Opep +: Vers une hausse de la production en juillet
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés se dirigent vers une nouvelle augmentation significative de la production pétrolière pour le mois de juillet, selon trois délégués de l’Opep+ interrogés par Reuters. Cette décision s’inscrit dans la stratégie progressive de désengagement des restrictions de production mises en place depuis 2022 pour soutenir les cours du brut face à la volatilité des marchés mondiaux.
Le ministre d’État , ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, participera mercredi par visioconférence aux réunions ministérielles cruciales de l’organisation, notamment à la 191e réunion de la conférence de l’Opep ainsi qu’aux travaux de la 60e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi et de la 39e réunion ministérielle Opep et non-Opep. Ces rencontres permettront aux vingt-deux pays signataires de la Déclaration de coopération d’évaluer le respect des engagements en matière de niveaux de production et d’échanger sur la situation actuelle du marché pétrolier ainsi que sur ses perspectives à court terme.
La coalition Opep+, qui regroupe l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés stratégiques comme la Russie, a mis en œuvre trois niveaux de réductions de production depuis 2022 pour stabiliser le marché pétrolier mondial face aux turbulences économiques et géopolitiques. Deux de ces mesures restrictives demeurent en vigueur jusqu’à la fin de l’année prochaine, témoignant de l’engagement à long terme de l’alliance dans la régulation des prix. Huit membres du groupe ont commencé à assouplir le niveau le plus récent de ces restrictions dès le mois d’avril, procédant à des augmentations de production plus importantes que prévu pour mai et juin, atteignant 411 000 barils par jour. Cette stratégie d’augmentation graduelle vise à répondre à la demande croissante tout en préservant les parts de marché des pays producteurs face à la concurrence notamment des producteurs de pétrole de schiste américains. Les sources consultées par Reuters indiquent que les huit membres concernés pourraient décider samedi d’une hausse similaire de 411 000 barils par jour pour juillet, confirmant la tendance haussière de la production.
L’analyste Ole Hvalbye de SEB attribue une forte probabilité à cette nouvelle augmentation substantielle de la production, soulignant toutefois que cette hausse potentielle semble déjà largement intégrée dans les prix actuels du marché. Le baril de Brent a chuté en avril à son plus bas niveau depuis quatre ans, tombant sous la barre des 60 dollars, après l’annonce par l’Opep+ de l’accélération de ses hausses de production en mai et face aux inquiétudes suscitées par les politiques tarifaires du président américain Donald Trump qui font craindre un affaiblissement de l’économie mondiale. Depuis lors, les prix se sont partiellement redressés pour atteindre environ 65 dollars le baril, témoignant d’une stabilisation relative mais fragile du marché. Cette volatilité souligne l’importance des décisions qui seront prises lors des réunions de cette semaine, particulièrement celle de samedi qui pourrait déterminer l’orientation des prix pétroliers pour les prochains mois. Des sources informées ont révélé plus tôt ce mois-ci que les huit pays concernés, en plus d’une nouvelle hausse de 411 000 barils par jour pour juillet, pourraient envisager de supprimer complètement le reste de leurs restrictions volontaires d’ici la fin octobre, marquant ainsi un retour complet à leur capacité de production dans le cadre des quotas et des réductions prévues par l’alliance. Cette perspective d’une normalisation totale de la production d’ici l’automne témoigne de la confiance retrouvée de l’Opep+ dans la solidité de la demande mondiale et sa capacité à absorber cette offre supplémentaire sans provoquer d’effondrement des prix, tout en permettant aux pays producteurs de maximiser leurs revenus pétroliers dans un contexte économique mondial en amélioration progressive.
Samira Ghrib