Économie

Avec plus de 900 milliards de dinars de dépôts : La finance islamique connaît une expansion remarquable

La finance islamique en Algérie affiche une croissance spectaculaire selon les dernières données communiquées hier par Sofiane Mazari, président de la Commission de la finance islamique au sein de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef). Lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne, M. Mazari a révélé que les dépôts bancaires islamiques ont franchi le seuil des 900 milliards de dinars algériens, un chiffre qui témoigne de la confiance grandissante des citoyens envers les produits financiers conformes aux préceptes de la charia. Ce montant impressionnant, accumulé en seulement cinq ans depuis le lancement officiel de ce segment en 2020, représente majoritairement des épargnes à caractère d’investissement et démontre une progression annuelle oscillant entre 25% et 30%, illustrant l’engouement des Algériens pour ces alternatives bancaires. Sur le plan des financements, environ 600 milliards de dinars ont été mobilisés pour soutenir divers projets économiques, dont 70% sont destinés aux entreprises, tandis que les 30% restants bénéficient aux particuliers sous forme de crédits pour l’acquisition de biens immobiliers, de produits de consommation fabriqués localement et d’ameublement. Cette répartition souligne la contribution significative de la finance islamique tant au développement économique qu’à l’amélioration du bien-être des ménages algériens. L’essor remarquable de ce secteur s’explique notamment par le cadre réglementaire favorable mis en place depuis 2020, date de publication des textes encadrant cette activité, qui a permis une croissance soutenue des transactions de 25% durant le dernier quinquennat. Selon M. Mazari, « les résultats obtenus en quatre ans constituent une réussite exceptionnelle, surpassant les performances de nombreux pays islamiques pionniers dans ce domaine ». Il attribue ce succès au « soutien manifeste des autorités publiques pour le développement de ce secteur, notamment à travers l’intégration dans les lois de finances annuelles d’une série de mesures renforçant la diffusion de la finance islamique et définissant un cadre fiscal adapté ». Le paysage bancaire algérien compte actuellement douze établissements commercialisant des produits islamiques, dont deux banques opérant exclusivement selon les principes de la finance islamique, auxquels s’ajoutent dix autres institutions proposant ces services via des guichets spécialisés répartis dans près de 800 agences bancaires à travers le territoire national. Une avancée majeure est attendue prochainement avec l’émission de sukuks souverains, la loi de finances 2025 ayant donné son aval aux banques pour lancer ce type d’instruments financiers destinés au financement de projets d’investissement. Cette initiative constitue, selon M. Mazari, « un bond qualitatif vers le renforcement de la contribution de la finance islamique dans le financement des projets étatiques et la stimulation de l’environnement d’investissement.

Sabrina Aziouez

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