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Dialogue national, loi électorale, réformes politiques et front intérieur : Ce qu’a dit Tebboune

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a tracé vendredi soir les grandes lignes de sa feuille de route politique et institutionnelle lors de son entretien périodique avec les médias, diffusé sur les chaînes nationales de télévision et de radio. Entre dialogue national inclusif, réforme de la loi électorale et appel à la mobilisation face aux « tentatives de sabotage », le chef de l’État a livré ses principales orientations pour les prochains mois.

Interrogé sur le dialogue national inclusif qu’il avait annoncé pour la fin 2025 et le début 2026, le président Tebboune a précisé les contours de cette initiative majeure. « Le lancement du dialogue national est tributaire de la manière dont il sera organisé pour permettre à tout un chacun de s’exprimer, en vue de bâtir une République forte et démocratique sans désordre », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de définir préalablement les modalités et formes d’organisation de cette concertation nationale.

Le chef de l’État a replacé cette démarche dans une perspective plus large, soulignant que « la consolidation de l’Algérie sur les plans sécuritaire et économique constitue le cœur même de l’action de l’État, tandis que la gestion des affaires politiques internes repose sur le débat des idées proposées ». Cette approche, a-t-il ajouté, « existe dans l’ensemble des pays et pas seulement en Algérie », évoquant les différentes options institutionnelles débattues : système parlementaire renforcé, consolidation du système présidentiel ou création d’instances consultatives. « Ce sont là des opinions auxquelles je ne suis pas opposé, à condition qu’elles soient discutées dans le cadre d’un dialogue institutionnel ou populaire », a précisé le président, faisant référence aux expériences antérieures menées par l’Algérie en la matière.

La participation des partis politiques au cœur des enjeux

Concernant l’implication des formations politiques dans ce dialogue, Tebboune a conditionné leur participation à l’adoption préalable de la loi sur les partis. « Il faut d’abord évoquer la loi sur les partis, qui permettra de définir leurs obligations », a-t-il expliqué, regrettant le retard enregistré dans l’examen de ce texte au Parlement, « qui n’a été discuté que par deux ou trois partis seulement ». Le président a néanmoins réaffirmé l’importance du dialogue avec les formations politiques, évoquant les audiences qu’il a accordées à leurs responsables. « Les partis sont une composante essentielle de tout État démocratique et le dialogue entre l’État et ces formations politiques est primordial », a-t-il souligné, appelant à un dialogue « plus constructif » entre les deux parties. Sur la question de l’accès des partis aux médias, le chef de l’État a assuré que « les portes leur sont ouvertes, sans qu’aucune partie ne s’impose sur l’autre, à condition de s’en tenir au respect mutuel, loin de toute forme d’insulte ou de diffamation ».

Dans le volet institutionnel, le président Tebboune a annoncé une révision de la loi électorale, tout en réaffirmant ses lignes rouges. « Le travail est en cours pour la révision de la loi électorale actuelle, dans certaines de ses dispositions techniques, sans toucher à ses clauses fondamentales qui répriment et sanctionnent la fraude ainsi que l’achat des consciences et des voix », a-t-il précisé. Sur ce point, le chef de l’État s’est montré particulièrement ferme : « Je n’ai jamais accepté que l’argent dirige les institutions. Je ne l’ai pas accepté en 2017, je ne l’accepte pas aujourd’hui et je ne l’accepterai pas à l’avenir. Quiconque s’adonne à l’achat des consciences, en paiera le prix. » Cette révision vise notamment à offrir aux jeunes « la possibilité d’accéder à des sièges à l’Assemblée populaire nationale ». Le président a également annoncé des réajustements dans les missions de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), qui pourra « se consacrer pleinement à sa mission principale, à savoir garantir la transparence et la régularité du processus électoral », tandis que la préparation matérielle des élections sera « à nouveau confiée au ministère de l’Intérieur ». Concernant le calendrier électoral, Tebboune a rassuré : « Les prochaines élections législatives et locales seront organisées dans les délais prévus, soit après expiration du mandat des Assemblées populaires nationales et locales élues. »

Appel à la mobilisation face aux « tentatives de sabotage »

Sur le front intérieur, le Président Tebboune a adopté un ton plus offensif, appelant à la vigilance face aux tentatives de déstabilisation. « L’Algérie est sur la bonne voie, c’est pourquoi elle est ciblée par certaines parties qui redoutent l’autonomie qu’elle a réalisée et le rétablissement de ses rôles centraux au double plan régional et international », a-t-il affirmé, mettant en garde contre « les voix qui s’emploient à répandre les rumeurs et à semer le doute parmi les citoyens ». Dans ce contexte, Tebboune a appelé les Algériens à « la solidarité et à la mobilisation contre les parties qui souhaitent le mal au pays », notamment face aux « tentatives de sabotage émanant de l’intérieur ». Concernant le nouveau gouvernement dirigé par Nadir Larbaoui, remplacé récemment par Sifi Ghrieb, le président a souligné que la majorité des ministres « travaillent conformément à une feuille de route claire », ajoutant : « Nous avons des engagements pour 2026 et 2027 et nous œuvrons à atteindre nos objectifs en chiffres, loin des slogans. »

Hocine Fadheli

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