Lutte contre le cancer: L’État met le paquet
La lutte contre le cancer est aujourd’hui une priorité. Dans ce sens, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a affirmé ce samedi à Alger, lors des Assises nationales de la prévention et de la lutte contre le cancer qui se sont ouvertes au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, que « la stratégie adoptée par l’Algérie en matière de lutte contre cette maladie depuis l’an 2020 repose sur deux axes, à savoir le traitement et la prévention ». Ces assises d’envergure nationale, placées sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, réunissent plus de 600 acteurs et experts du domaine pendant deux jours pour évaluer le Plan national de lutte contre le cancer (PNLC) et présenter des recommandations pour l’avenir. Dans son allocution, le ministre a mis en avant les efforts considérables consentis par l’État pour la réalisation et l’équipement des hôpitaux, soulignant que les établissements hospitaliers et les structures sanitaires ont été renforcés par « d’importants équipements, dans le but d’alléger la souffrance des patients, ce qui témoigne de la détermination de l’État à mobiliser toutes les ressources nécessaires à la prise en charge de cette maladie ». Détaillant l’infrastructure existante, M. Saihi a précisé que le secteur « compte 21 centres de lutte contre le cancer (CAC), outre la généralisation de la chimiothérapie à diverses structures sanitaires, avec la consécration de 50% du budget de la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) à l’acquisition des produits pharmaceutiques spécifiques aux patients atteints de cancer ». Un effort particulier a été consenti concernant les équipements de radiothérapie, avec « l’enregistrement de 62 accélérateurs jusqu’à présent, ce qui renforcera le système par 29 accélérateurs en début de l’année prochaine », a ajouté le ministre, qui a également insisté sur l’engagement du secteur « à l’aspect préventif, en s’attaquant aux causes de cette maladie », notamment « le régime alimentaire et la pollution ». Cette approche globale se trouve renforcée par l’implication d’autres départements ministériels, comme l’a illustré l’intervention du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb. Ce dernier a souligné que son secteur assumait un « rôle pivot dans la prise en charge des patients atteints de cancer, en assurant des prestations en nature et en espèces liées au dépistage et au traitement, en sus des activités de sensibilisation et de prévention ». Il a notamment rappelé l’octroi aux patients atteints de cancer non affiliés à la sécurité sociale de la carte « Chifa », une initiative qui a permis, « jusqu’à mars 2025, une couverture gratuite des médicaments au profit de 2.158 malades, pour un coût global avoisinant les 57 millions de DA ». Dans une démarche d’amélioration continue de la prise en charge, M. Bentaleb a également révélé « l’avancement des travaux d’élaboration d’un décret exécutif visant à définir la convention type entre les organismes de sécurité sociale et les établissements privés de radiothérapie au profit des enfants atteints de cancer », précisant que ce décret permettra de « réguler les dépenses liées à la radiothérapie ainsi qu’aux services annexes, y compris l’hébergement, la restauration et le transport ». La dimension recherche et développement n’a pas été négligée, comme l’a souligné le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, qui a annoncé que son département s’attélait à « conclure une convention de coopération avec la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer (CNPLCC), en vue de promouvoir un enseignement supérieur et une recherche scientifique orientés vers la prévention, le dépistage et le développement de médicaments contre le cancer ». `Le ministre a également fait état de « trois centres de recherche actifs dans ce domaine, de 24 laboratoires de recherche, ainsi que de 15 projets nationaux de recherche, qui seront renforcés par 12 nouveaux projets nationaux dédiés à la recherche scientifique sur le développement du dépistage et des anticancéreux ».
Lyna Larbi