Week-end politique: Les partis appellent à faire front
La scène politique nationale s’est animée ce samedi à travers plusieurs wilayas du pays, où différentes formations politiques ont tenu des rassemblements et des congrès. Au-delà de leurs divergences idéologiques, un fil conducteur semble unir leurs discours : la défense de l’unité nationale et des valeurs fondamentales de l’Algérie dans un contexte régional et international tendu. À Ouargla, le Front des Forces Socialistes (FFS), par la voix de son Premier Secrétaire National Youcef Aouchiche, a rompu son silence concernant les récentes déclarations controversées du Dr. Mohamed Amine Belghith. Le plus vieux parti de l’opposition a dénoncé avec vigueur les « graves dérives » et le « discours de haine » visant à diviser les Algériens. Selon Aouchiche, ces propos qui remettent en question « les constantes nationales et les éléments constitutifs de la personnalité algérienne » constituent « un crime à part entière et une haute trahison » dans le contexte géopolitique actuel. Le FFS estime que faire face à ces « manœuvres ignobles » relève d’une « responsabilité collective » et appelle à une vigilance accrue pour préserver la cohésion sociale.
Parallèlement, à Skikda, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), représenté par son président Abdelaali Hassani Cherif, a mis l’accent sur le rôle crucial des médias dans la préservation de la stabilité nationale. À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Hassani Cherif a souligné que la presse, qui « éclaire et oriente l’opinion publique, porte une grande responsabilité dans la stabilité du pays ». Il a par ailleurs exprimé la solidarité de son parti avec les journalistes palestiniens persécutés par l’entité sioniste, tout en alertant sur les menaces qui pèsent sur l’Algérie, appelant les citoyens à « se montrer vigilants et à dresser comme un seul homme contre les campagnes hostiles, pour consolider l’unité nationale ».
Dans la wilaya d’El-Oued, c’est Ali Boukhezna, secrétaire général du Mouvement de l’Entente nationale (MEN), qui a lancé un appel similaire lors du 6ème Congrès de sa formation. S’adressant aux « citoyens jaloux de leur patrie », il les a exhortés à œuvrer pour « la préservation de la cohésion nationale et de l’intégrité territoriale du pays » en adoptant « un discours d’unité et de fraternité entre les enfants du même pays ». Boukhezna a également salué la gestion des affaires internationales par les autorités, louant particulièrement « la sagesse de l’autorité politique nationale incarnée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune ».
Cette convergence des messages politiques autour de la protection de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale intervient dans un contexte régional particulièrement complexe. Le FFS, à travers son premier secrétaire, a d’ailleurs évoqué les « provocations et harcèlements auxquels notre pays est confronté, à partir de son environnement et son espace vital », soulignant l’importance de maintenir une identité algérienne authentique qui ne soit « ni une extension des projets orientaux soumis à l’impérialisme et au sionisme mondial, ni otage des modèles occidentaux néocolonialistes ».
Pour Youcef Aouchiche, la construction de l’État doit se faire par « une volonté collective, une participation réelle et une ouverture à tous », et non par « l’imposition de visions unilatérales ». Il propose de raviver « les liens avec les valeurs de novembre 1954 et du congrès de la Soummam » pour renforcer la souveraineté nationale « dans toutes ses dimensions ». Cette conception rejoint celle d’Ali Boukhezna qui estime que l’Algérie a besoin, « en cette conjoncture de mutations régionales et internationales accélérées, de ses enfants patriotes pour la défendre et renforcer l’unité nationale ».
Les différentes formations politiques font ainsi un front commun face aux contre l’identité nationale et l’intégrité territoriale. Ce consensus transcende les clivages traditionnels et témoigne de la préoccupation partagée quant à la préservation des fondements de la nation algérienne dans un environnement régional instable.
Cette mobilisation politique intervient alors que l’Algérie poursuit ses réformes internes tout en affirmant ses positions sur la scène internationale, notamment sur les questions palestinienne et sahraouie. Le renforcement de la cohésion nationale apparaît ainsi comme un prérequis essentiel pour faire face aux défis géopolitiques et économiques qui se profilent à l’horizon, dans un monde marqué par des tensions croissantes et des reconfigurations d’alliances stratégiques.
Hocine Fadheli
