OPEP+ : Vers une nouvelle hausse de la production en juin
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) s’apprêtent à discuter d’une deuxième augmentation accélérée de la production pétrolière pour le mois de juin, selon plusieurs sources proches du dossier. Selon l’agence de presse britannique Reuters qui cite trois sources s’exprimant sous couvert d’anonymat, plusieurs membres de l’OPEP+ souhaitent accélérer la hausse de production en juin, similaire à celle déjà adoptée pour mai. Pour rappel, le groupe avait surpris les marchés en décidant d’augmenter sa production de 411 000 barils par jour pour mai, soit trois fois plus que prévu initialement, contribuant à la chute des cours à leur plus bas niveau depuis quatre ans.
Cette volonté d’augmentation intervient alors que l’alliance pétrolière insiste sur le respect des quotas alors que certains membres à l’image du Kazakhstan font preuve d’indiscipline sur ce plan-là. La prochaine réunion se tiendra le 5 mai, réunissant huit pays producteurs qui ont opté pour des coupes volontaires de la production qui détermineront le plan de production pour juin. Sur le marché, les cours du pétrole ont rebondi ce mercredi, le baril de Brent de la mer du Nord gagnant 1,50% à 68,45 dollars, tandis que le West Texas Intermediate américain progressait de 1,54% à 64,65 dollars. Cette hausse est principalement attribuée aux déclarations du président américain Donald Trump, qui a laissé entendre une possible réduction des droits de douane imposés à la Chine, actuellement fixés à 145%.
Le président américain a qualifié ces surtaxes de « très élevées » et indiqué qu’elles allaient « baisser de façon substantielle », une perspective qui améliore les prévisions de croissance économique et, par conséquent, la demande potentielle de pétrole. Les États-Unis et la Chine, premiers consommateurs mondiaux d’or noir, exercent une influence considérable sur les cours internationaux.
17,4 billions de dollars d’investissements nécessaires d’ici 2050
Le renforcement des sanctions américaines contre l’industrie pétrolière iranienne contribue également à la tension sur l’offre mondiale, le département du Trésor américain ayant récemment ciblé un important réseau d’entreprises impliquées dans l’exportation de pétrole brut et de gaz iraniens, signe potentiel d’une impasse dans les négociations sur le nucléaire iranien.
Notons que le Secrétaire général de l’OPEP Haitham Al Ghais,a insisté lors d’une intervention 11ème atelier conjoint AIE-FIE-OPEP sur les interactions entre les marchés physiques et financiers de l’énergie, hier à Vienne ainsité sur la nécessité de maintenir l’équilibre du marché et stabiliser les cours. Haitham Al Ghais, a souligné que l’industrie pétrolière nécessitera un investissement cumulé de 17,4 billions de dollars d’ici 2050 pour répondre à la demande mondiale croissante. « L’OPEP a maintes fois appelé à davantage d’investissements dans l’industrie pétrolière », a déclaré Al Ghais dans son discours d’ouverture. « Toutes nos actions et activités, notamment sous l’égide de la Déclaration de Coopération, ont visé à faciliter un environnement propice aux investissements. Cela nécessite une stabilité durable du marché pétrolier. »
Samira Ghrib