Culture

Exposition « Le patrimoine algérien à travers un regard belge » à l’APN: L’héritage d’Edouard Verschaffelt célébré

« Une rétrospective artistique d’exception a ouvert ses portes lundi dernier au siège de l’Assemblée populaire nationale (APN) à Alger, mettant en lumière l’œuvre remarquable d’un artiste belge profondément épris de l’Algérie.  Intitulée « Le patrimoine culturel algérien à travers un regard belge », cette exposition présente une quarantaine de reproductions d’œuvres d’Edouard Verschaffelt, peintre orientaliste belge qui vécut à Boussaâda de 1919 jusqu’à sa mort en 1955.

Cet événement culturel majeur, visible jusqu’au 17 avril, s’inscrit parfaitement dans le cadre du mois du patrimoine (18 avril-18 mai) et témoigne des liens historiques et culturels étroits entre l’Algérie et la Belgique. La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités de marque, dont le président de l’APN, M. Brahim Boughali, le ministre de la Culture et des Arts, M. Zouhir Ballalou, l’ambassadeur du Royaume de Belgique, M. Jean Jacques Quairiat, ainsi que la fille même de l’artiste, Mme Samia Madeleine Verschaffelt, conférant une dimension émotionnelle particulière à l’événement. Cette exposition, déjà présentée à Boussaâda puis à Alger en 2022, est organisée cette fois-ci conjointement par l’APN et l’ambassade du Royaume de Belgique, soulignant l’importance accordée à ce patrimoine artistique partagé. Les œuvres exposées dévoilent un artiste profondément immergé dans la culture algérienne, capturant avec sensibilité et respect les scènes de vie quotidienne, les paysages envoûtants et les portraits intimes qui témoignent de son attachement sincère à sa terre d’adoption. Lors de son discours inaugural, le président de l’APN a souligné l’importance de cette initiative culturelle en déclarant : « l’Algérie a inspiré nombre d’artistes-plasticiens étrangers de renommée internationale, à l’image du célèbre Pablo Picasso ou encore Etienne Nassreddine Dinet et Edouard Verschaffelt ». M. Boughali a également rappelé la « ferme volonté de l’Algérie à promouvoir la richesse de ses acquis culturels pluriels et la nécessité de sensibiliser à leur valorisation et leur préservation, afin de consacrer la culture, l’histoire et l’identité de la société algérienne ». Le ministre de la Culture et des Arts, M. Ballalou, a quant à lui qualifié cette exposition d' »exceptionnelle », estimant qu’elle « célèbre une partie de la mémoire commune entre l’Algérie et le Royaume de Belgique » et représente « le couronnement d’un parcours coopératif et artistique d’exception entre les deux pays ». Dans un geste symbolique fort, l’ambassadeur du Royaume de Belgique en Algérie a déclaré qu' »à travers cette initiative, nous rendons hommage à un homme dont le parcours personnel et artistique illustre avec émotion la richesse du dialogue entre nos deux pays ». Verschaffelt n’était pas simplement un observateur extérieur, mais un véritable passeur culturel qui s’est intégré profondément dans la communauté de Boussaâda. Son regard, empreint de respect et d’admiration pour la culture locale, se reflète dans chacune de ses œuvres, qu’il s’agisse de scènes de vie paysanne, de portraits aux regards innocents ou de paysages printaniers de l’Algérie. La diversité des tableaux exposés illustre parfaitement les « liens de cœur » qui unissaient l’artiste à cette terre qui l’a accueilli pendant plus de trois décennies. Particulièrement touchantes sont les peintures intimistes familiales et les portraits, notamment ceux représentant sa femme et sa fille, témoignant d’une vie pleinement vécue en Algérie. Ces œuvres, dispersées aujourd’hui dans plusieurs collections privées et des musées en Algérie, en Belgique et en France, constituent un trésor culturel partagé entre les deux nations. La présence de nombreux représentants diplomatiques, de directeurs de musées, de députés et d’étudiants de l’École nationale supérieure des beaux-arts d’Alger à cet événement souligne l’importance accordée à ce dialogue interculturel à travers l’art. Cette exposition apparaît ainsi comme un pont temporel et spatial entre deux cultures, rappelant que l’art transcende les frontières et peut créer des liens durables entre les peuples.

Mohand Seghir

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