Économie

Capital-investissement : Vers l’introduction de la Finalep en bourse

La Financière algérienne de participation (Finalep), société pionnière dans le domaine du capital-investissement en Algérie, s’apprête entrer sur le marché financier. Dans un entretien accordé à l’Agence Presse Service (APS), le directeur général de la Finalep, Saïd Si Amara, a dévoilé une stratégie audacieuse : céder certaines de ses participations dans des PME via des introductions en Bourse. « Nous nous attacherons à assurer des cessions de nos parts ou actions dans les sociétés déjà financées par la Finalep/SPA, notamment par le biais d’introductions en Bourse, afin de réaliser des retours sur investissement et de libérer des ressources pour de nouveaux projets », a-t-il affirmé, soulignant l’importance de cette démarche dans l’écosystème financier algérien. Cette initiative, qui constituerait une première opération du genre sur le marché algérien, s’inscrit dans un contexte de redynamisation de la Bourse d’Alger, longtemps restée en marge des circuits de financement de l’économie nationale. Avec seulement six entreprises actuellement cotées depuis sa création en 1997, la Bourse d’Alger peine encore à s’imposer comme une alternative crédible au financement bancaire, qui demeure prédominant dans le paysage économique du pays. La démarche de la Finalep pourrait donc insuffler un nouveau dynamisme à ce marché en sommeil, en introduisant de nouvelles valeurs mobilières et en élargissant les opportunités d’investissement pour les épargnants algériens. Pour la Finalep, cette initiative répond à une logique fondamentale du métier du capital-investissement. Créée en 1991 avec un capital social actuel de 3,2 milliards de dinars algériens, cette société a construit un portefeuille impressionnant composé aujourd’hui de 44 PME réparties à travers plusieurs wilayas. Comme l’explique son directeur général, « l’objectif principal de la Finalep en 2025 est de mener des opérations de cession de sociétés ayant atteint un niveau de maturité suffisant ». Il précise à ce propos que les opérations de sorties ou cessions dans cette activité sont « considérées comme étant l’un des principaux indicateurs de performances d’une société de capital-investissement ». En effet, le cycle du capital-investissement prévoit généralement une période de détention des participations allant de 5 à 7 ans, au terme de laquelle l’investisseur se désengage pour réinvestir dans de nouveaux projets porteurs.

La Finalep occupe une position dominante sur le marché algérien du capital-investissement. À fin 2023, elle détenait 55,42% de la valeur totale des prises de participation sur ce marché, représentant 24,72% du nombre total de sociétés financées par ce biais. Cette prépondérance témoigne de son expertise et de sa capacité à identifier des projets prometteurs dans un écosystème entrepreneurial en pleine mutation. Sa stratégie d’investissement cible des entreprises à différents stades de développement, réparties en trois segments selon leur maturité : celles en phase de réalisation, celles en phase d’entrée en activité et celles déjà en activité. La performance croissante de la Finalep depuis 2021 s’explique, selon M. Si Amara, par « la performance globale des sociétés de son portefeuille », lesquelles opèrent dans des secteurs et créneaux diversifiés, rentables et à fort potentiel de croissance. « Certaines entreprises ont ainsi su améliorer leurs activités, ce qui a conduit à une hausse de leurs indicateurs de rentabilité. Cette réussite résulte d’une politique d’accompagnement sur mesure, adaptée à chaque société, visant à les soutenir dans l’atteinte des objectifs fixés, tout en prenant en compte leur situation spécifique », assure le premier responsable de la société.

Au-delà de cette opération de cession innovante, la Finalep prépare également d’autres initiatives pour développer l’écosystème du capital-investissement en Algérie. Parmi les projets en gestation figure la création d’un produit d’assurance inédit, spécifiquement conçu pour le secteur. « Nous avons déjà contacté l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance +UAR+ et des compagnies d’assurance afin d’étudier la possibilité de mettre en place ce type de couverture de risques, qui n’existe pas encore. Actuellement, la Finalep a entamé des négociations avec une compagnie d’assurance pour définir les conditions et modalités de ce type de contrat d’assurance », détaille M. Si Amara. Cette assurance viserait à couvrir les moins-values potentielles lors de la sortie des investissements, limitant ainsi les risques inhérents à cette activité.

La formation constitue également un axe prioritaire pour renforcer les compétences dans ce domaine encore émergent en Algérie. La société compte mettre en place un « plan de formation plus adapté au métier du capital-investissement », élaboré en collaboration avec un institut spécialisé dans la formation en finance. Cette initiative vise à développer un vivier de talents maîtrisant les spécificités de cette activité financière complexe.

Amar Malki

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