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Construb-Est : Les travailleurs sans salaires depuis 7 mois

Dénonçant la situation insoutenable qu’ils endurent depuis sept mois, les travailleurs des unités d’El Hadjar et Oued El Aneb, relevant de la Construb-Est-Annaba, menacent de radicaliser leur mouvement de contestation.

Après 15 jours de débrayage, la grogne des travailleurs de la Société de construction et de bâtiment de l’Est (Spa) gagne en intensité. L’entreprise fait face, selon certains travailleurs que nous avons interrogés, à des difficultés financières qui sont à l’origine du retard dans le versement de leurs salaires, en souffrance depuis six mois. Signalons que la crise aiguë que traverse l’entreprise de construction Construb-Est, implantée à El Hadjar, dans la wilaya de Annaba, est à l’origine des moult actions de grève observées depuis plus d’une année par les travailleurs. La dernière action a été engagée il y’a deux semaines par les travailleurs qui se rassemblent chaque jour devant le siège de l’entreprise, pour demander le versement de leurs salaires impayés. Après avoir été ignorés par les autorités de tutelle qui n’ont manifesté aucune réaction pour tenter de trouver une solution à la détérioration de leur situation socioprofessionnelle, nous dit-on, les protestataires interpellent aujourd’hui le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. « Lui seul est capable de prendre nos préoccupations en charge », estiment les grévistes. « Nous avons des familles à charge. Nous avons épuisé toutes nos économies, en plus d’avoir contracté des prêts par ci et par là. Mais cela ne peut pas durer éternellement », ont déploré nos interlocuteurs. Selon leurs propos, leur situation s’est fortement dégradée en raison de la cherté de la vie à laquelle ils ne sont plus en mesure de faire face. C’est pourquoi ils ont décidé de faire entendre leur voix et demander l’intervention du président de la République pour mettre un terme à la détérioration de leurs conditions sociales. Par ailleurs, tout en soulignant à l’unanimité leur situation lamentable, nos interlocuteurs ont pointé un doigt accusateur envers les responsables de l’entreprise qui n’ont même  pas daigné fournir la moindre explication sur les raisons du retard dans le paiement de leurs salaires, « ce qui est pourtant notre droit le plus légitimité et  légale », ont-ils avancé.  D’autres interrogations ont été soulevées par les grévistes qui n’ont pas omis de mettre en exergue l’ambiguïté  de toute cette situation. C’est pourquoi, tout en interpellant le chef de l’État sur leur situation socio-économique, les travailleurs de Construb-Est-Annaba demandent une commission ministérielle pour enquêter sur la gestion de l’entreprise. Les grévistes estiment que « la situation prévalant au sein de l’entreprise est chaotique et risque de s’acheminer vers la faillite pure et simple ». Par ailleurs, il est à noter qu’outre la revendication principale  qu’est le payement des salaires et auxquelles l’ensemble des salariés adhèrent pleinement, ils demandent à ce que l’on se penche sur l’indemnité d’expérience professionnelle, la prime de rendement et la permanisation des contractuels.

Sofia Chahine

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