Sports

L’État déploie des efforts importants: Redonner du souffle au sport universitaire

Le sport universitaire connaît un nouvel essor ces derniers mois en Algérie, porté par une volonté politique claire et des initiatives concrètes visant à redonner à ce secteur stratégique toute sa place dans le paysage sportif national.

Jadis véritable vivier de talents pour les équipes nationales et les clubs d’élite, le sport universitaire avait progressivement perdu de son rayonnement avant de bénéficier récemment d’une attention particulière des plus hautes instances du pays. Cette renaissance s’inscrit dans une démarche globale initiée par le Président de la République, M. Abdelmadjd Tebboune, qui a fait du développement du sport universitaire l’un de ses engagements prioritaires. Pour concrétiser cette ambition et insuffler une nouvelle dynamique à ce secteur, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) a mis en place un plan national de développement visant à promouvoir la pratique sportive dans l’ensemble des campus du pays. Cette stratégie, élaborée en étroite collaboration avec la Fédération algérienne du sport universitaire (FASU) et les différentes ligues sportives, s’articule autour de plusieurs axes majeurs et vise à faire des universités de véritables pépinières de champions.

En première ligne de ce projet ambitieux, Azzedine Rebika, sous-directeur de l’animation au MESRS, détaille pour l’APS les contours de cette nouvelle politique : « Pour donner un nouveau souffle au sport universitaire, nous avons unifié les programmes pédagogique du sport, en adoptant de nouvelles mesures, et on espère lors de l’année en cours, réaliser beaucoup d’amélioration surtout dans le nombre des pratiquants. » Une harmonisation nécessaire qui s’accompagne d’un travail de fond sur les structures existantes. « Nous avons entamé le recensement des associations sportives en activité, qui étaient de 35 sur le papier, alors que seulement 25 d’entre elles activent réellement. Ces dernières ont été restructurées dans le plan principal du MESRS, conformément aux directives du ministère des Sports et intégrées dans des ligues spécialisées, pour leur permettre de participer effectivement aux compétitions officielles », poursuit le responsable.

L’objectif affiché est particulièrement ambitieux puisqu’il s’agit d’accompagner les 117 établissements universitaires répartis sur l’ensemble du territoire national pour créer au minimum une association sportive dans chaque institution. Ce maillage permettrait d’élargir considérablement la base des pratiquants et de diversifier l’offre sportive proposée aux étudiants. En parallèle, de nouveaux mécanismes de financement sont envisagés pour garantir la pérennité et le développement de ces structures.

Dans cette optique, un premier séminaire national a déjà réuni les différentes associations sportives universitaires afin d’établir une stratégie cohérente à l’échelle nationale. Cette rencontre a notamment permis de définir les modalités de participation de ces entités aux compétitions officielles organisées par les ligues sportives, sous la supervision directe du MESRS.

Un autre axe majeur de cette réforme concerne le statut de l’étudiant-sportif. La note ministérielle n°205 du 23 octobre 2023 a profondément remanié le règlement relatif à ces étudiants qui mènent de front carrière sportive et études supérieures. Ce nouveau cadre réglementaire, en offrant divers avantages tant sur le plan pédagogique qu’administratif, a déjà porté ses fruits puisqu’on observe une augmentation significative du nombre de pratiquants. À titre d’exemple, sur la seule période d’août à décembre 2024, pas moins de 12 étudiants, dont 3 jeunes femmes, ont eu l’honneur de représenter l’Algérie dans des compétitions internationales avec leurs sélections nationales respectives.

Le règlement de l’étudiant sportif universitaire, élaboré par le MESRS, détaille avec précision les droits et obligations de ces talents à double casquette. Il prévoit notamment une classification selon le niveau de pratique sportive, des aménagements pour la participation aux championnats nationaux et internationaux, voire aux Jeux Olympiques, que ce soit dans les disciplines individuelles ou collectives. Cette reconnaissance du statut particulier de l’étudiant-sportif s’accompagne d’avantages concrets destinés à faciliter la conciliation entre excellence académique et performance sportive.

Symbole de cette volonté de réhabiliter le sport universitaire, la création d’une journée nationale qui lui est dédiée chaque 11 décembre marque un tournant important. Cette initiative vise à rappeler le rôle fondamental que doivent jouer les universités dans la détection et la formation des futurs champions qui alimenteront les différentes sélections nationales.

Les observateurs et spécialistes du sport algérien voient dans cette mobilisation un signe encourageant. Ils soulignent que les villes universitaires regorgent de jeunes talents dans diverses disciplines qui, avec un encadrement adéquat et des structures adaptées, pourraient dignement représenter l’Algérie lors des compétitions internationales. Les tournois universitaires sont d’ailleurs considérés comme d’excellentes plateformes de détection et d’évaluation des potentiels.

La commission ministérielle spécialement chargée de promouvoir le sport universitaire se montre optimiste quant aux résultats de cette politique volontariste. Convaincue que l’intérêt manifeste des pouvoirs publics insufflera un dynamisme nouveau à ce secteur, elle s’engage à accompagner la FASU dans la réalisation de ses objectifs à travers une stratégie soigneusement élaborée. Si les premiers résultats sont déjà perceptibles, c’est surtout à moyen terme que l’on devrait pouvoir mesurer pleinement l’impact de ces réformes sur le niveau général du sport universitaire algérien et, par extension, sur les performances des équipes nationales.

M. Dahleb

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