Nouvelle hausse des salaires et des allocations en 2026
Dans un contexte économique marqué par la maîtrise de l’inflation et une croissance soutenue, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a annoncé vendredi soir une nouvelle revalorisation des salaires, des allocations chômage et des bourses étudiantes à partir de 2026. Cette mesure, qui pourrait également concerner les pensions de retraite selon les moyens de l’État, s’inscrit dans la continuité des engagements présidentiels visant à préserver et améliorer le pouvoir d’achat des Algériens.
Lors de son entrevue périodique avec les médias nationaux, le président de la République a tenu à distinguer ses promesses de campagne de ses engagements concrets. « La distinction entre promesses et engagements est claire. Mes engagements sont consignés par écrit et seront appliqués », a-t-il affirmé avec fermeté. Le président a précisé avoir pris « l’engagement de procéder, à partir de 2026, à une révision des augmentations des salaires ainsi que de la bourse des étudiants et de l’allocation chômage, des revalorisations qui pourraient également inclure les pensions de retraite, en fonction des moyens de l’État ». Cette annonce intervient alors que l’Algérie affiche des indicateurs économiques encourageants, avec notamment un taux d’inflation ramené à 3,8%, soit une division par plus de deux par rapport aux 9% enregistrés après la pandémie de Covid-19. Le Président Tebboune s’est montré particulièrement fier de cette performance économique. « Je peux dire, aujourd’hui, la tête haute, en étant fier des Algériennes et Algériens qui ont contribué à cette réalisation, que l’inflation est tombée en dessous de 4%, atteignant 3,8%, alors que de grands pays font face à une inflation à deux chiffres », a-t-il déclaré. Cette maîtrise de l’inflation constitue selon lui un préalable indispensable à toute politique sociale ambitieuse, permettant de garantir que les augmentations annoncées se traduisent par un gain réel de pouvoir d’achat. Le chef de l’État a souligné que « les prix des produits alimentaires de base sont aujourd’hui à la portée des Algériens, y compris les légumes hors saison », témoignant d’une stabilisation générale des prix à la consommation.
Une politique d’équilibre entre importation et production locale
Parallèlement à ces mesures sociales, le président de la République a détaillé la stratégie économique du pays, qui vise à créer « un équilibre entre l’importation et la production locale » pour satisfaire les besoins nationaux. « Par le passé, le pays connaissait une anarchie dans l’importation, qui avait causé l’épuisement du trésor public en devises sans que la situation ne s’améliore », a-t-il expliqué, précisant que la nouvelle politique cherche à optimiser les dépenses publiques tout en préservant l’approvisionnement du marché soulignant que la nouvelle politique cherche à optimiser les dépenses publiques sans créer de pénurie. Le président a d’ailleurs tenu à rassurer : « le but de cette orientation n’est pas de créer la pénurie ou l’austérité », affirmant qu’il existe « des fluctuations concernant certains produits mais pas de pénurie » et que certaines parties tentent parfois de provoquer artificiellement des ruptures d’approvisionnement. Cette approche, qui s’appuie sur une numérisation accrue de l’économie, vise à préserver la souveraineté nationale tout en répondant aux attentes des consommateurs, notamment des jeunes générations désireuses d’accéder aux marques internationales.
Sur le plan financier, le président a rassuré quant à la capacité de l’État à honorer ses engagements sociaux, évoquant des réserves de change « à un niveau acceptable » qui couvrent « les importations du pays pour une durée d’une année et cinq mois, voire une année et demie ». Cette situation financière relativement confortable, conjuguée aux revenus attendus des contrats conclus lors de la Foire commerciale intra-africaine organisée récemment à Alger, offre à l’État les marges de manœuvre nécessaires pour financer les futures revalorisations salariales. Le président a également rappelé que près de 470.000 citoyens ont bénéficié de l’allocation touristique portée à 750 euros, pour un montant global de 400 millions d’euros, démontrant la capacité financière du pays à soutenir des mesures d’amélioration du niveau de vie.
Une vision à long terme portée par une équipe renouvelée
Ces annonces s’inscrivent dans le cadre d’une feuille de route gouvernementale claire, portée par la nouvelle équipe dirigée par le Premier ministre Sifi Ghrieb. « Nous avons des engagements pour 2026 et 2027 et nous œuvrons à atteindre nos objectifs en chiffres, loin des slogans », a précisé le président, soulignant la dimension pragmatique de son action. L’objectif affiché reste « d’améliorer le pouvoir d’achat de nos concitoyens, une amélioration que les Algériens perçoivent déjà », dans le cadre d’une politique économique équilibrée entre stabilité macroéconomique et justice sociale.
Sur le plan économique, le président de la République a affirmé que l’Algérie a la capacité d’atteindre l’autosuffisance dans plusieurs filières stratégiques, étant résolue à ériger ce secteur en une véritable activité économique après avoir longtemps revêtu un caractère social, ajoutant que la porte est, aujourd’hui, ouverte à une agriculture nationale moderne, fondée sur la science et les techniques, en mesure de couvrir les besoins du pays et orientée vers l’exportation de l’excédent. Le président Tebboune a indiqué que l’Algérie avait franchi de « grands pas » vers la réalisation de l’autosuffisance dans plusieurs filières, notamment celle du blé, et ce, grâce à des projets nationaux et d’autres projets innovants avec des partenaires d’Italie, du Qatar, d’Arabie Saoudite et d’autres pays. Evoquant le succès de l’IATF tenue à Alger au début du mois, le président de la République a précisé que cette rencontre vise à souligner la nécessité de passer immédiatement à l’exécution des contrats, afin de réaffirmer l’engagement de l’Algérie à œuvrer pour la promotion de l’intégration économique continentale. S’agissant du franc succès de la 4e édition de l’IATF, il a estimé qu’il constituait une réponse aux sceptiques quant aux capacités de l’Algérie à accueillir de telles grandes manifestations. Il s’agit également, a-t-il ajouté, d’une réponse claire aux promoteurs de la thèse de « l’Algérie isolée », soulignant que cette manifestation, qualifiée de « la meilleure depuis la création de la foire », a démontré que l’Algérie est bel et bien « le cœur battant de l’Afrique, sur les plans économique et politique ».
Numérisation : des mesures radicales seront prises
Enfin et concernant le processus de numérisation qui lui tient à cœur, le Président Tebboune, a souligné la nécessité d’achever la généralisation de la numérisation d’ici la fin de l’année en cours, annonçant qu’il prendra des mesures radicales en cas de non-respect de ce délai. « La numérisation doit être finalisée d’ici à la fin de l’année, sinon je prendrai des mesures radicales », a affirmé le président de la République, lequel a qualifié ceux qui redoutent la numérisation de « chauves-souris qui aiment travailler dans l’ombre », soulignant que « celui qui agit avec intégrité n’a pas à craindre les chiffres ». A ce propos, il a relevé l’absence, parfois, de données réelles et précises, ajoutant « c’est pour cette raison que j’ai pris des décisions politiques courageuses, car elles vont dans l’intérêt du citoyen ».
Cette approche témoigne de la volonté présidentielle de conjuguer performance économique et cohésion sociale, en s’appuyant sur des fondamentaux économiques solides pour financer une politique sociale ambitieuse.
Salim Amokrane