Pourparlers sur un cessez-le-feu à Ghaza : Un premier round « positif »
Alors que la bande de Ghaza a marqué ce mardi le deuxième anniversaire du début du génocide perpétré par l’entité sioniste, des négociations indirectes se poursuivent dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh entre le mouvement de résistance Hamas et les médiateurs égyptiens, américains et qataris. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a fait état de « progrès significatifs » dans les discussions portant sur le plan en 20 points proposé par le président américain Donald Trump, tandis que ce dernier affirme que l’accord est « sur le point d’être conclu ». La première série de pourparlers, qui s’est achevée lundi dans une « atmosphère positive » selon la télévision égyptienne Al-Qahera News, se concentre sur la mise en place d’un mécanisme garantissant le retrait complet de l’armée d’occupation israélienne de l’enclave palestinienne et l’entrée inconditionnelle de l’aide humanitaire via les canaux onusiens. Le ministre Abdelatty a souligné que ces négociations visaient à consolider la voie d’une paix juste fondée sur la solution à deux États et l’unité totale entre la Cisjordanie occupée et la bande de Ghaza, avec la création d’un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967 et El Qods-Est comme capitale. Le plan Trump, dévoilé le 29 septembre, prévoit la libération de tous les prisonniers détenus par la résistance en échange de prisonniers palestiniens, un cessez-le-feu, le désarmement du Hamas et la reconstruction de Ghaza. Si la résistance palestinienne a accepté ce plan dans son principe, les réserves demeurent nombreuses quant aux garanties réelles d’un retrait de l’occupation et de la levée du blocus inhumain imposé à l’enclave depuis près de deux décennies. La chaîne publique de l’entité sioniste KAN évoque néanmoins un « optimisme » quant à la possibilité de parvenir à un accord d’ici dimanche.
106 palestiniens tués en 72 heures
Pourtant, sur le terrain, la réalité demeure accablante. Malgré l’appel de Trump samedi dernier à « cesser immédiatement les bombardements », l’armée d’occupation a poursuivi ses crimes de guerre. Selon le bureau des médias du gouvernement de Ghaza, 106 civils palestiniens ont été tués en seulement 72 heures lors de 143 frappes aériennes et tirs d’artillerie visant des zones densément peuplées et des camps de déplacés. 65 des victimes provenaient de la seule ville de Ghaza. Le gouvernement palestinien a dénoncé ces massacres qui prouvent « le mépris de l’occupation pour tous les appels internationaux » en faveur de la paix. Le bilan du génocide sioniste s’alourdit quotidiennement. Les autorités sanitaires palestiniennes ont établi mardi à 67.173 le nombre de martyrs tombés depuis octobre 2023, auxquels s’ajoutent 169.780 blessés. Parmi les martyrs figurent 20.179 enfants, 10.427 femmes et 4.813 personnes âgées. Le système de santé de Ghaza a été méthodiquement détruit : sur 38 hôpitaux, 25 sont hors service, tandis que les 13 autres fonctionnent partiellement dans des conditions catastrophiques. 1.701 membres du personnel médical sont tombés en martyrs, et 362 sont détenus dans les geôles de l’occupation, victimes de disparition forcée. La famine a atteint des niveaux critiques. Selon l’ONU, 460 personnes, dont 154 enfants, sont mortes de malnutrition. 51.196 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition sévère. La surpopulation dans les zones de rassemblement forcé, le manque d’eau potable et la privation de nourriture ont provoqué la propagation de maladies. 4.900 amputés et handicapés nécessitent des dispositifs d’accompagnement et des programmes de réadaptation à long terme. Le taux d’occupation des lits d’hôpital a atteint le niveau catastrophique de 225% fin septembre, contre 82% à la même période l’année précédente. Face à cette catastrophe humanitaire sans précédent, le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réitéré son appel à un cessez-le-feu permanent pour « ouvrir la voie à la paix ». Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, a dénoncé deux années de « destruction, déplacement, bombardements, peur, mort et faim » pour les habitants de Ghaza, appelant à la libération de tous les otages et détenus palestiniens, à un cessez-le-feu immédiat et à la livraison sans entrave de l’aide humanitaire. Il a également exigé « la justice et la responsabilisation de tous les auteurs de crimes et d’atrocités » commis par l’armée d’occupation.
Sumud : Les humanitaires dénoncent les mauvais traitements
Pendant que se déroulent ces tractations diplomatiques, la solidarité internationale continue de s’exprimer. 161 militants de la flottille Global Sumud, expulsés par les forces d’occupation sionistes, sont arrivés lundi à Athènes où ils ont dénoncé les mauvais traitements subis durant leur détention. L’activiste suédoise Greta Thunberg, l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan et plusieurs parlementaires français ont témoigné avoir été battus, privés de sommeil, d’eau potable et de nourriture. « Nous avons été traités comme des animaux, comme des terroristes », a affirmé une militante allemande. Ces témoignages s’ajoutent aux nombreuses preuves des violations systématiques des droits humains par l’occupation. Alors que les négociations se poursuivent à Charm el-Cheikh, la question demeure : La communauté internationale, qui observe depuis deux ans ce génocide en temps réel, saura-t-elle enfin imposer le respect du droit international et la fin de l’impunité ?
Lyes S.