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Boostés par les facteurs géopolitiques : Les cours du brut repartent à la hausse

Les cours du baril de pétrole sont repartis à la hausse, boostés par un ralentissement de la production de pétrole saoudien à la suite d’une attaque des Houthis du Yémen et la perspective d’un embargo européen sur le pétrole russe. En fin de journée, le baril de Brent de Mer du Nord, référence pour la cotation du pétrole algérien, avait gagné 6,66 % pour atteindre les 114,59 dollars. Le cours du pétrole américain WTI a gagnait près de 5% et a atteint 109,6 dollars. 

Vers 14H25 GMT, le baril de Brent pour livraison en mai prenait 6,41% à 114,85 dollars. Le baril de West Texas Intermediate pour livraison en avril gagnait 6,05% à 111,03 dollars.

L’Arabie saoudite, premier exportateur de brut au monde, a mis en garde hier contre le risque d’une baisse de ses approvisionnements en pétrole, en raison des attaques des Houthis du Yémen voisin contre ses installations pétrolières.

Le pays avait annoncé dimanche une « réduction temporaire » de sa production de pétrole dans l’une des installations du géant Aramco, touchée par une attaque des Houthis. Les Houthis ont lancé plusieurs attaques nocturnes aux drones et aux missiles contre des cibles en Arabie saoudite, le pays étant à la tête d’une coalition militaire au Yémen.

« L’Arabie saoudite n’assumera pas la responsabilité de toute pénurie d’approvisionnement en pétrole sur les marchés mondiaux au regard des attaques sur ses installations pétrolières »a déclaré le ministère des Affaires étrangères. »L’attaque est un autre rappel regrettable de l’incertitude qui affecte actuellement les marchés pétroliers mondiaux », estime Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Le conflit en Ukraine continue également de peser sur le marché pétrolier, non seulement en raison de craintes sur l’approvisionnement, la Russie étant l’un des plus gros exportateurs de pétrole, mais les marchés ont une nouvelle fois été pris de panique en raison de l’annonce d’une réunion de l’UE pour examiner les possibilités d’un embargo sur le pétrole russe. 

« La possibilité de sanctions supplémentaires contre la Russie, déjà appliquées par les acheteurs occidentaux » constitue « un risque colossal » et pourrait encore doper les cours, confirme Stephen Innes de SPI Asset Management.

Le Kremlin a averti plus tôt lundi qu’un potentiel embargo européen sur le pétrole russe frapperait « tout le monde », au moment où l’Union européenne doit étudier lors d’une réunion la possibilité de nouvelles sanctions contre Moscou.

« Un tel embargo aurait une influence très sérieuse sur le marché mondial du pétrole, une influence néfaste sur le marché énergétique en Europe. Mais les Américains n’y perdront rien, c’est évident, ils se sentiront bien mieux que les Européens », a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe. « C’est une décision qui frapperait tout le monde », a-t-il poursuivi, lors d’un point presse. Il est utile de rappeler dans ce contexte que le vice-premier ministre russe Alexander Novak a averti, le 7 mars dernier, qu’un embargo sur le pétrole russe pousserai les cours du brut au-delà des 300 dollars.

Chokri Hafed

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