. Ce séminaire, qui s’inscrit « dans la continuité des efforts de la FAF pour encadrer et accompagner les clubs algériens dans leur processus de développement durable et de professionnalisation », vise explicitement à « renforcer les compétences des acteurs du football national afin de faire progresser leurs structures à tous les niveaux, sur le terrain comme en dehors ». Les défis sont nombreux: améliorer les infrastructures souvent vieillissantes, diversifier les sources de revenus, développer le marketing sportif encore embryonnaire, former des dirigeants aux compétences managériales modernes, ou encore repenser la relation avec les supporters pour en faire de véritables acteurs économiques. Les clubs algériens, représentés par leurs dirigeants lors de ce séminaire, semblent avoir pris conscience de ces enjeux. Reste maintenant à transformer ces bonnes intentions en actions concrètes.
Moncef Dahleb