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Ghaza : L’entité sioniste accélère le nettoyage ethnique

Alors que l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait vendredi une résolution historique en faveur de la solution à deux États par 142 voix contre 10, l’entité sioniste intensifiait pses opérations de nettoyage ethnique à Ghaza.

Deux sénateurs américains démocrates Chris Van Hollen et Jeff Merkley, de retour d’une mission au Moyen-Orient dénoncent, dans un rapport accablant de 21 page, et sans détour la politique de « nettoyage ethnique » menée par l’entité sioniste avec la « complicité » des États-Unis. Leur « conclusion inéluctable » est que l’occupation impose « une punition collective aux Palestiniens, avec l’objectif de rendre leur vie insoutenable ». Cette stratégie repose sur deux axes principaux : « la destruction massive des habitations pour empêcher les Ghazaouis de revenir, et un effort parallèle visant à priver les Palestiniens des éléments essentiels à la vie : nourriture, eau et médicaments ». Cette dénonciation prend une résonance particulière alors que l’armée d’occupation ordonnait samedi un nouveau déplacement massif dans la ville de Ghaza, contraignant des centaines de milliers de Palestiniens à fuir vers la « zone humanitaire » d’Al-Mawasi. Plus d’un quart de million de personnes ont déjà quitté la ville, dans le sillage d’une nouvelle opération lancée par l’occupation le 3 septembre pour occuper entièrement Ghaza. Les chiffres de cette tragédie humanitaire parlent d’eux-mêmes : le bilan s’alourdit quotidiennement pour atteindre 64.803 martyrs et 164.264 blessés depuis octobre 2023, dont plus de la moitié étaient des femmes et des enfants. Au cours des dernières 24 heures seulement, 47 martyrs et 205 blessés ont été enregistrés par les autorités sanitaires palestiniennes. La famine orchestrée par le blocus sioniste révèle l’ampleur de cette politique d’extermination. Sept Palestiniens, dont deux enfants, sont morts de malnutrition en 24 heures, portant le total des victimes de la famine à 420 personnes, dont 145 enfants. Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, affirme n’avoir « jamais rencontré un mépris aussi manifeste pour le statut protégé des travailleurs humanitaires » en 30 ans de carrière, soulignant que cette famine « n’est pas une catastrophe naturelle » mais résulte de « politiques israéliennes délibérées ».

L’utilisation de la nourriture comme « méthode de contrôle de la population » constitue, selon le rapport des sénateurs américains, une « indication claire » que les opérations ont été conçues dans cette optique. Depuis le 2 mars dernier, l’occupation a fermé tous les points de passage, empêchant l’entrée des aides alimentaires et médicales, transformant Ghaza en prison à ciel ouvert où 90% de la population a été déplacée.

Rappelon dans ce contexe l’adoption de la « Déclaration de New York » par l’Assemblée générale de l’ONU qui plaide pour « la fin de l’agression contre Ghaza » et un « règlement juste, pacifique et durable du conflit palestinien ». Le vice-président de l’État de Palestine, Hussein Al-Sheikh, a salué cette résolution comme « une étape importante vers la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967, avec Al-Qods-Est pour capitale ». Mais cette victoire diplomatique intervient au moment même où l’entité sioniste accélère sa politique d’effacement de la Palestine, contraignant 1,7 million de Palestiniens à se réfugier dans une bande côtière dépourvue d’hôpitaux, d’infrastructures et de services de base. La « Déclaration de New York » évoque le déploiement d’une « mission internationale temporaire de stabilisation » à Ghaza sous mandat du Conseil de sécurité pour protéger la population. Mais cette perspective reste théorique tant que les États-Unis, complices selon leurs propres sénateurs de ce nettoyage ethnique, continuent de fournir « énormément de fonds publics, des bombes de 900 kg et d’autres armements » à l’occupation. Le contraste est saisissant : pendant que 142 pays votent pour la reconnaissance d’un État palestinien, l’entité sioniste poursuit méthodiquement son projet de vidage de Ghaza de sa population palestinienne. L’offensive actuelle, qui a détruit la majeure partie des infrastructures de l’enclave, s’inscrit dans cette logique d’effacement systématique. La question qui se pose aujourd’hui n’est plus de savoir si un nettoyage ethnique est en cours à Ghaza – les preuves s’accumulent – mais si la communauté internationale trouvera les moyens de l’arrêter avant qu’il ne soit définitivement accompli. Car derrière les résolutions et les déclarations, c’est l’existence même du peuple palestinien qui se joue dans l’indifférence d’un monde qui peine à transformer ses bonnes intentions en actes concrets.

Lyes Saïdi

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