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Sahara occidental : Le Maroc continue d’entraver les efforts de la communauté internationale

Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Sidati, a affirmé que la déception exprimée par les milieux politiques au Maroc après la visite de l’envoyé personnel pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, en Afrique du Sud, confirme l’obstination de l’occupant marocain à poursuivre ses tentatives visant à entraver les efforts de la Communauté internationale pour aboutir à un règlement pacifique du conflit au Sahara occidental, en l’absence de toute volonté politique de sa part pour le règlement.

Dans un entretien accordé à l’APS, M. Sidati a souligné que les « réactions immatures » exprimées par les responsables politiques marocains suite à la visite de l’envoyé onusien à Pretoria viennent à l’appui des « manœuvres du Maroc visant à contrarier les efforts de la Communauté internationale pour parvenir à un règlement pacifique du conflit au Sahara occidental, et ses tentatives de contourner le droit du peuple sahraoui et d’imposer le fait accompli en essayant de convaincre le monde de ses prétendues « bonnes intentions » pour instaurer la paix dans la région.  Le ministre sahraoui a rappelé que l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, a entre autre missions de « communiquer avec les Etats membres », affirmant que l’envoyé personnel représente l’ONU et il est responsable devant elle, et non devant l’Etat d’occupation marocain ». M. Sidati a précisé que depuis sa nomination en tant qu’envoyé personnel du Secrétaire général des nations unies au Sahara occidental le 6 octobre 2021, De Mistura s’est rendu, dans le cadre de son mandat, dans plusieurs pays, rappelant que l’Afrique du Sud est un Etat ami du peuple sahraoui, qui a tissé, depuis la légende Nelson Mandela » des relations étroites avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui se sont développées aujourd’hui en relations de solidarité et de coordination, notamment avec l’engagement ferme de l’Afrique du Sud pour un ordre international fondé sur des règles, outre sa position en faveur des solutions pacifiques justes aux conflits en Afrique et autres ». Le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que « le soutien ferme de Pretoria au principe de la décolonisation du Sahara occidental et sa solidarité sans faille avec le peuple sahraoui, attestent par ailleurs de son fort soutien au droit imprescriptible des peuples à l’autodétermination et à la liberté conformément aux principes du droit international pertinents ».

Le responsable sahraoui a souligné que « la position de Pretoria est désormais à prendre en considération notamment après sa décision historique de défendre le droit du peuple palestinien face au génocide perpétré par l’occupant sioniste ».  Selon le ministre, la visite de De Mistura a eu « un écho très important dans sa dimension politique, ayant contribué à sensibiliser à la question de la dernière colonie en Afrique, ce qui a provoqué la colère et la déception du Maroc qui cherche toujours à entreprendre des démarches proactives pour tenter d’empêcher et de saper toute initiative onusienne pour le règlement de la question sahraouie ».   Et d’ajouter que « l’envoyé personnel du SG de l’ONU a désormais la conviction qu’il n’y a pas de solution qu’en respectant le droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination ». « Un soutien international, est de ce fait, indispensable, a-t-il dit, afin que la communauté internationale et le Conseil de sécurité puissent mettre un terme au conflit en exerçant la pression nécessaire et urgente sur la partie marocaine pour l’amener à se soumettre à la légalité internationale ». Le chef de la diplomatie sahraouie a évoqué le rôle des Etats-Unis et de la Russie dans le règlement du conflit au Sahara occidental, précisant que les déclarations des deux pays à maintes reprises pour affirmer leur  soutien total au processus politique de l’ONU au Sahara occidental et aux efforts de M. De Mistura afin de parvenir à un règlement durable de la question sahraouie, confortent « la position du peuple sahraoui et confirment qu’il s’agit d’une question de décolonisation qui impose à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités ».

Notons sur un autre registre que le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations unies et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a indiqué, mardi dans un communiqué, que le Maroc, dès qu’il a pris les commandes du Conseil des droits de l’homme, « a commencé à promouvoir son agenda national de colonisation du Sahara occidental ».Le diplomate sahraoui a souligné que l’invitation de 14 ambassadeurs à se rendre dans les territoires sahraouis occupés a été utilisée comme une manœuvre de « propagande médiatique à grande échelle » par le Maroc. Selon lui, cette campagne avait pour but de « tromper l’opinion publique et utiliser abusivement la présidence du Conseil pour promouvoir l’occupation militaire illégale du Sahara occidental par le Maroc ». Aussi, assure-t-il, cette visite, « en plus d’être une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies, qui considère le Sahara occidental comme un territoire non autonome en attente de décolonisation, est également contraire au mandat du président et à l’esprit du Conseil tel qu’il a été défini lors de sa création par résolution qui met en avant l’importance primordiale du principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples ». Le représentant du Front Polisario a conclu que l’instrumentalisation par le Maroc de son poste de président du Conseil, ne l’aidera nullement à redresser son image ternie après les scandales de « MoroccoGate », « Pegasus » et le massacre commis contre les migrants africains à la frontière entre Nador et Melilla en juin 2022, ni couvrir le siège imposé aux territoires sahraouis, l’expulsion systématique des observateurs internationaux et les violations flagrantes des droits de l’homme commises au Sahara occidental occupé, bien documentées par les organisations internationales.

R.I. avec APS

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