Culture

Sidi Bel-Abbès : La nouvelle génération rythme le festival du raï

Le berceau historique du raï s’apprête à résonner des voix de demain. « La wilaya de Sidi Bel-Abbès accueillera la 14e édition du Festival culturel national de la chanson Raï, du 7 au 10 août », annonce le Commissaire du Festival, Houssam Harzallah, lors d’une conférence de presse. Cette édition 2025 marque un tournant générationnel assumé, plaçant la jeunesse au cœur d’une démarche qui entend perpétuer tout en renouvelant l’un des genres musicaux les plus authentiques d’Algérie. L’événement affiche d’emblée ses couleurs juvéniles avec « la participation de 23 jeunes artistes venus de différentes wilayas du pays ». Houssam Harzallah précise que « le Festival s’ouvre davantage, cette année, aux jeunes talents émergents, dans le but d’insuffler un nouvel élan à cet art populaire authentique ». 

Le programme dévoilé révèle une approche culturelle globale qui dépasse le simple cadre du spectacle musical. Une exposition d’arts plastiques intitulée « Zergui Ahmed, une voix immortelle dans la mémoire nationale » ancrera l’événement dans une dimension mémorielle, rappelant que le raï puise sa force dans une histoire humaine faite de figures légendaires qui ont marqué l’identité sonore algérienne. La dimension académique n’est pas négligée avec « des conférences sur l’histoire et l’évolution du Raï, sous le thème L’histoire du Raï, des cheikhs à la scène internationale ».  « Huit soirées artistiques, réparties entre les wilayas de Sidi Bel-Abbès et Oran (quatre soirées dans chaque wilaya), afin de permettre à un plus grand nombre d’artistes de participer », constituent une innovation logistique qui démultiplie l’impact de l’événement. 

La dimension patrimoniale trouve son expression dans les hommages programmés. « Des hommages seront rendus à des figures emblématiques ayant contribué à l’essor de ce genre musical au niveau national et international, à l’image de l’artiste défunt Mohamed Bousmaha », précise le conférencier. Ces reconnaissances posthumes inscrivent le festival dans une démarche de transmission mémorielle, rappelant aux jeunes générations qu’elles s’inscrivent dans une lignée artistique prestigieuse. Mohamed Bousmaha, figure tutélaire du raï moderne, symbolise cette passerelle entre tradition et modernité que le festival entend incarner.Houssam Harzallah situe explicitement l’événement dans une stratégie culturelle nationale globale. Il affirme que « cette édition, qui reflète la profondeur de l’identité culturelle algérienne et contribue à ancrer la culture musicale chez les jeunes générations, s’inscrit dans le programme du ministère de la Culture et des Arts, visant à valoriser le patrimoine artistique, en particulier le Raï, et à mettre en lumière son importance en tant que patrimoine musical populaire national, tout en donnant une tribune aux jeunes voix pour qu’elles puissent s’exprimer ». Les festivités se dérouleront au Théâtre en plein air Saïm Lakhdar de la ville de Sidi Bel-Abbès, en coordination avec la Direction locale de la culture et des arts, sous le patronage du ministère de tutelle et du wali de la wilaya. Le théâtre de plein air, par sa configuration populaire et accessible, correspond parfaitement à l’esprit démocratique du raï, musique du peuple par excellence. 

M.S.

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