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Le mythe de l’invincibilité israélienne brisé

En déclenchant l’opération déluge d’Al-Aqsa, le Hamas a infligé un véritable camouflet à l’occupation israélienne et à ses services de renseignements qui font face à un échec de grande envergure. Un échec qui brise le mythe de l’invincibilité israélienne et rebat les cartes dans le conflit israélo-palestinien, voire dans l’ensemble de la région.

L’entité sioniste alimente une escalade de violence sans commune mesure depuis plusieurs mois. Raids réguliers contre la bande de Ghaza, agressions, attaques, arrestations massives et meurtres ciblés en Cisjordanie occupée, incursions dans des écoles et enlèvements d’enfants, tentatives de judaïsation de l’ensemble d’E-Qods y compris de la mosquée Al-Aqsa, crimes commis par les colons contre les civils palestiniens, la liste des crimes de l’occupation est longue. Pourtant, elle n’a pas ému une communauté internationale qui s’est rendue, par son silence, complice de l’escalade de violence dans les territoires palestiniens occupés et encouragé le gouvernement d’extrême droite de l’occupation à persister dans son refus de toute paix dans la région. L’occupation, encouragée aussi par la vague de normalisation, sans contrepartie pour les Palestiniens avec 4 pays arabes, a voulu mettre à profit le contexte géopolitique marqué par le conflit en Ukraine, pour imposer le fait accompli en Palestine occupée et dénier leurs droits aux Palestiniens. Une escalade qui a fini par conduire à une riposte de la part de la résistance palestinienne qui mène depuis samedi matin une offensive inédite contre l’occupation. Une offensive qui a mêlé tirs de roquettes et incursions dans les territoires occupés avec des combats de rues et qui se sont soldés par de lourdes pertes pour les israéliens. Les combats ont fait plus de 500 morts côté israélien, selon les sources de l’occupation, tandis que la résistance palestinienne revendique de nombreux prisonniers parmi les gradés de l’occupation.

L’opération « Déluge d’Al-Aqsa » a fait son effet. Elle a démontré qu’il y a encore de la place pour la résistance et que le peuple palestinien avait encore son mot à dire et qu’il n’était pas prêt à mourir en silence. Cette opération a surtout infligé un « échec majeur » à l’occupation, au Mossad et à l’ensemble des services de renseignements israéliens. Elle a brisé le mythe de l’invincibilité de l’entité sioniste, qui en appelle à l’aide financière et militaire de l’Oncle Sam pour faire face à l’offensive de la résistance palestinienne.

Et malgré la violence de la riposte de l’occupation qui ciblé, comme d’habitude les civils palestiniens, l’incapacité de l’entité sioniste à gérer un front. Que dire alors de l’ouverture d’autres fronts de confrontation.

Les normalisateurs face à leur choix

Une offensive qui rebat les cartes dans un contexte de normalisation rampante. Car en lançant cette offensive qui permis de prendre le contrôle sur des zones de l’Ouest et du Sud des territoires palestiniens occupés, la résistance palestinienne a rappelé la cause palestinienne a démontré que les Palestiniens se la réapproprient. Cela aura des conséquences directes sur le processus de normalisation, s’accordent à dire les experts qui prédisent d’ailleurs une remise en cause de la normalisation annoncée de l’Arabie saoudite avec l’entité sioniste dans le cadre des Accords d’Abraham.

Cela remet surtout en cause les choix de certains normalisateurs, à l’image du Maroc qui opté pour une coopération militaire et sécuritaire accrue avec l’entité sioniste dans le seul objectif de transférer les tensions qui prévalent au Moyen-Orient dans la région du Maghreb et ouvrir un nouveau front de confrontation avec l’Algérie en s’appuyant sur l’aide sioniste. La débâcle israélienne démontre ainsi à quel points les calculs du Makhzen sont incongrus.

Les récents évènements ont une fois de plus démontré le deux poids deux mesures qui empreint le discours notamment auprès des alliés occidentaux de l’occupant sioniste et qui dénient aux Palestiniens le droit de se défendre face aux multiples exactions israéliennes. Un droit réaffirmé hier par les responsables palestiniens qui soulignent d’ailleurs que c’est le refus de l’occupation de toute paix et son déchainement de violence qui ont conduit à la riposte. Ainsi, le Premier ministre palestinien, Mohamed Shtayyeh, a mis en garde, dimanche, contre  tout alignement international avec l’entité sioniste, soulignant qu' »une telle attitude est synonyme de caution des crimes sionistes contre le peuple palestinien »

Dans un entretien téléphonique avec le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly,  M. Shtayyeh a ajouté que « le soutien des sionistes encourage ces derniers à aller de l’avant dans leur sauvagerie contre les Palestiniens », estimant que « les derniers évènements doivent inciter normalement le monde  à contraindre l’entité sioniste à mettre un terme à sa politique agressive ». Il a affirmé, à ce sujet, que « les Palestiniens ne font que se défendre et ils sont désormais unis que ce soit à Ghaza, en Cisjordanie et partout dans le monde ». Pour sa part, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a indiqué, dimanche, que « les Palestiniens ont tout à fait le droit de se défendre et de protéger leurs enfants contre l’agression des forces d’occupation sionistes ». Dans des instructions données aux responsables du mouvement Fatah, Mamoud Abbas a, en outre, « insisté sur l’impératif de renforcer le front interne et la cohésion nationale face aux défis résultant de l’agression sioniste contre le peuple palestinien dans ses localités (Ghaza et Cisjordanie), selon l’agence de presse Wafa. Il a, par ailleurs, chargé à cette occasion, le membre du Comité central du mouvement Farah et commissaire à la mobilisation et l’organisation dans les gouvernorats du sud, Ahmed Hellas, de suivre la situation dans la bande de Ghaza.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul-Gheit a, de son côté affirmé que la communauté internationale est entièrement responsable de l’inaction face la politique agressive de l’entité sioniste en Palestine occupée, appelant à mettre fin aux agressions de l’occupant sioniste à Ghaza.

« La mise en œuvre continue par l’entité sioniste de politiques violentes et extrémistes est une bombe à retardement qui prive la région de toute opportunité sérieuse de stabilité dans un avenir proche », a-t-il averti dans un communiqué publié par la Ligue arabe.

Notons que l’entité sioniste a lancé une série d’attaques contre les Palestiniens. Selon des médias, l’armée sioniste a établi des postes de contrôle militaires à plusieurs endroits en Cisjordanie occupée. Ainsi, l’entrée principale des villes de Ramallah et d’Al-Bireh et toutes les entrées de la ville de Naplouse (nord), ont été fermées par l’occupation.

Cela survient en parallèle à des agressions continues des forces d’occupation sionistes et des colons contre le peuple palestinien, notamment à El Qods-Est occupée et Ghaza, et des assauts répétitifs contre la Mosquée d’al-Aqsa. Le bilan de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 313 martyrs palestiniens et plus de 1.990 blessés, selon des sources médicales palestiniennes. Selon l’agence de presse Wafa, d’importants dégâts matériels ont été enregistrés également à Ghaza à la suite de l’agression sioniste qui se poursuivait dimanche pour le deuxième jour consécutif dans l’enclave palestinienne.

Lyes Saïdi

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