Commission du développement social : Le système algérien de protection sociale, une expérience qui inspire
Alger s’impose comme la capitale régionale de la protection sociale. Le Centre international des conférences Abdelatif-Rahal accueille depuis ce lundi la 16e session de la Commission du développement social, rassemblant ministres des Affaires sociales et chefs de délégations des pays arabes membres de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO). Cette rencontre de trois jours, qui se déroule jusqu’au 25 juin, positionne l’Algérie comme référence régionale en matière de politiques sociales.
Le choix d’Alger pour abriter cette session stratégique n’est pas fortuit. Comme l’a souligné la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Soraya Mouloudji, lors de la cérémonie d’ouverture qu’elle a coprésidée avec Mehrinaz El Awady, directrice du Groupe sur l’équité entre les sexes, la population et le développement inclusif de la CESAO, l’Algérie a été sélectionnée en raison de son « expérience pionnière en matière de protection sociale ». Cette reconnaissance internationale témoigne de la maturité du modèle social algérien et de sa capacité d’inspiration pour la région.
L’Algérie a construit au fil des décennies un système de protection sociale robuste qui résiste aux crises économiques et sociales. Soraya Mouloudji a rappelé que le pays « n’a ménagé aucun effort en vue de garantir la protection sociale et de renforcer les mécanismes de promotion de l’égalité à tous les niveaux ». Le programme de réformes sociales engagé sous l’impulsion du président de la République vise à consolider davantage les acquis du système de protection sociale algérien. Cette modernisation s’appuie sur une approche inclusive qui intègre les défis contemporains tout en préservant les fondements solidaires de la société algérienne. L’objectif est de créer un modèle social adapté aux mutations économiques et démographiques du 21ème siècle.
Mouloudji a exprimé sa « grande considération » pour les réformes entreprises dans plusieurs pays arabes en matière de protection sociale, soulignant l’importance de l’échange d’expériences régional. Cette session constitue une opportunité unique d’intensifier les efforts collectifs et de mutualiser les bonnes pratiques pour renforcer les systèmes de protection et de prise en charge sociale, particulièrement dans le contexte post-pandémique qui a révélé la fragilité de nombreux systèmes sociaux.
Mehrinaz El Awady a mis en perspective l’importance cruciale de cette rencontre, considérant la protection sociale comme un véritable « moteur des économies nationales ». Cette approche économique de la politique sociale reflète une évolution conceptuelle majeure : la protection sociale n’est plus perçue comme un coût mais comme un investissement stratégique dans le capital humain et la stabilité économique. Elle a exprimé l’espoir que les travaux de cette session viendront « compléter les efforts déployés dans la construction des systèmes de protection sociale » régionaux.
Les participants à cette session examineront les problématiques complexes liées à la protection sociale comme instrument de promotion de l’égalité, abordant les réformes structurelles nécessaires pour garantir une couverture universelle et accroître l’efficacité des dispositifs de protection sociale dans l’espace arabe. L’événement revêt une dimension particulière avec l’organisation simultanée du 4ème Forum arabe pour l’égalité, témoignant de l’engagement algérien en faveur de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale.
L’expérience algérienne, forgée par des décennies de politiques sociales ambitieuses, offre un laboratoire d’idées précieux pour l’ensemble de la région.
Samir Benisid